Chose prévue enfin
réalisée, la FED a augmenté ses taux
Comme prévu, la FED a décidé de relever ses taux directeurs.
Le taux interbancaire au jour le jour qui évoluait depuis fin 2008 entre 0 et
0,25 % est ainsi relevé d'un quart de point pour passer à une fourchette
de 0,25 % à 0,50 %. Le Comité de politique monétaire a indiqué que le
relèvement des taux serait ensuite progressif pour atteindre 1,4 % à la
fin de l’année 2016. Cette augmentation est la première depuis 2006.
Pour cette année, la Banque centrale américaine qui a révisé
ses prévisions à la hausse s’attend à une croissance de 2,1 %. Elle
prévoit une accélération de la croissance l’année prochaine avec un taux de 2,4 %
soit un peu plus que prévu au mois de septembre. Néanmoins, une décélération
interviendrait en 2017 avec un taux de croissance qui reviendrait à 2,2 %.
Dans son communiqué, le Comité de politique monétaire a
souligné que le marché de l'emploi s'était « considérablement amélioré ».
Pour l’emploi, la Banque centrale prévoit encore une baisse du chômage en 2016
qui s’abaisserait à 4,7 % en 2016 contre 5 % à l’heure actuelle.
Selon les nouvelles projections, l'inflation devrait se
rapprocher en 2016 de l'objectif de 2 % annuel visé par la Fed. Les prix à la
consommation devraient ainsi progresser de 1,6 % l'année prochaine après avoir
augmenté de seulement 0,4 % en 2015
La hausse des taux décidés par la FED est modeste mais marque
la fin d’une époque. Si la politique monétaire extrêmement accommodante pour soutenir
l’économie américaine et fluidifier le crédit après la récession de 2008-2009 n’est
pas réellement remise en cause, la FED entend engager un processus de
banalisation. Au sein du comité de politique monétaire, une majorité s’est
dégagée malgré la faible inflation. La nécessité de reconstituer des marges d’action
en cas de récession. En effet, en maintenant des taux nuls, la Banque centrale
était désarmée en cas de survenue d’une nouvelle crise. Par ailleurs, avec une
croissance de 2 %, les taux nuls constituaient une anomalie considérant que
leur taux devrait se situer aux environs du taux de croissance.
Quel sera l’impact de ce relèvement ?
Ce changement de politique monétaire pourrait provoquer des
tensions sur les marchés financiers même si la hausse des taux a été grandement
anticipée ces dernières semaines et qu’elle est faible. Néanmoins, cette
augmentation des taux par la FED pourrait déstabiliser certains pays émergents
avec des flux de capitaux qui prendraient le chemin des Etats-Unis.
De nombreux investisseurs pourraient être tentés de sortir
du Brésil, de la Turquie ou de l’Afrique du Sud, en quête de rendements plus
rémunérateurs aux Etats-Unis. Il en résulterait une dépréciation de la monnaie
de ces pays et un déficit de leur balance des paiements. La Banque mondiale a
souligné que les pays émergents devraient « attacher leur ceinture ».
Les marchés « actions » devraient être un peu
moins attractifs par rapport aux produits de taux. Cette correction a été
anticipée. Par ailleurs, il n’y a pas à l’heure actuelle de bulle sur le marché
« actions » ce qui devrait limiter la baisse des cours.
La zone euro devra éviter l’effet de contagion sur les taux.
Le maintien de la politique de quantitative easing de la BCE devrait y
contribuer. La Banque centrale pourrait être amenée à prendre de nouvelles
mesures en cas de tenions.
La hausse des taux devrait favoriser l’appréciation du
dollar et de ce fait pénaliser les exportations américaines et pénaliser les entreprises
étrangères qui ont contracté des emprunts libellés en dollar. En revanche, les
exportations européennes hors zone euro devraient être favorisées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire