vendredi 14 août 2015

La croissance française farniente au deuxième trimestre

La croissance Française renoue avec le surplace

La France a renoué avec la stagnation au cours du 2ème trimestre. En effet, le taux de croissance a été nul après avoir enregistré une hausse de 0,7 % au 1er trimestre. Ce résultat est décevant et inférieur aux prévisions de l’INSEE et de la Banque de France qui tablaient sur 0,2 à 0,3 point de croissance.

Ce ralentissement était prévisible après le vigoureux premier trimestre mais son ampleur étonne. Si les échanges extérieurs sont à nouveau porteurs de croissance, en revanche, l’investissement reste le point noir de l’économie française. Les ménages et les dirigeants d’entreprise restent toujours très méfiants vis-à-vis de la conjoncture et ne souhaitent pas s’engager sur le long terme.

La consommation a été en panne et l’investissement est toujours en recul. En effet, les dépenses de consommation des ménages n’ont augmenté que de 0,1 % contre une hausse de 0,9 % quand l’investissement se contracte de 1,6 % faisant suite à une baisse de 1,1 %.

La formation brute de capital fixe (FBCF)  totale baisse de 0,3 point au deuxième trimestre 2015 après une stagnation au 1er trimestre. Cette baisse est imputable en grande partie au recul de l’investissement en construction (–1,3 % après –1,1 %). Il s’agit de la huitième baisse consécutive. Hors construction, la FBCF augmente (+0,4 % après +1,0 %). L’investissement des entreprises non financières ne progresse que de 0,2 % après +0,6 %, celui des administrations publiques se contracte de 0,1 % après +0,2 %). La baisse de la FBCF des ménages s’accroît du fait de la réduction des investissements dans l’immobilier (–1,6 % après –1,2 %)

La demande intérieure finale (hors stocks) n’a connu, de ce fait, qu’une augmentation de 0,1 % au deuxième trimestre 2015 contre une hausse de 0,6 point début 2015.

Néanmoins, il y a une bonne nouvelle, si les importations ralentissent (+0,6 % après +2,2 %), les exportations progressent de 1,7 % après une hausse de 1,3 % au premier trimestre. Les exportations commencent à profiter de la dépréciation de l’euro. De ce fait le solde extérieur contribue positivement à l’évolution du PIB à hauteur de 0,3 point, contre -0,3 point au premier trimestre. À l’inverse, les variations de stocks y contribuent négativement à hauteur de –0,4 point, après +0,3 point le trimestre précédent.

Au deuxième trimestre, la production de biens et services a reculé de 0,1 % contre une hausse de 0,8 % au 1er trimestre. Il faut souligner que la production de biens manufacturés est en nette baisse de 0,7 % contre une hausse de 1,3 %. Ce recul s’explique par la contraction de l’activité dans le secteur de la cokéfaction-raffinage (–9,6 % après +6,5 %) en raison de l’arrêt de plusieurs raffineries. Les matériels de transports sont également en baisse de 1,3 % après une hausse de 5,5 %.
Le PIB et ses composantes
Le PIB et ses composantes
Source INSEE

Ce mauvais résultat ne devrait pas trop obéré la croissance sur l’année 2015. En effet, l’acquis de croissance du 1er trimestre devrait suffire pour atteindre 1 % de croissance sur l’ensemble de l’année. Néanmoins, cette stagnation prouve que malgré un contexte très favorable, la croissance française reste fragile. La crise de confiance demeure encore vivace. Il faudra du temps pour retrouver le chemin vertueux de l’expansion.

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