mercredi 30 septembre 2015

Le temps des indépendances marshmallow




L’année dernière, il s’en est fallu d’un fil que l’Ecosse devienne indépendante ; aujourd’hui, c’est au tour de la Catalogne de vouloir se séparer de Madrid. En Belgique, les Flamands et les Wallons pourraient un jour ou l’autre divorcer. La question de l’indépendance pourrait également devenir d’actualité en Lombardie, en Corse, en Martinique, en Guadeloupe, en Sardaigne, au Pays de Galles ou au Pays Basque.

L’Europe mosaïque d’Etats depuis l’éclatement du Saint Empire avait connu un processus d’unification au cours du 19ème siècle avec l’émergence des grandes nations. Ces dernières ont, tout à la fois, amené une certaine stabilité tout en étant la source de deux conflits mondiaux. Plus de 70 ans après la Seconde guerre mondiale, plus de 25 ans après la chute du mur de Berlin, les tentations sécessionnistes se développent.

Les dernières demandes d’indépendance s’effectuent de plus en plus sans le recours à la violence et passent de plus en plus par les urnes. Que ce soit au Pays Basque ou en Corse, les attentats ont cessé. Le combat est devenu essentiellement politique. Le contrôle des centres de pouvoirs qu’ils soient économiques ou politiques prend le pas sur la lutte armée.

Comment expliquer le renouveau des mouvements séparatistes ?

L’indépendance peut avoir comme objectif de mettre un terme à une domination, à du pouvoir central. En Europe, l’oppression est relative compte tenu de l’état de droit qui y règne. Néanmoins, le ressenti compte autant que les faits. Il peut y avoir le sentiment que le pouvoir central impose de manière unilatérale sa loi. Les Etats centralisés sont évidemment plus exposés à ce risque que les Etats fédéraux.

Ces demandes séparatistes reposent bien souvent sur l’histoire. En Corse, la référence est la publication de la première constitution écrite en 1735 et le combat de de Pascal Paoli en faveur de l’indépendance. Il y a aussi derrière toute demande d’indépendance une volonté de tirer un trait sur le passé, de remettre en cause des annexions jugées illégitimes, de demander des réparations par rapport à des injustices commises. Ainsi, en Corse, le souvenir de la Première Guerre Mondiale qui s’est soldé par un nombre de Corses tués au combat très élevé au regard de leur poids démographique reste très vivace.

Les séparatistes accusent, en règle générale, le pouvoir central de nier l’existence de leur culture et de leurs spécificités. L’indépendance est réclamée au nom du principe du droit des peuples à disposer d’eux même. Ce principe énoncé par les philosophes des Lumières figurait parmi les « quatorze points de Wilson » nom donné au programme du président des États-Unis Woodrow Wilson pour mettre fin à la Première Guerre mondiale, programme et qui fut présenté le 8 janvier 1918 devant le Congrès des États-Unis. Ce principe du droit à l’autodétermination des peuples a été repris dans la Charte des Nations Unies de 1945.

Cette volonté d’assurer le pouvoir repose sur l’existence d’un peuple distinct de celui la nation englobante. Il y a le refus d’être soumis à un peuple autre. Derrière la demande d’indépendance, il y a la crainte de disparaître dans un ensemble trop vaste, d’une uniformisation de la culture, des traditions. Il y a la peur de la colonisation par une population extérieure non assimilable. L’irrédentisme au temps de la globalisation et de la mondialisation redonne un cadre de pensée. Après la faillite des grandes idéologies du 19ème et du 20ème siècles, il y a le retour à un nationalisme régionaliste. Ce sont souvent les jeunes victimes de la crise et les jeunes actifs qui portent le discours indépendantiste. Il y a une soif d’existence et de reconnaissance.

