L’Italie n’aura guère pu profiter de la reprise. Avec deux
reculs successifs de son PIB, l’Italie est officiellement entrée en récession.
Selon les estimations de l’institut statistique italien, l’ISTAT,
le PIB s’est contracté de 0,2% t/t, après une baisse de 0,1% t/t au T1.
Malgré ce très mauvais résultat, les autorités italiennes
pensent qu’une reprise pourrait s’amorcer au cours des trimestres à venir. Le
PIB pourrait croître de 0,2 à 0,3 % cette année selon le Gouvernement.
L’Italie n’arrive pas à sortir de la récession. Depuis la
fin de l’année 2011, le pays n’a connu qu’un trimestre positif. En 2013, le PIB
a reculé de 1,9 %.
L’économie italienne doit faire face à une série de
problèmes qui entrave fortement sa croissance :
La demande interne est freinée par le vieillissement
accéléré de la population. Elle l’est également par l’assainissement budgétaire
qui a permis de dégager un excédent primaire (hors prise en compte des intérêts
de la dette).
Le poids de la dette publique demeure excessif. La dette
italienne représente plus de 132,5 % du PIB. Le service de la dette prive l’Etat
de toute marge de manœuvre.
Les taux d’intérêt des emprunts publics sont élevés du fait
de la prime de risque demandée par les investisseurs. Avec une inflation nulle
ou quasi-nulle, les taux demandés sont d’autant plus élevés que la croissance
est inexistante.
L’économie est pénalisée également par un coût du travail
élevé et par de faibles gains de productivité.
Les gouvernements italiens ont décidé d’engager des réformes
en particulier pour assouplir le marché du travail mais leur mise en œuvre est
lente. Le taux de chômage reste très élevé à 12,3 % de la population active. Il
a certes baissé depuis le début de l’année de 0,3 point.
Ce retour de la récession souligne que la deuxième économie
européenne, la France, ainsi que la troisième, l’Italie, sont fortement
malades. La pression sur l’Allemagne risque de se renforcer afin qu’elle leur
vienne en aide. De même, la Banque Centrale Européenne devra sans nul doute
accélérer son programme d’actions non-conventionnelles. La baisse des taux n’a
pas pour le moment permis d’endiguer les facteurs récessonnistes. La BCE
devrait imiter la Banque centrale du Royaume-Uni ou la FED en injectant des
liquidités en contrepartie de l’achat de titres publics, n’en déplaise aux
Allemands.
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