Le nombre de demandeurs a reculé de 60 000 en mars soit un recul de 1,7 %. Sur les trois premiers mois de l’année, le recul est de 1,4 %. Néanmoins, sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi est toujours en hausse de 0,5 %. La France figure toujours parmi les mauvais élèves de l’Union européenne et de la zone euro. En un an, le taux de chômage a diminué de 0,8 point quand il est stable en France (selon les statistiques d’Eurostat qui diffèrent de celles de Pôle Emploi).
La France métropolitaine comptait à fin mars 3 531 000 demandeurs d’emploi. Au début du quinquennat de François Hollande, le nombre de demandeurs était de 2 922 800 (mai 2012). En quatre ans, le nombre de demandeurs d’emploi s’est accru de 20 %.
La bonne nouvelle du mois de mars provient du fait que le chômage baisse pour tous les âges, chez les jeunes de moins de 25 ans comme pour les plus de 50 ans et les 25-50 ans. Sur un an, en revanche, la situation des seniors s’est fortement dégradée : hausse de 6,5 % du chômage contre une baisse de 6,4 % chez les moins de 25 ans.
Le bon résultat du mois de mars résulte d’un nombre important de radiations. Les sorties pour défaut d’actualisation sont au plus haut sur ces dix dernières année (près de 230 000 sur trois mois).
La multiplication des radiations témoigne sans nul doute d’un meilleur contrôle de la part de Pôle Emploi ; par ailleurs, des demandeurs d’emploi peuvent négliger d’effectuer leur déclaration du fait qu’ils ont repris un emploi. Mais, un certain nombre renoncent également à effectuer ses démarches officielles par abandon ou du fait qu’ils sont arrivés en fin de droit. Il est à noter que si sur un mois la durée moyenne du chômage baisse de 8 jours (catégories A, B et C), elle est en augmentation de 20 jours sur un an en France métropolitaine.
Au-delà de l’effet radiation, la petite embellie de l’emploi au cours du premier trimestre 2016 est imputable à l’amélioration de la conjoncture. La consommation a connu deux bons premiers mois de l’année et le climat des affaires reste globalement bon voire en progrès pour le secteur du bâtiment et de la construction. Il convient néanmoins de souligner que la production industrielle a été en recul assez net en février (-0,9 %). Il n’en demeure pas moins que la croissance au premier trimestre devrait être au moins de 0,3 % ce qui permettrait de se rapprocher du 1,5 % de croissance sur l’année, taux de croissance frontière pour obtenir une décrue durable du chômage.
Plusieurs facteurs peuvent jouer en défaveur de la croissance. En effet, les facteurs porteurs en 2015, la baisse du pétrole, la dépréciation de l’euro et la diminution des taux d’intérêt joueront un rôle moindre cette année. Par ailleurs, la situation des pays émergents pourrait peser plus fortement que prévu sur la croissance des pays avancés et en particulier de la France même si notre pays est moins dépendant de l’extérieur que ses principaux partenaires européens. C’est une raison pourquoi la France réussit mieux en période de faible croissance que l’Allemagne.
L’année 2016 sera marquée par le référendum du 23 juin prochain au Royaume-Uni qui pourrait avoir un impact récessif sur l’ensemble de l’Union en cas de victoire du Brexit. Par ailleurs, l’évolution de l’économie américaine reste difficile à apprécier. Certains considèrent qu’elle a atteint un maximum et qu’elle débute sa descente quand d’autres espèrent la poursuite du cycle de croissance.
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