mardi 30 novembre 2010

Etude INSEE sur le patrimoine : moins d'actions, plus d'assurance-vie

Selon une étude de l’INSEE publiée au mois de novembre, près de 95 % des ménages français disposent d’un patrimoine ; 92 % possèdent au moins un produit financier et 62 % un bien immobilier. 58 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale contre 53 % en 1998.

Si la détention des produits financiers est relativement stable sur dix ans, il faut souligner que les Français se sont désengagés de l’épargne logement depuis le durcissement de la fiscalité. Les valeurs mobilières font également moins recettes. 19 % des ménages en ont contre 24 % en 2004.

L’assurance-vie après les livrets défiscalisés possédés par près de 85 % des ménages restent le placement préféré des Français. 42 % des ménages ont, en 2010, un contrat d’assurance-vie ou décès contre 34 % en 1998.

9,1 % des ménages ont accès à un produit d’épargne retraite hors PERP, ce dernier produit étant détenu par 4 % des ménages. 15 % des ménages disposent d’un produit d’épargne salariale.

samedi 27 novembre 2010

Après le régime général, les complémentaires

Les partenaires sociaux ont reconduit le jeudi 25 novembre 2010 jusqu’au 30 juin 2011 l’accord AGFF permettant de financer les pensions complémentaires versées entre 60 et 65 ans. Cet accord venait à échéance le 31 décembre de cette année.

Sans la prorogation de cet accord, le montant des pensions aurait été amputé d’environ 22 % pour les salariés venant à liquider leurs droits.

Pour les cadres, les régimes complémentaires sont dans les faits les principaux régimes pour leur retraite en fournissant 55 % des ressouces de leur pension.

L’évolution du rendement des retraites complémentaires n’est donc pas neutre sur l’avenir du niveau de vie des retraités de demain.

Les régimes complémentaires, AGIRC et ARRCO ont déclaré un résultat technique cumulé de - 1,3 milliard d’euros en 2009. En 2010, le déficit cumulé pourrait atteindre les 2,5 milliards d’euros et les 2,8 milliards d’euros en 2011. Cette dégradation des comptes est imputable à la stagnation de la masse salariale et à l’augmentation du nombre de retraités.

Juridiquement, l’Agirc et l’Arrco n’ont pas le droit d’être en déficit. Les deux régimes sont obligés de compenser leurs pertes en puisant dans les réserves constitués depuis plusieurs années.

Les réserves des deux régimes atteignent 80,6 milliards d’euros fin 2009. Pour l’Agirc, les réserves s’élèvent à de 18,7 milliards d’euros fin 2009 et représentent l’équivalent d’une année de prestations versées.

L’Arrco dispose de réserves s’élevant à 61,9 milliards d’euros à la fin de 2009 ce qui représente à peine deux ans de dépenses.

Au rythme actuel, les réserves auront disparu en 2015 dans le cas de l’Agirc et en 2020 dans le cas de l’Arrco.

Depuis l’instauration de la retraite à 60 ans en 1982 pour le régime général, les régimes complémentaires ont institué une tuyauterie originale. L’âge de départ légal y est resté fixé à 65 ans. Pour permettre aux salariés de percevoir leur pension complète à 60 ans, un mécanisme spécifique géré par l’Association pour la gestion du fonds de financement de l’Agirc et de l’Arrco (AGFF) a été institué. Les retraites complémentaires entre 60 et 65 ans grâce au produit d’une cotisation dite AGFF.

La remontée de l’âge légale à 62 ans va diminuer le montant de la compensation prise en charge par la l’AGFF.

Les syndicats considèrent que le retour à l’équilibre des régimes complémentaires n’est pas garanti malgré le report de l’âge de départ à la retraite. Ils jugent les hypothèses de chômage trop optimistes.

De ce fait, les partenaires sociaux ont demandé de nouveaux chiffrages en retenant plusieurs hypothèses (chômage à 4,5 et à 7 %).

Le Medef s’oppose à toute augmentation des cotisations quand les syndicats souhaitent arrêter la baisse du rendement des régimes complémentaires qui est passé de 10 % en 1993 à moins de 7 % en 2010.

Sont également en débat les majorations accordés aux parents ayant eu des enfants...

Tels sont les enjeux des négociations qui devront déboucher sur l’élaboration d’un nouvel accord, l’actuel ayant été prorogé jusqu’au 30 juin 2011.

mardi 23 novembre 2010

Juste un autre monde

L’Europe vit au rythme des crises des dettes souveraines des Etats membres. Entre deux crises, le débat se focalise sur la valeur de l’euro jugée surévalué. Cette valeur n’est pas immuable comme le démontre les accès de faiblesse en période de crise.

Face aux mouvements de change, face aux attaques spéculatives des investisseurs, face à la concurrence jugée inéquitable des pays émergents, la tentation protectionniste refait surface en Europe.

Or, au même moment, les pays de l’Association des Pays du Sud-Est Asiatique (ASEAN), rassemblant un grand de pays émergents d’Asie, élaborent un espace de libre échange rassemblant trois des quatre grandes puissances économiques du monde : Les Etats-Unis, la Chine et le Japon. L’Europe semble ne pas vouloir prendre la route de la croissance et de rester en dehors du cours de l’histoire

Le commerce extérieur est un des moteurs clef de la croissance surtout pour des pays vieillissants comme l’Europe. En 2010, le commerce international s’est accru de plus de 12 % et a permis à l’Allemagne de renouer avec une croissance dynamique mais pour le moment ce pays qui a réussi à régénérer son « hinterland » reste isolé au sein de la zone euro.

Les questions que l’Europe doit régler c’est quel mode de vie elle souhaite pour ses citoyens dans 10 ou 30 ans et dans quel cadre ?

Souhaitons vivre de nos rentes et laisser filer le temps au prix d’un démantèlement de notre système de protection sociale et au prix de l’émigration des meilleurs ou des plus volontaristes de nous ?

La réponse est tout à la fois dans la main des dirigeants et des peuples, les investisseurs arbitrant sur le capacités de remboursement des dettes accumulées.

L’autre question est le choix de ou des alliances. L’Europe peut décider de se tourner vers l’Est comme elle l’avait fait à la fin du 19ème siècle, c'est-à-dire vers la Russie qui servirait de pont avec le monde asiatique. Ses richesses naturelles et ses espaces seraient des garanties d’expansion pour l’Union européenne qui demeure le premier marché commercial du monde. Évidemment, il y a quelques obstacles à lever. Le premier est lié à la nature du régime politique de la Russie mais que dire de celui de la Chine ? Le régime russe est une démocratie autoritaire ou tsarine… L’autre problème provient du fait que la Russie est confrontée au même problème que le reste de l’Europe, le vieillissement accéléré de sa population. En revanche, ses besoins d’équipement et la soif de consommation sont élevés. Ce pays doit également préparer l’après pétrole et gaz.

La deuxième voie pour l’Europe est de nouer une alliance forte avec les Etats-Unis au nom de la défense de valeurs communes. En termes de croissance, il est toujours plus valorisant d’échanger avec un pays ayant un niveau équivalent ou proche du sien. Il conviendrait d’arrêter de se focaliser sur la valeur du dollar. En effet, en vertu de quoi pouvons nous refuser aux Américains de jouer à la baisse la valeur de leur monnaie afin de rétablir leur balance commerciale déficitaire d plusieurs centaines de milliards de dollars quand nous réclamons la même chose au nom du même principe pour l’euro.

Les capacités d’innovation des Etats-Unis demeurent élevées et les partenariats sont importants avec l’Europe et en particulier avec la France (construction des moteurs d’Airbus et de Boeing).

La capacité de créer des symboles à valeur mondiale reste l’apanage des Américains. Apple et les firmes d’entertainment le prouvent au quotidien.

L’Europe aurait tout intérêt à s’arrimer plus fortement aux Etats-Unis afin de participer au nouvel élan de croissance.

La troisième voie est plus délicate même si elle ne manque pas de panache. C’était le rêve de Nicolas Sarkozy de créer l’espace euro-méditerranée. Associer les pays du Maghreb, du Proche Orient, la Turquie à l’Europe a du sens pour l’avenir. La population active se trouve au sud tout comme les gisements de croissance, d’énergie et de matières premières. Le problème est de surmonter les blocages psychologiques, les clichés et le passé. Pour le moment, cette voie est en cale sèche.

Comme l’indique avec force et conviction Patrick Messerlin, professeur des universités de Sciences Po et Président du Groupe d’Economie mondiale, si « l’Europe se protégeait du reste du monde, elle ferait la même erreur que la Chine il y a quatre siècles, erreur qui l’a entraîné dans une décadence dont elle se relève à peine maintenant ».

