Le coin des épargnants
Le CAC 40 a réussi à se maintenir au-dessus des 4500 points
à 4519 en progression de 0,59 %. Malgré les déboires de BNP Paribas aux
Etats-Unis qui ont entraîné un fort recul du titre, la bourse de Paris a
progressé sur la semaine. Cette progression est d’autant plus remarquée que le
contexte n’était pas porteur avec les résultats de l’économie française et ceux
des élections européennes. Dans les faits, la bourse a été portée par le retour
des opérations de fusion acquisition et par l’espoir que la Banque Centrale
Européenne s’engage dans une politique plus volontariste cette semaine.
En attendant la BCE
La semaine économique sera marquée par la réunion de la BCE.
Après des mois de préparation psychologique, Mario Draghi devrait, ce 5 juin,
enfin annoncer quelques mesures de soutien à l’économie de la zone euro et de
lutte contre les dérives déflationnistes en cours parmi certains Etats membres.
La BCE devrait réajuster ses prévisions de croissance en
admettant que l’objectif de 1 % sur l’année 2014 pourrait ne pas être atteint.
Le taux d’inflation devrait être plus proche de 0,8 %. La BCE pourrait
légèrement modifier la projection de 2015 en abaissant le taux à 1,2 contre 1,3 %.
Il se pourrait que le taux de refinancement passe de 0,25 à
0,15 %. Par ailleurs, il est possible que la facilité de dépôt soit portée en
territoire négatif. Cette mesure vise à demander aux banques qui laissent des
dépôts à la BCE de payer un intérêt. Or, depuis qu’ils ne sont plus rémunérés,
cette facilité est de moins en moins utilisée. En outre, les Banques Centrales
qui ont opté pour des intérêts négatifs sur les dépôts n’ont pas obtenu les
résultats escomptés ; c’est le cas du Danemark. Les banques laissent des
dépôts et en font payer le coût à leurs clients finaux. En outre, la santé des
banques est encore trop fragile pour leur imposer des surcoûts concernant leurs
dépôts. Cette mesure n’est pas en phase avec l’esprit de Bâle III.
Certains espèrent que la BCE essaie de faire baisser l’euro à
travers un discours plus agressif mais c’est loin d’être certain. Parmi les
autres instruments qui pourraient être utilisés figurent l’émission de nouveaux
prêts à long terme et l’achat d’actifs.
Le Japon au pied du mur
L’Abenomics (nom de la politique économique menée par le
Premier Ministre japonais, Abe) rentre dans sa deuxième phase avec la hausse de
TVA visant à réduire les déficits publics et d’endiguer la hausse continue de
la dette publique qui dépasse 250 % du PIB.
La hausse de TVA de 3 points qui intervient après
l’engagement d’une politique monétaire expansionniste constitue un moment clef.
Elle peut interrompre nette la croissance et briser tout espoir d’enclenchement
d’un cycle vertueux de réduction des déficits. Le Gouvernement espère, de son
côté, que l’effet récessif sera faible et que l’augmentation de la masse
monétaire continuera à doper l’économie.
Le premier effet de la hausse de la TVA a été une
augmentation sensible des prix à la consommation ce qui n’est pas pour déplaire
aux autorités nippones.
Le taux d’inflation est passé de 1,6% en mars à 3,4% en
avril. Les autorités monétaires tablent sur une croissance sur l’année de 1,25
% et de 2 % en 2015 ce qui demeure très faible. L’accélération des prix
resterait temporaire.
En revanche et cela était attendue, la production
industrielle a fortement diminué au mois d’avril avec un recul de 2,5 %. La
baisse des commandes étrangères et la réduction de la consommation générée par
la hausse de la TVA, hausse qui avait conduit à une anticipation des achats
expliquent, ce recul.
Néanmoins, l’impact de la hausse de la TVA apparaît plus
élevé que prévu. La croissance pourrait ralentir assez fortement au deuxième et
troisième trimestre. Le taux de croissance pourrait revenir autour de 1 % au
lieu de 1,7 attendu. La banque centrale japonaise pourrait être amenée à
maintenir plus longtemps que prévu sa politique d’expansion monétaire. En
outre, la troisième flèche de l’Abenomics, les réformes structurelles, se
laissent attendre. Le Gouvernement tarde à engager des réformes de
libéralisation de peur de voir monter le mécontentement. Des réformes du marché
du travail, sur la fiscalité, sur l’activité commerciale n’ont toujours pas été
adoptées…
France, enfer et damnation
Si le chômage s’oriente à la baisse dans la grande majorité
des pays européens, la France fait de la résistance. Au mois d’avril, le nombre
de demandeurs d’emploi en catégorie A a continué à augmenter pour atteindre
3,364 millions (+ 14 800, +0,4%).