L’indépendance est souvent réclamée au nom de la défense des intérêts économiques et sociaux. Tel est l’argument avancé par les Catalans. Ils accusent Madrid de vivre à leurs crochets. Ils considèrent que leur région pourrait connaître une expansion bien plus rapide en étant indépendante. Il en est de même pour les Flamands vis-à-vis des Wallons et de Bruxelles. Des régions accusant des retards économiques et sociaux ou étant victimes d’un long et fort ralentissement économique peuvent être tentées de jouer leur partition en solitaire d’autant plus si l’Etat central apparaît comme incapable de mettre un terme à cette situation.

Le séparatisme est une affaire avant tout politique. Il prend tout son relief à partir du moment où les élites de la région considérée ont l’impression de ne pas être écoutés et de ne pas avoir de prise sur les décisions prises. La volonté de pouvoir être maître de son destin prime. Il y a une volonté de revanche et de laver l’humiliation des années passées.

Le séparatisme prospère avec la perte de légitimité de l’Etat central. Les crises économiques qui minent de nombreux Etats européens constituent un indéniable terreau. Les Etats des vieilles nations sont tout à la fois jugés incapables de trouver des solutions et perclus de dettes. Faute de moyens, les Etats doivent réduire les flux d’aides tout en prélevant davantage. Il en résulte une montée des frustrations. Pourquoi subir la domination d’un centre jugé illégitime et pauvre ?

Cette soif d’indépendance est le signe d’une crise de la démocratie. Le développement de systèmes représentatifs et de l’état de droit ont été le ciment des nations. Ils ont permis de venir à bout de nombreux irrédentismes. Aujourd’hui, le fait démocratique pose problème. Les crises économiques, la lutte contre le terrorisme et les techniques modernes de communication ont abouti à une concentration du pouvoir ou du moins à une focalisation des médias et de l’opinion  sur les exécutifs. Le législatif est de plus en plus une chambre d’enregistrement dont la capacité de résonnance est bien faible face aux bruits et à l’immédiateté des réseaux sociaux.  Cette évolution institutionnelle rapproche le pouvoir des citoyens car il est en permanence sous les feux des projecteurs mais elle l’éloigne également. En effet, en le banalisant, en soulignant son incapacité à agir sur le quotidien, cette évolution aboutit à démystifier le pouvoir central. Il n’est plus admiré, il n’est plus craint. Il est nu avec ses faiblesses. En outre, le temps démocratique apparaît bien long face au temps d’Internet. Les citoyens sont de mieux en mieux formés et informés. Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir participer à la vie publique non plus à travers les canaux habituels, les partis politiques ou les syndicats mais par l’intermédiaire des réseaux sociaux ou d’associations défendant des causes spécifiques. L’indépendance en rapprochant le centre du pouvoir est perçue comme une solution pour être écouté.


L’éventuelle sécession de la Catalogne pourrait créer un précédent en Europe. Afin d’éviter tout effet de contagion, la Commission de Bruxelles a clairement indiqué que la Catalogne indépendante ne serait pas automatiquement membre de droit de la zone euro et de l’Union européenne. Or, sans le rattachement à l’Europe, l’indépendance serait sur le plan économique un exercice de haute voltige. Compte tenu de l’importance des échanges commerciaux, du poids du tourisme, la Catalogne, sans en Europe, pourrait connaître un long hiver. Au-delà de ces effets, de manche, la montée des irrédentismes ne peut pas être niée et suppose de la part des Etats des réponses adéquates. Celles-ci doivent être sans nul doute d’ordre économique et institutionnel. Les Etats fédéraux avec le respect de règles de subsidiarité apparaissent plus à même de résister aux tentations séparatistes. La France avec son centralisme chevillé au corps pourrait être confrontée à des demandes en provenance de Corse ou d’Outre-Mer. Une plus grande autonomie semble s’imposer avec également une meilleure représentation des régions au sein du Sénat. Ce dernier devrait sur le modèle du Bundesrat allemand représenter toutes les tendances régionales. Ce sont les conseils régionaux qui devraient désigner les sénateurs. Une autre solution consisterait à ce qu’ils soient élus à la proportionnelle dans le cadre régional. Pour lutter contre le séparatisme, une péréquation économique entre régions riches et pauvres doit être instaurée. Elle doit être transparente et reposer sur des critères clairs.


Un projet de loi de finances de fin de mandat...

Le Gouvernement a présenté, le 30 septembre, en Conseil des Ministre le projet de loi de finances pour 2016. Pas de révolution si ce n'est la confirmation de quelques promesses faites durant l'été en particulier en ce qui concerne l'impôt sur le revenu.

 Le projet de loi de finances pour 2016 ne déroge pas aux précédents et se solde par un déficit qui s’élève à 72 milliards d’euros. Depuis le dernier excédent budgétaire, la France a accumulé 41 budgets successifs en déficit. La France est et restera un des plus mauvais élèves de la zone euro. Il y a une incapacité structurelle de la France à rétablir ses comptes publics. Depuis plus de 40 ans, nous vivons en déficit que la conjoncture soit bonne ou mauvaise. Le dernier excédent date de 1974.

Les hypothèses économiques

Le Gouvernement a retenu des hypothèses modérément optimistes. Le taux de croissance prévu pour 2016 est de 1,5 % ce qui le place dans le haut de la fourchette des prévisions des différents instituts économiques.
Par ailleurs, le Gouvernement retient pour 2016 un taux d’inflation de 1 % contre 0,1 % en 2015.

La consommation devrait, selon Bercy, progresser un peu moins vite en 2016 que cette année, 1,7 % contre 1,8 %. En revanche, une nette reprise de l’investissement est attendue par les pouvoirs publics avec une hausse de 4,9 %. Ils prévoient une moindre croissance des exportations et des importations.

Les grandes données budgétaires

Le déficit budgétaire serait ramené de 3,8 à 3,3 % du PIB ce qui constitue une marche importante à franchir. En Effet, ces dernières années, les réductions d’une année  sur l’autre ont porté de 0,1 à 0,3 points.

Evolution du déficit 
  • 2013 : 4,2 % du PIB
  • 2014 : 3,9 % % du PIB
  • 2015 : 3,8 % du PIB
  • 2016 : 3,3 % du PIB
Les dépenses publiques seraient en baisse passant de 55,8 à 55,1 % du PIB quand les prélèvements obligatoires reculeraient de 44,6 à 44,5 % du PIB.

Le Gouvernement prévoit une dette publique en légère augmentation passant de 96,3 à 96,6 % du PIB de 2015 à 2016 mais selon l’INSEE, elle a déjà dépassé 97,2 % du PIB au 30 juin 2015.

Les dépenses nettes du budget de l’Etat s’élèveront, en 2016, à 374,8 milliards d’euros contre 367,6 milliards d’euros dans la loi de finances pour 2015. Les recettes seraient de 301,7 milliards d’euros. Le solde budgétaire serait dans ces conditions de 72 milliards d’euros contre 73 milliards d’euros en 2015.

L’impôt sur le revenu devrait rapporter 72,3 milliards d’euros, l’impôt sur les sociétés 32,9 milliards d’euros et la taxe sur la valeur ajoutée 144,7 milliards d’euros. La taxe sur les produits énergétiques devrait rapporter 15,6 milliards d’euros.

Le Gouvernement bénéficie à plein de la baisse des taux d’intérêt qui permet de maintenir le service de la dette à 44,5 milliards d’euros soit le même montant qu’en 2015.

Les dépenses de pension de l’Etat restent stables à 46,1 milliards d’euros.
Plusieurs missions de l’Etat enregistrent des baisses de crédits : l’agriculture, l’aide publique au développement, les anciens combattants, l’écologie, l’égalité des territoires et le logement, la recherche et l’enseignement supérieur et le travail. Les missions suivantes bénéficient en revanche d’une augmentation de leurs crédits : la défense, la culture, l’enseignement secondaire, la sécurité.