Le repli sur l’Europe serait se couper des marchés et des civilisations. Elle conduirait à assister passivement à la mutation de l’économie du 21ème siècle. Le rêve de certains de réduire les échanges à travers des accords préférentiels de commerce (des accords donnant/donnant) contraire à l’esprit de l’après seconde guerre mondiale avec les accords du GATT constitue un recul dangereux. Le libre échange constitue le grand fondement de l’économie d’après 1945 qui permet de sortir des régions entières du sous-développement. Il serait absurde que l’Europe replonge dans les affres du protectionnisme au moment même où une part croissante de l’humanité tire profit des valeurs qu’elle a elle-même défendues face à l’URSS pendant 50 ans. Il faut cesser de marteler le problème des coûts de main d’œuvre. Ainsi, dans le prix d’une chaussure de sport, plus de 60 % de la valeur est liée à la création, aux dépenses de marketing, aux dépenses de promotion des ventes et des services attachés… Cette création de valeur sera de plus en plus mondialisée et tant mieux mais elle est par nature partagée entre les pays concepteurs, les pays producteurs et les pays dans lesquels les ventes s’effectuent.

Il est donc urgent de rester fidèle aux conceptions libérales faute de quoi….

dimanche 21 novembre 2010

Conférence sur la retraite à Lyon : présentation de la réforme 2010

Reportage vidéo réalisé par Séverine Beaudot dans le cadre d'une présentation de al réforme des retraites auprès de courtiers de Lyon

jeudi 11 novembre 2010

La gloomy mantra française sur le système monétaire mondial

Les décennies passent mais les autorités françaises soulèvent toujours l'antienne de la guerre monétaire et de l'indispensable refondation du système monétaire international.

Cette vieille habitude française doit être liée à notre penchant pour les débats idéologiques et théoriques ainsi que sur notre goût trouver des responsables extérieurs à nos faiblesses.

Depuis la fin de Bretton woods en 1976 mais effctive depuis le 15 août 1971, le systèm monétaire mondial est avant tout un grand marché sur lequel certes l'information n'est pa idéalement partagée.

Il n'en demeure pas moins que les études démontrent que sur moyenne et longue période la valeur de la monnaie a peu d'incidences sur la situation économique.

Avec une même monnaie, au sein de l'Europe, cohabitent des Etats comme l'Allemagne qui dégagent d'importants excédents commerciaux et d'autres comme la France des déficits et cela quelle que soit le taux de change avec le dollar ou le yuan.

Aujourd'hui, il est de bon ton de considérer que les autorités américaines jouent à la baisse leur monnaie imposant une appréciation à l'euro. Or, c'est oublié que les Etats-Unis sont déficitaires de plusieurs centaines de milliards de dollars depuis de nombreuses dans le cadre de leurs échanges commerciaux quand la zone euro est autour de l'équilibre. Il n'est donc pas illogique que le dollar se déprécie.

Faut-il crier avec les loups quand la valeur de l'euro monte ? Il ne faut pa oublier que la valorisation de la monnaie est un marqueur d'enrichissement. Avec la même somme d'argent, nous pouvons acheter plus de biens et de produits à l'extérieur. Le coût des produits importés diminue ce qui améliore notre compétitivité or aujourd'hui, l'incorporation de biens et de matières en provenance de pays tiers concerne l'ensemble de la chaîne de production.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que 60 % du commerce extérieur est réalisé en euro et n'est donc as impacté par les variations monétaires.

Les entreprises qui exportent en dehors de la zone euro sont essentiellement de grands groupes internationaux ; il y a malheureusement peu de PME qui exportent. Cette situation n'a pas de lien avec les variations monétaires.

La France a toujours privilégié l'arme de la dévaluation pour corriger les errements de sa politique économique ; cela signifie que nous avons choisi l'ajustement par le bas et non par le haut comme l'Allemagne.

Les tenants de la dépréciation de la monnaie européenne se trompent de bataille. En effet, aujourd'hui, la Chine est incontournable pour la production de certains biens, les modifications du taux de change ne ferait qu'enrichir un peu plus les Chinois qui sont sur le point d'être price maker.

Le problème, c'est que la France est absente sur les noveaux marchés à forte croissance. Les exportations vers la Chine ne représentent que 1,7 % des exportations françaises. En revanche, notre déficit commercial avec la Chine dépasse aujourd'hui celui que nous avons depuis des décennies avec l'Allemagne.

La France risque d'être gentiment écoutée au sujet de la refondation du système monétaire mondial. Au lieu de vouloir créer un nouveau système, il faudrait plutôt demander une convertibilité totale de la monnaie chinoise et une circulation plus transparente des capitaux en Chine...

L'utopie de la création de la monnaie mondiale a vocation de faire couler beaucoup d'encre et du temps à moins qu'un Empire mondial prenne forme ce que personne ne souhaite réellement...

mercredi 3 novembre 2010

La lettre N°52 du Cercle des Epargnants est publiée

Au sommaire de la lettre N°52 - Novembre 2010 :

Y-a-t-il un contrat contre l’article 39 ?
L’épargne retraite et la réforme des retraites
L’évolution du taux d’épargne en Europe
Les retraites et les BRIC

retrouver l'ensemble de la lettre