Les Réunionnais manifestent contre les prix trop élevés, un écart qui est de 12,4 % avec la métropole et près de 30 % pour l’alimentation. L’insularité n’explique qu’en partie les surcoûts que doivent supporter la population. L’absence de concurrence et surtout la politique de subventionnement généralisé constituent les deux grandes causes du calvaire de la Réunion. Le fait que l’économie de la Réunion soit avant tout tertiaire incite à l’inflation. En outre, toute la politique publique concourt à une envolée des prix. Ainsi, les primes dont bénéficient les fonctionnaires pour travailler à la Réunion, une majoration de 50 % de leur traitement de base génère une pression à la hausse sur les salaires limitant d’autant les possibilités de création d’emplois. Le taux de chômage atteint 29,5 % contre 9,3 % en métropole. Le nombre de bénéficiaires du RSA n’en finit pas d’augmenter, + 30 % ces derniers mois. Plus de 80 000 personnes touchent le RSA sur une population totale de 810 000 personnes.
Le cercle vicieux de l’assistanat s’est mis en place avec comme seul échappatoire pour les pouvoirs publics que d’accroitre les subventions et donc le désespoir.
L’Ile qui doit faire face à une forte croissance démographique dispose d’atouts économiques non négligeables. Son agriculture avec la production du sucre de cannes, de café et de fruits exotiques pourrait avec une valorisation des produits être mieux utilisée tout comme le tourisme. Son positionnement dans l’Océan indien qui auparavant la mettait loin des routes touristiques devient, aujourd’hui, un atout avec le développement du pacifique et d’une partie de l’Afrique.
La Réunion n’est pas étanche, loin de là, à la croissance comme les années 90 et début des années 2000 l’ont prouvé. Il conviendrait non pas de déverser des flots de subventions mais d’agir structurellement afin d’asseoir une croissance plus pérenne capable d’absorber une population croissante. Il y a sans nul doute des moyens d’améliorer le transport au sein de l’Ile et poursuivre le programme d’amélioration de la route du Littoral. De même, il convient d’agir sur l’offre touristique qui est limitée par l’insuffisance des infrastructures de haut niveau, le nombre limité de voitures de location…
L’alignement des salaires et des prestations sociales sur la métropole peut se comprendre sur le plan de l’équité ; il a, en revanche, désorganisé complètement le système productif. Il apparaît donc nécessaire d’améliorer la productivité et de tirer vers le haut les prestations.
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