Le nombre d’emplois d’Etat augmentera de 8 304 en 2016 contre une baisse de 1 177 en 2015. L’éducation nationale, la défense et la justice bénéficient de la création de nouveaux postes de fonctionnaires.

Le projet de loi comprend de nombreuses mesures déjà annoncées dont l’allègement de l’impôt sur le revenu de 2 milliards d’euros.

 L’allègement de l’impôt sur le revenu passe par la revalorisation de la décote. Sa limite d'application (exprimée en impôt avant décote) est portée de 1 135 € à 1 553 € pour les célibataires et de 1 870 € à 2 560 € pour les couples. Le gain moyen par foyer est évalué par Bercy à 252 €.

Le Gouvernement a prévu d’actualiser le barème de l’impôt de 0,1 % soit le taux d’inflation prévu pour 2015.

Le Gouvernement entend également généraliser la déclaration en ligne et instituer la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu qui interviendrait en 2018.

Le projet de loi de finances intègre plusieurs mesures en faveur des PME qui avaient été annoncées dans le cadre du pacte de responsabilité en 2014.

L'industrie française en mode vacance au mois de juillet



Selon l'INSEE, l'industrie française n'a pas connu un beau mois de juillet. En effet,   le chiffre d'affaires des entreprises de l'industrie manufacturière a baissé de 0,,4 % après une légère hausse en juin de +0,2 %. Ce recul est imputable en grande partie aux  exportations qui reculent de 2,3 % POur l'ensemble de l'industrie, le chiffre d'affaires se replie également  de 0,5 % après deux mois de hausse.

Au cours des trois derniers mois, le chiffre d'affaires progresse dans l'industrie manufacturière (+0,8 %) comme dans l'ensemble de l'industrie (+0,9 %).

Le chiffre d'affaires augmente très nettement dans les matériels de transport(+2,5 %), en particulier dans les autres matériels de transport (+3,0 %). Il augmente également sensiblement dans les équipements électriques, électroniques, informatiques ; machines (+1,2 %), particulièrement dans le sous-secteur des produits informatiques, électroniques et optiques (+3,1 %). La hausse est plus modérée dans les autres industries (+0,3 %), les industries agricoles et alimentaires (+0,3 %) et la cokéfaction et raffinage (+0,2 %).

Le chiffre d'affaires dans l'industrie manufacturière progresse de 1,4 % sur les trois derniers mois par rapport aux trois mêmes mois de l'année précédente.

Sur cette période, le chiffre d'affaires croît très fortement dans les matériels de transport (+10,0 %). Il est également en hausse, mais bien moindre, dans les autres industries (+0,7 %) et dans les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines (+1,7 %). À l'inverse, il chute dans la cokéfaction et raffinage (–14,0 %). Il est quasi stable dans les industries agricoles et alimentaires (+0,1 %).
Le chiffre d'affaires dans l'industrie manufacturière
Le chiffre d'affaires dans l'industrie manufacturière
Source : Insee

La progression sans fin de la dette publique française


Selon l'INSEE, à  la fin du deuxième trimestre 2015, la dette publique française au sens de Maastricht s'établit à 2 105,4 milliards d'euros  en hausse de 16,0 milliards d'euris par rapport au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du PIB, elle augmente de 0,2 point par rapport au premier trimestre 2015, à 97,6 %. La dette publique nette croît plus fortement (+26,7 Md€).

La contribution de l'État à la dette s'accroît de 25,4 Md€ au deuxième trimestre 2015. Cette hausse provient pour l'essentiel de la dette négociable à long terme (+38,7 Md€) et des dépôts des correspondants au Trésor (+2,7 Md€). En revanche, la dette négociable à court terme diminue de 15,9 Md€. Enfin, l'encours des prêts à court et long terme reste stable. Par ailleurs, aucune opération n'a été réalisée dans le cadre du Fonds européen de stabilité financière (FESF, cf. encadré « Pour en savoir plus »)

La contribution des administrations de sécurité sociale (Asso) à la dette se replie (–8,1 Md€ après +15,8 Md€), surtout du fait d'un désendettement de la Cades (–4,8 Md€), de l'Acoss (–3,5 Md€) et de la Cnaf (–0,7 Md€). Au contraire, l'Unedic s'endette à court terme de 1,2 Md€.

