vendredi 15 janvier 2010

Renault n'a pas vocation à imiter la sidérurgie française des années 80

Le psychodrame autour de la construction des futurs Clios en Turquie sent bon la démagogie électorale et repose sur d'insupportable relents nationalistes.

Si la France possède encore une industrie automobile, c'est en grande partie du fait que, dans les années 80, les deux grands groupes, Renault et Peugeot, ont opté pour un développement international, européen essentiellement. Renault a par ailleurs choisi de nouer une alliance avec Nissan au moment où de dernier était en proie à de graves difficultés permettant à la firme française de devenir un groupe mondial.

Depuis de nombreuses années, Renault fabrique ses petits modèles à l'étranger, en Espagne, en Slovaquie, en Turquie et en Roumanie pour Dacia. Les usines françaises sont chargées du montage des véhicules de gamme moyenne et de haut de gamme.

Cette répartition est logique et s'inscrit dans le processus du développement économique.

Certes, il est regrettable que Renault et également PSA n'aient pas développé de marques premium sur le modèle de Audi pour occuper le créneau du haut de gamme mais cela est du passé. Aujourd'hui, le défi de l'automobile est de construire des véhicules propres utilisant de nouvelles sources d'énergie. Compte tenu des coûts de fabrication, l'avenir de la production nationale se trouve dans la construction de voitures intégrant un important volet électrique.

Les pouvoirs publics ne devraient pas s'offusquer de la construction des Clios en Turquiie mais appuyer la construction des véhicules électriques dans l'usine de Flins, une des usines phares du groupe depuis la fermeture de Boulogne Boulogne-Billancourt.

En jouant les matamores, le Gouvernement répète les mêmes erreurs que celles commises avec la sidérurgie et avec les mines dans les années quatre-vingt. Lancer des grandes aciéries non spécialisées sur les créneaux à foret valeur ajoutée ou pire rouvrir des mines comme en 1981 constituaient un non sens économique. De plus, le coût financier, budgétaire avait été très élevé. L'argent ainsi gaspillé aurait été plus utile pour assurer la formation des salariés et pour la recherche.

La crise économique ravive les réflexes nationalistes et malthusiens. Espérons que les propos sur Renault ne demeurent que des slogans de campagne...

Aucun commentaire: