Quand la croissance rétrécit, les Français ont une tendance à revenir à leurs vieilles croyances. Ainsi, la notion éculée du partage du travail avec dans ses bagages les préretraites, la réduction du temps de travail, redevient à la mode.
Nous considérons toujours l'économie sous la forme d'un mille feuille de taille toujours identique qu'il convient au mieux de se partager. C'est au nom de ce principe qu'il convient aussi de taxer les entreprises qui au mépris de la solidarité nationale réalise des bénéfices ainsi que ceux qui s'enrichissent.
Avec la progression du chômage, la question du financement des retraites devient secondaire tout comme celui de l'assurance maladie ou de l'Etat.
Nous sommes incapables d'avoir une vision dynamique de l'économie qui est avant tout une affaire de stock, de flux et de progrès technique.
Que la crise soit liée à des mouvements spéculatifs, à un emballement de la sphère financière, nul n'en doute.
Il était devenu plus intéressant de jouer avec l'argent que de chercher de nouveau process, de mettre en œuvre de nouveaux produits innovants...
Cette crise ne doit pas inciter au repli sur les vieilles lunes mais bien de relire les ouvrages de Schumpeter.
Nous avons deux défis majeurs à relever : le vieillissement de la population et la sauvegarde de notre espace de création, la terre. La sortie de crise et le relèvement de ces défis passent par la réalisation de gap technologiques offrant des gains de productivité. Financer une population de moins en moins active suppose que la rentabilité des actifs augmente.
La spéculation financière des dernières années a dissuadé les investisseurs de miser sur la recherche. Si l'on excepte l'Allemagne et l'Europe du Nord, les pays occidentaux sont devenus par rapport au reste du monde déficitaire. Or, cela devrait être l'inverse; l'Occident devrait investir à l'extérieur pour financer ces futures retraités. Compte tenu de son avance technologique du moins supposé et de son stock de capital, les flux d'épargne devrait être s'orienter vers les pays en développement.
Les vingt dernières années ont été celle des rois feignants. Les pays développés ont bénéficié de rente de situation en captant une partie de l'épargne mondiale et ont profité des gains liés à l'importation de produits issus des pays émergents.
Pour maintenir le niveau de consommation, ils ont eu recours à l'endettement qu'il soit privé ou public.
l'Allemagne est un cas particulier. Elle a joué sur une maitrise rigoureuse de sa masse salariale et sur le maintien d'un savoir faire technique dans le domaine des biens d'équipement. Les pays d'Europe du Nord ont bénéficié de la rente pétrolière et gazière ainsi que d'une bonne spécialisation technologique.
Les rois fainéants qui ont gagné leur vie grâce aux innovations financières sont nus.
Les solutions pratiquées depuis six mois sont des cautères sur des jambes de bois. Elles nourrissent la bête plus qu'elles ne permettent de retrouver un nouvel équilibre.
La stabilisation financière ainsi que la fixation de règles pour les changes doivent s'accompagner d'une restauration de l'offre productive. Il est indispensable de retrouver l'esprit de frontières qui a animé les Américains durant plus de deux siècles. La nouvelle frontière est certainement celle qui consiste à préserver la planète.
1 commentaire:
Totalement d'accord.
Pas très rassurant que ni les capitaines d'industries, ni les politiques ne comprennent que l'innovation est au cœur de la création de richesse...
Le pire est que face à la crise les grands clients réagissent par la coupe des budgets R&D...
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