La contribution des administrations publiques locales à la dette diminue légèrement (–1,2 Md€). Les communes remboursent 0,6 Md€ de prêts, les départements 0,1 Md€ et les régions 0,2 Md€. Le reste des Apul (syndicats intercommunaux, organismes divers d'administration locale) contribue pour –0,3 Md€.
Dette au sens de Maastricht des administrations publiques en point de PIB (*)
Dette au sens de Maastricht des administrations publiques en point de PIB (*)

La consommation française en hausse sur un an mais stable en août

Selon l'INSEE, les dépenses de consommation des ménages en biens ont augmenté de 0,3 % en juillet après une hausse de 0,4 % en juin. en août, elles sont, revanche restées stables. En juillet, la consommation est tirée par les dépenses d'énergie (+1,5 %), d'habillement (+2,0 %) et d'équipement du logement (+2,1 %) ; cependant les achats d'automobiles reculent (–1,3 %). En août, les évolutions de plus faible ampleur pour la plupart des biens se compensent. La consommation mesurée sur les trois derniers mois progresse de 0,7 % par rapport aux trois mois précédents. D'août 2014 à août 2015, la hausse est de 2,2 %.

La consommation totale de biens

jeudi 24 septembre 2015

Le climat des affaires stable en septembre



L'INSEE vient de publier son indicateur sur le climat des affaires. Il est resté stable en septembre. L'indicateur se maintient ç un niveau correspondant à sa moyenne de long terme (100). Le climat progresse de deux points dans le commerce de détail et d'un point dans l'industrie. Il perd un point dans le bâtiment, deux points dans les services et quatre points dans le commerce de gros.

L'indicateur de retournement pour l'ensemble de l'économie reste dans la zone indiquant une situation conjoncturelle favorable.

Cette stabilité prouve que l'économie française se situe sur un plateau. Il y a un réel attentisme de la part des entreprises qui néanmoins restent optimistes.


Indicateur de climat des affaires France
Indicateur de climat des affaires France
Sources : Insee, enquêtes de conjoncture
Indicateur de retournement France
Indicateur de retournement France
Lecture : quand la courbe est proche de +1 (resp. -1), le climat conjoncturel est favorable (resp. défavorable)
Sources : Insee, enquêtes de conjoncture

vendredi 18 septembre 2015

Les cadres n'ont pas été à la fête en 2013



L’INSEE vient de publier les résultats définitifs de l’évolution des salaires en 2013. Ils soulignent que les salariés ont enregistré cette année-là une perte de pouvoir d’achat qui fait suite à celle de 2012. La suppression du dispositif d’exonération des heures supplémentaires a également contribué à la dégradation du pouvoir d’achat des salariés les plus modestes.

En 2013, les salariés du secteur privé ou d’une entreprise publique (hors apprentis et stagiaires) ont gagné en moyenne en équivalent temps plein 2 912 euros bruts par mois et 2 202 euros nets des prélèvements à la source). En euros courants, le salaire brut moyen augmente de 1,3 % par rapport à 2012 et le salaire net de 0,6 %, Cet écart entre rémunération brute et nette s’explique principalement par l’abrogation du dispositif d’exonération de cotisations salariales des heures supplémentaires dans le cadre de la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA). Cet écart est particulièrement prononcé pour les ouvriers, qui sont davantage concernés que les cadres et les professions intermédiaires par la prestation d’heures supplémentaires. Il s’explique aussi, mais dans une moindre mesure, par la hausse du taux de cotisations salariales pour la branche vieillesse au 1er  janvier 2013 (+ 0,1 point).

