samedi 19 mai 2012

Re-économiser l'Europe du Sud


Les politiques d’assainissement mises en œuvre au sein de la zone euro visent à réduire les déficits commerciaux et les déficits publics. A cette fin, l’objectif est implicitement de réduire le niveau de consommation des pays concernés à défaut de pouvoir jouer sur des facteurs plus positifs comme les gains de productivité et le redémarrage des exportations.

La rigidité des facteurs de production ne permet pas de modifier la donne économique en quelques mois quand les prêteurs considèrent qu’ils ont déjà trop prêtés sans avoir la garantie d’être un jour remboursés.

L’amélioration de la compétitivité des pays endettés doit permettre de compenser au bout d’un à deux ans les effets de l’austérité. A cette fin, les pays concernés doivent avoir un outil économique permettant d’obtenir des gains de productivité. Les économies centrées sur le tourisme et le bâtiment sont les moins aptes à améliorer leur productivité. La Grèce et dans une moindre mesure l’Espagne éprouvent les pires difficultés à réorienter leur économie.

L’Europe ne doit pas se lancer dans une politique de relance de la consommation mais participer à la reconstruction d’économie en voie de désertification. Si plan européen il doit y avoir, il doit être centré sur l’offre, sur l’investissement et sur l’innovation.

Il ne faut pas obligatoirement créer des infrastructures inutiles qui ne seraient que des cautères sur des jambes de bois. Les pays membres de la zone euro doivent mettre en place un plan de rééconomisation de la Grèce voire de toute l’Europe du Sud. L’idée de la réindustrialisation est séduisante mais il est vain de penser que les industries du textile ou de l’automobile reviendront par décret. Compte tenu des coûts de production de l’Europe, la solution passe par une montée en gamme tant au niveau industriel qu’au niveau des services. L’Europe du Nord montre la voie en conciliant haut niveau de protection sociale, coûts de production élevés et excédents commerciaux.

Les services peuvent être également créateurs de richesse. Il faut cesser d’opposer l’industrie et les services. Les frontières entre les deux sont de plus en plus faibles. L’informatique est tout à la fois de la production et du service. La bataille du contenu sur Internet démontre que le secteur des services est un enjeu de développement pour tous les pays. L’Europe du Sud a des atouts en la matière grâce à sa richesse culturelle. Elle doit mieux valoriser son potentiel économique et culturel.

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