Les pouvoirs publics, auraient selon Michel Rocard, opté pour une émission du grand emprunt public auprès exclusivement du marché. Il n’y aurait donc pas à la différence des précédents grands emprunts d’Etat (Balladur, Barre, Pinay…) d’appel en direct aux épargnants français.
Ce choix se justifie par le souhait de limiter le coût de l’emprunt. En effet, pour attirer les épargnants, l’Etat aurait du soit l’assortir d’une incitation fiscale, soit le proposer un taux d’intérêt supérieur comme EDF a du le faire il y a quelques mois. Le surcoût en termes de taux aurait été certainement de 0,5 point. L’émission de l’emprunt auprès du grand public aurait donc soit diminué les recettes fiscales, soit augmenté encore plus le service de la dette qui est déjà le deuxième poste budgétaire de l’Etat.
Certainement pour amadouer la Commission européenne, le Gouvernement ne lèvera que vingt milliards d’euros en deux fois, le reste, pour atteindre 35 milliards d’euros, proviendra des remboursements des prêts consentis aux banques.
L’affectation du Grand Emprunt à des dépenses structurantes (recherche, enseignement supérieur…) est préférable au saupoudrage sur des projets de court et moyen termes (infrastructures TGV, canal Rhin Rhône…). Il convient néanmoins de veiller à la rentabilité à long terme et d’éviter que des projets qui de toute façon auraient trouvé des financements en obtiennent à moindres coûts et concurrencent des projets dont le tour de table n’était pas achevé. Une opération publique de grande ampleur génère, en règle générale, des effets d’opportunité et d’éviction.
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