En 2013, le salaire net moyen en euros courants progresse moins vite qu’en 2012 (+ 0,6 % après + 1,6 %). L’inflation baisse également : en 2013, les prix à la consommation ont augmenté, en moyenne, de 0,9 %, après + 2,0 % en 2012. De ce fait, en euros constants, le salaire net moyen diminue de 0,3 % en 2013, soit à peu près autant qu’en 2012 (– 0,4 %).

En euros constants, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, le salaire net moyen baisse dans le tertiaire (– 0,6 %), mais progresse dans la construction (+ 0,5 %) et dans l’industrie (+ 0,4 %). Dans les services aux entreprises, dont relève l’intérim, le salaire moyen recule de 0,4 %. Hors intérim, il diminue plus nettement (– 1,9 % en euros constants), comme chez les intérimaires (– 1,8 %) : en effet, la part des intérimaires, dont les salaires sont en moyenne plus faibles, recule en moyenne annuelle, ce qui soutient le salaire moyen de l’ensemble des services aux entreprises.

Les revalorisations du SMIC ont permis une progression des salaires des catégories les moins qualifiées. Le SMIC a été revalorisé de 2 % (dont 0,6 % de « coup de pouce ») au 1er juillet 2012, puis de 0,3 % au 1er janvier 2013. En moyenne annuelle, le SMIC a augmenté de 1,3 % en euros courants. Néanmoins, l’évolution du SMIC n’a pas compensé, pour les ouvriers notamment, les effets de l’abrogation de la loi TEPA.

En 2013, le salaire net moyen des ouvriers diminue de 0,3 % en euros constants (après – 0,4 % en 2012). Il baisse de 0,4 % pour les ouvriers non intérimaires et de 2,0 % pour les ouvriers intérimaires. Le salaire net moyen des ouvriers qualifiés diminue légèrement (– 0,2 %), tandis que celui des ouvriers non qualifiés est en net repli (– 1,3 %). La part des emplois ouvriers les moins qualifiés diminue cependant tendanciellement, ce qui freine la baisse du salaire moyen des ouvriers.

Les cadres ne sont pas à la fête

En 2013, le salaire net moyen des cadres diminue davantage que celui des autres catégories (– 1,1 % en euros constants), et plus fortement qu’en 2012 (– 0,8 %). Contrairement à celui des autres catégories socioprofessionnelles, le salaire brut des cadres est également en baisse : il diminue de 0,5 % en euros constants. Ce recul peut s’expliquer en partie par l’évolution du volume d’heures supplémentaires (pour les cadres au forfait heure) et par celle des éléments variables de rémunération liés aux résultats de l’entreprise, comme les primes ou l’épargne salariale. Cette dernière est soumise au forfait social à la charge de l’employeur, dont le taux a augmenté de 8 % à 20 % en août 2012, modification qui joue pour la première fois en année pleine en 2013.

Le salaire net baisse cependant plus fortement que le salaire brut, du fait également de la fin des exonérations de cotisations salariales des heures supplémentaires et de la progression des autres cotisations salariales.

Le salaire médian baisse aussi

Le salaire net médian qui partage les salariés en deux groupes d’effectifs égaux, est de 1 772 euros par mois. Il est inférieur de 19,5 % au salaire net moyen et baisse de 0,1 % en euros constants, soit un peu moins que le salaire moyen (– 0,3 %). Les baisses de salaire sont plus prononcées à la fois dans la moitié basse et tout en haut de l’échelle salariale.

Les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent un salaire net mensuel inférieur à 1 200 euros. Ce 1er décile (D1) est en baisse de 0,6 % en euros constants par rapport à 2012 (– 0,3 % chez les femmes et – 0,9 % chez les hommes). Tous les déciles de la moitié basse de l’échelle salariale reculent en euros constants. Ceux de la moitié haute restent stables, sauf le dernier qui recule de 0,2 %.

