Le Fonds monétaire international opte, dans ses prévisions du
mois de janvier, pour un optimisme raisonné. L’organisation internationale
considère que le renforcement de la croissance au second semestre 2013 devrait
se confirmer en 2014 et 2015. De ce fait, elle prévoit une croissance de l’économie
mondiale de 3,7 % en 2014 et de 3,9 % en 2015. Le FMI considère que le
risque d’inflation est quasi nul avec comme conséquence un alourdissement de la
charge de la dette surtout si les taux d’intérêts sont amenés à augmenter avec
la fin progressive des injections de liquidités par les Etats-Unis.
Dans son analyse du mois de janvier, le point clef est l’adresse
à la Banque centrale européenne d’être plus proactive dans la gestion de la
zone euro. Le FMI demande à la Banque centrale de s’inspirer de la méthode
américaine ou britannique. Il incite les Européens à poursuivre leurs réformes
structurelles et d’avancer dans le fédéralisme économique.
- La zone euro au cœur des préoccupations du FMI
La zone euro sort de la récession avec un taux de croissance
qui devrait être de 1 % en 2014 et de 1,4 % en 2015. Le Royaume, grâce à sa
politique monétaire expansive devrait atteindre 2,25 % de croissance en 2014 et
2015. Le FMI demande à la BCE de pratiquer des injections de liquidités à plus
long terme avec le cas échéant des prêts ciblés afin de dynamiser la demande et
réduire la fragmentation du marché financier.
Le FMI fixe un programme d’action clair pour l’Europe :
Ø
Couper le lien entre les banques et les banques
afin de favoriser le crédit au secteur privé
Ø
Evaluer les bilans des banques
Ø
Réparer les bilans des banques et le cas échéant
les recapitaliser
Ø
Achever l’Union bancaire en unifiant les
dispositifs de supervision
Ø
Favoriser l’investissement et poursuivre les
réformes structurelles
Il n’est par sûr que la BCE se plie aux souhaits du FMI. La
BCE demeure, en effet, assez timide même si dans les derniers comptes rendu
elle signale qu’elle a conscience des risques déflationnistes. EN revanche, il
n’y pas encore de consensus pour entrer dans un nouveau cycle de prêts à long
terme. L’Union bancaire bute, dans sa réalisation, sur les oppositions entre
pays membres, les Allemands ne souhaitant pas que leurs banques locales soient
supervisées par l’échelon européen.
Avec la sortie de la récession du Sud de l’Europe, les
investisseurs commencent à s’intéresser à nouveau à l’Espagne ou au Portugal mais
le financement demeure très compartimenté ne favorisant pas la relance de l’investissement.
- le FMI assez confiant sur la reprise américaine
Le FMI prévoit pour les Etats-Unis une croissance de 2,8 %
en 2014 après 1,9 % en 2013. La croissance pourrait atteindre 3 % en 2015. L’amélioration
est en partie liée à l’assouplissement des hausses d’impôt et aux moindres
réductions des dépenses en application de l’accord budgétaire. EN revanche,
pour 2015, un durcissement budgétaire est attendu et devrait peser sur la
croissance.
- ralentissement en vue au Japon
Au Japon, le FMI revoit ses projections à la baisse pour le
Japon du fait de l’augmentation de la TVA qui devrait peser sur l’activité. Le taux
de croissance devrait être de 1,7 % en 2014 et de 1 % en 2015.
- quelques doutes sur les pays émergents
Le FMI souligne que les pays émergents profiteront de la
progression de la demande extérieure des pays avancés lais que de nombreuses
faiblesses structurelles pourraient entraver leur développement.
Les économies émergentes et en développement devrait enregistrer
une croissance de 5,1 % en 2014 et de 5,4 % en 2015.
La croissance chinoise qui demeure soutenue par l’investissement
devrait s’établir à 7,5 % en 2014 et 2015.
Les marchés financiers des pays émergents devraient rester
instables avec des mouvements de capitaux assez importants en liaison avec le
changement de la politique monétaire américaine. Des sorties de capitaux sont à
attendre avec des variations des taux de change. Les pays ayant des balances
des paiements courants déficitaires seront vulnérables à ces mouvements de
capitaux.
La Chine devra poursuivre sa réorientation économique en
réduisant l’investissement en faveur de la consommation. L ’inquiétude
sur la situation financière des collectivités locales et de certaines
entreprises progresse.
Le FMI trace un tableau en demi-teinte de l’économie
mondiale avec un raffermissement de la croissance et en confirmant la sortie de
la récession de l’Europe. Il n’en demeure pas moins que l’organisation
internationale reste prudente sur les évolutions économiques et financières à
court et moyen terme compte tenu des menaces liées à la gestion des dettes et à
l’impact de la fin progressive des injections de liquidités.
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