Pour les inscrits à Pôle emploi ayant ou non travaillé dans
le mois (catégories A, B et C), la progression est de 0,7% soit 36 400.
En Espagne, au mois d’avril, le taux de chômage a baissé de
2,33 %.Il continue néanmoins de toucher 5 millions de personnes. Au Portugal,
sur un an, le chômage a diminué de 15 %. Au Royaume-Uni, le taux de chômage est
de 6,8 % au plus bas depuis 2008. En Allemagne, malgré un petit rebond en mai,
le taux de chômage reste à 6,7 % contre 10,2 % en France.
La France continue d’accumuler les mauvais résultats. Ainsi,
au mois de mars le chiffre d’affaires des entreprises de l’industrie
manufacturière s’est contracté 0,5 %) après une hausse en février (+0,7 %). Il
recule également à l’exportation (–1,2 %).
Les dépenses de consommation des ménages en biens ont
également diminué, au mois d’avril, de 0,3 % en volume, après avoir enregistré
une hausse de 0,6 % en mars. Cette baisse s’explique en partie par un recul des dépenses en énergie. Les dépenses
en biens durables augmentent légèrement en avril (+0,5 % après +0,3 %), du fait
notamment des achats d’automobiles (+0,7 % après + 0,4 % en mars). Les achats
en équipement du logement ralentissent mais continuent de croître (+0,2 % après
+0,7 %). La consommation de textile, habillement et cuir recule de nouveau
(–1,5 % après –1,7 %). C’est la troisième baisse consécutive depuis février.
Enfin, il faut noter que la confiance des ménages demeure toujours faible.
Lundi 2 juin
Aux Etats-Unis, il
faudra suivre la publication de l’indicateur ISM manufacturier de mai. Une
nouvelle amélioration de la confiance dans le secteur manufacturier est
attendue. Toujours pour les indicateurs avancés, seront publiés les indices PMI
pour les pays membres de la zone euro. Ils seraient en hausse pour l’Europe du
Sud mais en basse pour la France et l’Allemagne.
Au Royaume-Uni, il faudra également regarder la publication
de l’indicateur PMI manufacturier de mai qui devrait être aussi en hausse traduisant
la poursuite du cycle de croissance.
En Allemagne sera publié le taux d’inflation de mai qui
devrait être de 0,2 % portant le taux annuel à 1,1 %.
Mardi 3 juin
Pour la zone euro, il faudra suivre le taux d’inflation du
mois de mai qui devrait être de 0,7 % et qui servira de base de réflexion à la
BCE dans la réorientation éventuelle de sa politique.
En Italie, sera publié le taux de chômage qui devrait rester
stable à 12,7 %.
Mercredi 4 juin
Le G7 se réunit toute la journée. L’Ukraine sera au cœur des
discussions tout comme les accords commerciaux. La réunion a lieu à Bruxelles
et non en Russie. Par ailleurs, elle se déroulera sans Poutine qui, en
revanche, sera présent sur les plages du débarquement le 6 juin.
Jeudi 5 juin
Journée très monétaire avec la Réunion au Royaume-Uni de la
BoE et à Francfort de la BCE. La BoE devrait maintenir inchangé son taux
directeur à 0,5%, ainsi que le montant de ses achats d’actifs à hauteur de 375
milliards de livres.
Vendredi 6 juin
Aux Etats-Unis, il faudra regarder le rapport emploi de mai.
Le taux de chômage pourrait remonter de 6,2 à 6,5 % mais du fait du retour sur
le marché de l’emploi d’actifs. Les créations d’emploi seraient en hausse
autour de 300 000.
En Allemagne, il sera intéressant de suivre le résultat de
la production industrielle du mois d’avril. Une amélioration est attendue.
En France sera connu le résultat de la balance commerciale
du mois d’avril avec un déficit attendu de 5 milliards d’euros contre 4,9 au
mois de mars.
La lettre économique est une publication
réalisée par Lorello Ecodata, cabinet de conseils en stratégies économiques
dirigé par Philippe Crevel et avec le concours d’O2P-Conseil
Téléphone : 01 45 00 37 37 / 06 03 84 70
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