L’économie américaine se caractérisait par sa capacité de créer des emplois, par la faible durée du chômage et par sa faculté à régénérer, en permanence, son industrie. Hors après la crise de 2008, ces spécificités semblent s’estomper avec, à la clef, un alignement des Etats-Unis sur l’Europe.
La destruction de 131 000 emplois au mois de juillet est tout un symbole. Le taux de chômage est de 9,5 % soit un taux comparable à celui de la France. Plus grave pour les Etats-Unis, 45 % des chômeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus de 6 mois, soit 6,6 millions de personnes.
La dégradation du taux de chômage est imputable au ralentissement de la croissance qui est passé de 3,7 à 2,4 % du premier au second trimestre. Le haut niveau des stocks des entreprises pèse sur l’activité. Par ailleurs, la fin du recensement a conduit à mettre un terme à 200 000 CDD.
La remontée du dollar risque de freiner le rééquilibrage de la balance commerciale.
Au-delà de ces facteurs conjoncturels, les Etats-Unis souffrent des mêmes maux que l’Europe. La désindustrialisation très forte du fait des délocalisations dans les pays émergents se fait ressentir. La reprise économique dopée par les dépenses publiques ne crée pas d’emplois mais des importations. Du fait du sous-investissement chronique, les économies des pays anciennement industrialisés ne peuvent pas tout à la fois répondre aux stimuli de croissance ou développer de nouveaux marchés.
Désormais, il y a une véritable dépendance vis-à-vis des pays émergents qui financent les vieilles économies et qui acquièrent des équipements et bénéficient de transferts de technologies.
Les Etats-Unis ont encore quelques atouts par rapport à l’Europe, sa capacité d’innovation, son dynamisme démographique et le dollar. Néanmoins, ces atouts ne permettent plus de recréer pour le moment un cycle de croissance. L’avenir dépend de retrouver le chemin de l’investissement productif…
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