L’euro comme la livre sterling baissent. L’euro est ainsi tombé à son plus bas niveau par rapport au dollar depuis le 18 mai 2009 à 1,34 et la livre sterling est passée sous la barre des 1,5 dollar pour s’établir lundi 1er mars, à 1,4973 dollar, son plus bas niveau depuis avril 2009. Depuis le début de l’année, la dépréciation de la livre atteint plus de 7 % et celle de l’euro 10 %. Il était, il y a encore peu de temps, de bon ton de faire reposer une partie de nos problèmes sur l’euro dont l’appréciation pénalisait notre économie. Certes, cette appréciation ne gênait aucunement l’Allemagne qui accumule les excédents commerciaux et concernait dans les faits peu de secteurs en France. En effet, notre pays réalise une grande partie de son commerce extérieur au sein de la zone euro. En outre, la réévaluation de l’euro diminuait le coût des matières premières et de l’énergie.
Aujourd’hui, l’Europe et la France sont rappelées à leurs tristes réalités. L’accès de faiblesse de l’euro et de la livre témoigne des doutes qu’inspirent les politiques économique set budgétaires mises en œuvre sur le vieux continent.
La crise européenne débute par un manque de transparence dans les finances publiques grecques. Tous les Etats, surtout avec l’obligation de respecter les fameux critères de Maastricht, ont comme les entreprises, multiplié les jeux d’écriture pour présenter des bilans plus présentables.
Elle prospère du fait des doutes que les investisseurs portent sur la capacité des Européens à assainir leurs comptes. Les difficultés du Royaume-Uni, lié à l’importance de son déficit public, sa dépendance à la sphère financière et aux hésitations de son gouvernement en pleine campagne électorale démontrent que la vieille Europe n’inspire pas confiance. Le refus des Islandais de rembourser les dettes contractées auprès des épargnants anglais ou hollandais soulignent que l’opinion publique est peu favorable à subir une cure d’austérité.
La crise européenne prospère aussi sur le manque de solidarité entre les Etats, pour le moment justifié par le peu d’empressement des Allemands à venir en aide aux Grecs. L’Allemagne, le pays le plus vertueux, n’a guère envie de se transformer en pompier des pays dépensiers. Elle se fait tirer l’oreille pour bien souligner qu’il est hors de question qu’elle ouvre à tout à chacun des lignes de financement. La crise monétaire frappe tout à la fois un pays de la zone euro et un pays qui a refusé d’y entrer, un pays de taille modeste et une ex grande puissance. Elle traduit l’incapacité de l’Union d’être un acteur économique de premier plan. Les égoïsmes et l’absence de vision stratégique ont eu raison des beaux plans des pères fondateurs de l’Europe et de ceux de Valéry Giscard d’Estaing
La crise est aussi le révélateur d’un processus de déclin plus large. L’Europe, depuis deux décennies, connaît des résultats économiques inférieurs à celles des autres grandes zones. Les investisseurs préfèrent investir aux Etats-Unis qui concilient sécurité et un rendement certes inférieur à la Chine (qui ne possède pas le même niveau de sécurité) mais supérieur à celui qui existe en Europe.
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