lundi 1 décembre 2008

La drôle histoire du Fonds souverain français


La France n’a pas de pétrole, peu de matières premières et accumule depuis quelques décennies d’imposants déficits budgétaires complétés depuis quelques années par des déficits commerciaux. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ne dispose pas de fonds souverains comme les pays du Golfe ou la Norvège…

Faute d’avoir il y a vingt ou trente ans développé des fonds de pension, les entreprises françaises sont passées sous contrôle étranger ; environ la moitié du capital des entreprises du CAC 40 appartiennent à des investisseurs étrangers. Du fait de l’aversion des épargnants français au risque, de toute façon, il n’y avait pas d’autres voies possibles. L’autre conséquence de l’absence de fonds de pension et du désamour des Français vis-à-vis de la bourse, c’est la sous-capitalisation des PME qui les empêche de se développer et de faire face aux ralentissements de l’économie. En outre, l’arrivée à l’âge de la retraite de nombreux chefs d’entreprise entraîne de des cessions qui prennent la forme de rachat par des groupes étrangers ou à des liquidations.

Le fonds souverain est la dernière idée à la mode. Après les mauvais souvenirs de l’Etat actionnaire, rappelons nous du Crédit Lyonnais, d’Air France…., l’Etat veut revenir dans le jeu économique.

Le fonds souverain est un fonds qui est dirigé par la puissance publique. Dans les pays nordiques, ces fonds ont été créés afin de financer les retraites. Dans les pays du Golfe, ils doivent préparer l’après pétrole. En France, ils auraient pour vocation à sauver notre économie des prédateurs et justement de ces affreux fonds souverains. Hier, l’ennemi, c’était le fonds pension ; aujourd’hui, c’est le fonds souverain.

Lancé le 20 novembre dernier, le Fonds souverain français reçoit essentiellement des actifs en provenance de la Caisse des Dépôts et Consignation, 7 milliards d’euros, l’Etat apportant 10 milliards d’euros. La Caisse des Dépôts qui depuis sa création est placée non pas sous le contrôle de l’Etat mais du Parlement se voit ainsi déposséder d’une partie de ses moyens même si elle possède 51 % du capital de ce nouveau fonds.

Les fonds souverains étrangers n’ont pas vocation à aider les canards boiteux mais au contraire à préparer l’avenir. Qu’en sera-t-il pour le fonds français ? Servira-t-il de béquille aux entreprises en difficulté, facilitera-t-il les phases d’adaptation, financera-t-il les PME à forte croissance ? Ces moyens limités ne devraient pas de toute façon d’agir sur tous les tableaux.

Sa taille reste, en effet, très modeste au regard de celle des autres fonds souverains. Ainsi, le Government Pension Fund Global de Norvège dispose d’un actif évalué à 322 milliards de dollars. Les fond d’Arabie Saoudite pèsent 400 milliards de dollars ; ceux des Emirats Arabes Unis, 875 milliards de dollars. Brunei possède également d’un tel fonds (330 milliards de dollars).

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