Les 10 % de salariés les mieux rémunérés perçoivent un salaire net mensuel supérieur à 3 544 euros (9ème décile). Les 1 % de salariés les mieux rémunérés perçoivent un salaire net mensuel supérieur à 8 061 euros (99ème centile). L’évolution du 99ème centile (– 0,5 % en euros constants) est négative pour les hommes (– 0,6 %), mais positive pour les femmes (+ 0,1 %).

Le rapport interdécile (D9/D1) entre les 9ème et 1er déciles de salaire progresse aussi légèrement (à environ 2,95). La part de masse salariale brute perçue par les 1 % des salariés les mieux rémunérés, un autre indicateur d’inégalité, continue de se replier légèrement en 2013. Elle atteint 6,1 %, après 6,2 % en 2012 et 6,3 % en 2011. Ce niveau est comparable à celui de 2004, mais reste supérieur à celui du milieu des années 1990.

En 2013, le salaire net moyen est stable pour les femmes tandis qu’il diminue pour les hommes (– 0,4 % en euros constants). À tous les niveaux de l’échelle salariale, les évolutions de salaire sont plus favorables aux femmes qu’aux hommes. Cela est dû tout d’abord à la hausse tendancielle de la part de cadres parmi les femmes salariées, ainsi qu’à une évolution du salaire moyen des femmes plus favorable que celle des hommes chez les employés et les cadres. Ainsi, entre 2012 et 2013, le salaire moyen des femmes employées augmente en euros constants (+ 0,2 %) alors qu’il stagne chez leurs homologues masculins. Le repli du salaire moyen des femmes cadres est nettement moins prononcé que celui des cadres hommes (– 0,6 % contre – 1,3 %). Pour les professions intermédiaires, les salaires diminuent de 0,2 % chez les femmes et de 0,3 % chez les hommes. Chez les ouvriers, en revanche, l’évolution des salaires en euros constants est plus favorable pour les hommes que pour les femmes (écart de 0,1 point au détriment de ces dernières).


Dans l’ensemble, l’écart salarial moyen entre femmes et hommes, en pourcentage du salaire des hommes, continue de baisser depuis 2008. Il diminue de 0,2 point entre 2012 et 2013, mais reste important. En 2013, une salariée gagne en moyenne, en EQTP, 19,0 % de moins que son homologue masculin. Cet écart varie de 8,0 % pour le 1er décile à 22,0 % pour le 9ème décile et 34,6 % pour le 99ème centile. Une partie de cet écart résulte d’effets de structure. À secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi (temps complet, temps partiel) donnés, l’écart de salaire entre femmes et hommes diminue également entre 2012 et 2013 : il passe sous les 10 % (9,9 % en 2013).

mardi 15 septembre 2015

Les dépenses de santé frôlent les 9 % du PIB et les dépenses prises en charge par les ménages diminuent

Les dépenses de santé ont atteint en 2014, en France,  190,6 milliards d’euros, soit 8,9 % du produit intérieur brut. Ce pourcentage croît légèrement depuis 2012.

Les dépenses de santé ont progressé de 2,5 % en 2014 soit un peu plus qu'en 2013 et 2012.


La part financée par l’Assurance maladie atteint 76,6 % en 2014. Cette part a progressé de 0,7 point entre 2011 et 2014, en raison du dynamisme des dépenses de soins hospitaliers, de soins infirmiers, de transports sanitaires, de dépenses de médicaments coûteux et de la hausse continue du nombre d’assurés exonérés du ticket modérateur. 

À l’inverse, phénomène nouveau en 2014, la part des organismes complémentaires (13,5 % de la dépense) diminue légèrement.

Le reste à charge des ménages s’établit à 8,5 % en 2014. Pour la troisième année consécutive, il baisse de 0,2 point, à la suite de la hausse de la part des dépenses prises en charge par l’ensemble des autres financeurs.La généralisation de la complémentaire devrait accroître ce phénomène.
 

