Les trois premiers responsables de la crise financière que
traverse la France sont les marchés financiers (37 % % des sondés), le
gouvernement (26 % des sondés) et les banques (15 %). selon un sondage publié réalisé
par CAWI les 20 et 21 octobre dernier par l’Institut CAWI. Cette enquête
démontre que les Français accusent un lieu de rencontre, le marché, sur lequel
interviennent tous les acteurs économiques et financiers dont nous en tant qu’épargnants ;
or nous sommes 92 % à l’être.
Derrière le marché se profilent d’odieux spéculateurs qui
joueraient pour leurs intérêts contre les actifs, les retraités, les
entreprises, les PME et les Etats. Le marché ne serait constitué que de
criminels ou de fous à enfermer de suite. Certains évoquent même l’idée de
supprimer le marché pour mettre un terme à la financiarisation de l’économie. L’antienne
‘c’était mieux hier » se porte toujours aussi bien ; s’il y a des
catastrophes économiques aujourd’hui, c’est bien à cause de la rapacité des
gouvernants et des financiers ; de même, et cela a été dit sur une grande
radio dite périphérique, les inondations de la Thaïlande sont la preuve du
réchauffement et de la surpopulation de la planète comme si avant ce mois d’octobre
2011, la Thaïlande n’avait jamais connu de tels intempéries. Reculons pour
mieux avancer est devenu un thème à la mode en ces temps de pessimisme
médiatisé.
Le marché est le fondement même de notre économie qui a
réussi à élever notre niveau de vie, à accroître notre espérance de vie et est
aujourd’hui en voie d’assurer le développement d’une partie croissante de la
population mondiale. Le marché est un lieu devenu virtuel où se cristallise l’offre
et la demande de biens, de matières premières et de capitaux. Le marché, la
protection des contrats et les échanges constituent les fondements de notre
système économique. La Chine, l’URSS et de nombreux dits non-alignés ont prouvé
que le refus du marché, l’autarcie et le non respect des règles de droit
amenaient le déclin et la pauvreté. La Chine ,
première puissance économique mondiale au 16ème siècle a connu un
long effacement du fait du refus des Empereurs et des responsables du parti communiste
jusqu’en 1978 de participer aux échanges mondiaux.
Le marché est le lieu de rencontre de la concurrence et de
la fixation du prix d’équilibre entre offre et demande. Si, aujourd’hui, la
sphère financière est accusée de tous les maux, il ne faut pas oublier que la déréglementation
est intervenue a été opérée par et pour les pouvoirs publics à la recherche de
financement. Les gouvernés exigent de plus en plus de droits, de subventions, d’allocations
que les gouvernements ont proposées en ayant recours au crédit.
De même, l’emballement monétaire, des subprimes a été
facilité par le maintien à des niveaux historiquement bas des taux d’intérêt
dans les années 2000 tant pour financer le déficit lié aux guerres aux Etats-Unis
que pour préserver la croissance.
Que les Etats souhaitent reréguler, pourquoi pas mais cela
aura un coût en termes de finances publiques, c’est pourquoi les initiatives
demeurent depuis 2008 modestes en la matière. Face à la crise grecque, l’idée est à l’effacement
progressif. Cette procédure aboutit à transférer sur l’épargnant le coût de la
faillite partielle de l’Etat grec. Quand il est affirmé que les banques devront
jouer sur leurs dividendes pour compenser les pertes liées aux titres grecques,
cela signifie bien que les épargnants paieront à travers une moindre
rémunération de leur épargne.
Faut-il cadenasser les marchés ? Bizarrement, c’est l’inverse
qu’il faudrait promouvoir. Le système actuel manque cruellement de transparence
et le système économique se caractérise par une montée rapide d’oligopoles. Quelques
grandes entreprises dominent des secteurs entiers d’activité au point d’être
hors marché. La confrontation de l’offre et de la demande est biaisée. Dans l’affaire
grecque, c’est bien un défaut de transparence et de vigilance qui a occasionné
la mise en tremblement de la zone euro, de même, il n’est pas contestable que
les concentrations économiques favorisent les situations de rente au détriment
de la croissance et de l’innovation. Les Etats-Unis avaient réussi à démanteler
les majors pétrolières et les compagnies de téléphone avant et après la seconde
guerre mondiale ; force est de constater que les autorités américaines ont
échoué face à Microsoft et que rien n’a été mené face à Google.
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