Après avoir atteint 0,7 % au premier trimestre, la croissance du PIB, en France a été nulle au deuxième. C'est une déception car elle était attendue à 0,2 %. voire 0,3 % La France a donc fait du surplace durant le printemps. Le contexte économique international marqué par le ralentissement des émergents mais aussi les grèves liées à la loi Travail ont pesé sur l'activité. La France renoue ainsi avec une croissance en dents de scie qui avait été de mise ces dernières années, un mauvais trimestre succédant à un bon.
Le moteur principal de la croissance, les dépenses de consommation des ménages, s'est enrayé (+0,0 %) après avoir connu une forte progression au 1er trimestre, +1,2 % , tandis que la formation brute de capital fixe (FBCF) totale se replie (-0,4 % après +1,3 %).
L'investissement en construction se remet à diminuer (-0,4 % après +0,4 %), ainsi que celui en produits manufacturés (-0,9 % après +3,5 %) et celui en services marchands (-0,2 % après +1,1 %).
Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) stagne : sa contribution à l'évolution du PIB est nulle (après +1,0 point au premier trimestre).
Les importations sont en repli (-1,3 % après +0,5 %) quand les exportations baissent modérément (-0,3 %, comme au trimestre précédent). De ce fait, le solde extérieur contribue positivement à l'évolution du PIB (+0,3 point, après -0,2 point). En revanche, le comportement de stockage des entreprises y contribue de nouveau négativement (-0,4 point, après -0,1 point).
Au deuxième trimestre 2016, la production totale de biens et services baisse de 0,2 % après une hausse de 0,7 %. La production de biens manufacturés recule nettement de 1 point après 0,0 % du fait principalement de la chute de la production dans les raffineries, affectées par des mouvements sociaux en mai et juin. La production se replie également dans la construction (-0,6 % après +0,3 %). Dans les services marchands, elle se stabilise (0,0 % après +1,1 %) et dans l'énergie elle ralentit (+0,5 % après +1,0 %).
La croissance française n'a pas réussi à maintenir le rythme du premier trimestre. Cela était attendu mais le freinage a été plus rapide que prévu. L'attentisme est la règle. Au cours du deuxième trimestre, la France a cessé de bénéficier de la chute des cours du pétrole. De ce fait, les ménages n'ont plus enregistré de gains de pouvoir d'achat ce qui a pesé sur la consommation. Le retour en territoire négatif de l'investissement est évidemment une mauvaise nouvelle témoignant que les responsables des entreprises n'entrevoient pas d'amélioration durable de la conjoncture. Les capacités d'auto-alimentation de la croissance ne sont, en France, pas encore au rendez-vous. Le troisième trimestre qui intégrera la rentrée de septembre et la saison touristique devrait donner lieu à une petite croissance mais en-deçà des prévisions initiales. Elle pourrait se situer autour de 0,1 /0,2 %. Le troisième trimestre pourrait être marqué par le Brexit et par les attentats.
L'objectif de croissance de 1,5 % reste néanmoins atteignable compte tenu de l'acquis du 1er trimestre.
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