jeudi 6 janvier 2011

Pourquoi les prix agricoles montent : interview de Philippe Crevel sur 20 minutes.fr

Au sujet de l'augmentation des prix agricoles

Article complet sur 20 minutes.fr


Du blé au sucre, les prix des produits alimentaires s’envolent. Ils ont atteint en décembre leur plus haut niveau depuis juin 2008, d’après des chiffres publiés mercredi par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

Si aucun risque de pénurie n’est à prévoir, cette hausse fait craindre de nouvelles émeutes de la faim comme en 2008. En septembre dernier, 13 personnes ont déjà été tuées au Mozambique lors de manifestations contre la vie chère. Des incidents ont aussi éclaté ces derniers jours en Algérie.

La météo fait des siennes
Cette envolée des cours s’explique d’abord par les mauvaises conditions climatiques en 2010. «La sécheresse de l’été dernier en Russie et en Ukraine, principaux exportateurs de blé dans le monde, ont mis à mal les récoltes. L’offre est donc moins importante que la demande: cela crée une tension sur les prix d’autant plus forte que les pays vivent sur leurs stocks en période hivernale», explique à 20minutes.fr Philippe Crevel, conseiller économiste pour Generali.

Et la météo devrait continuer à faire des siennes cette année. «Les prix peuvent encore beaucoup augmenter pour plusieurs raisons: si le temps sec en Argentine se transforme en sécheresse comme cela semble être le cas, si nous commençons à rencontrer des problèmes avec les dégâts hivernaux pour la récolte du blé dans l'hémisphère Nord», a expliqué à Reuters Abdolreza Abbassian, économiste à la FAO.

Spéculation sur les produits alimentaires
Mais les mauvaises conditions climatiques n’expliquent pas tout. Les cours explosent également en raison de la spéculation accrue sur les matières premières. Le riz, l’orge ou le sucre «sont devenus des actions comme les autres. Comme la Bourse se porte mal et les taux intérêts sont très bas, les investisseurs préfèrent miser sur les matières agricoles. Sans compter les mauvaises récoltes, leur prix a déjà tendance à augmenter naturellement depuis quelques années avec la hausse de la population mondiale et de la consommation de viande», précise Philippe Crevel.

Une spéculation qui fait flamber les prix plus fort que de raison et ravive les tensions sociales dans les pays pauvres...

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