Billet Eco sur Sud Radio : lundi 14 septembre 2015

Philippe Crevel, dans le cadre du billet éco du 12/14 de Mélanie Lepoutre sur Sud Radio est revenu sur le vote des salariés de l'usine Smart qui ont décidé de repasser à 39 heures.

Ecouter l'intervention 

A la recherche de l'inflation

Après la chute des cours du pétrole et une activité économique moyennement dynamique, les prix restent plus que sages. Ainsi, après une forte baisse en juillet, de 0,4 % au mois d'août,  l'indice des prix à la consommation (IPC) s'est élevé à 0,3 %. Corrigé des variations saisonnières, il se replie de 0,1 % sur un mois. Sur un an il est stable, après +0,2 % en juillet.
En août, les principales contributions à la hausse de l'IPC proviennent du rebond saisonnier des prix des produits manufacturés après les soldes estivaux sur le territoire métropolitain et de l'augmentation, également saisonnière, des prix de certains services lors des congés d'été. Ces hausses sont en partie compensées par un nouveau recul des prix des produits pétroliers et par le repli, habituel en cette période de l'année, des prix des produits frais.

jeudi 10 septembre 2015

L'industrie a boudé le mois de juillet en France


selon l'INSEE, au mois de juillet, la production en volume baisse de nouveau dans l'industrie manufacturière  de 1,0 % après –0,6 % en juin. Elle diminue également dans l'ensemble de l'industrie –0,8 % après 0,0 % en juin

La production manufacturière des trois derniers mois diminue de 0,7 % ainsi que dans l'ensemble de l'industrie (–0,6 %). Sur un an, la production manufacturière augmente (+0,6 %).  Elle augmente également dans l'ensemble de l'industrie (+0,7 %).

mercredi 9 septembre 2015

Le mensuel du Cercle de l'Epargne et de la Retraite N°17 du mois de septembre 2015

TROIS QUESTIONS A
  • Jean-Pierre Thomas
 COTE EPARGNE
  • 2000/2014 : quinze ans de turbulences pour l’épargne
  • Patrimoine des indépendants : le poids des dettes professionnelles lors du passage à la retraite!
  • Un rapport de plus sur l’épargne
  • A défaut de révolutionner l’épargne salariale, la loi macron modifie son régime
EPARGNEZ PRATIQUE
  • Tout ce que vouliez savoir sur le perco sans jamais avoir osé le faire
COTE RETRAITE
  • La France sauvée par sa démographie
  • Le rachat de trimestres, pour qui et pourquoi ?
  • Retraites : un droit opposable pour garantir le versement des pensions. 18
DOSSIER
  • Epargne, retraite : hommes, femmes mode d’emploi
LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’EPARGNE
  • Tableau de bord des produits d’epargne
  • Tableau de bord des marches financiers
  • Tableau de bord retraite
  • Tableau du credit et des taux d’interêt

mardi 8 septembre 2015

L'allègement de l'impôt sur le revenu en question

Philippe Crevel était l'invité de Sud Radio dans le cadre de l'émission "Le Grand référendum" avec Etienne Blanc, député de l'Ain au sujet des annonces fiscales du Président de la République.

Ecouter l'émission 

Zone euro, le PIB au deuxième trimestre a atteint 0,4 %

La première révision du PIB de la zone euro au deuxième trimestre constitue une bonne nouvelle.Le taux a été de 0,4 % et la croissance annuelle atteint ainsi 1,5 % contre 1,3 % auparavant.


Philippe Crevel sur Sud Radio au sujet des migrants

Philippe Crevel a été interrogé par Mélanie Lepoutre de Sud Radio au sujet des conséquences économiques de l'arrivée des migrants de Syrie ou de Lybie en Europe.

Réécouter l'intervention 

lundi 7 septembre 2015

Le nouveau train de baisse de l'impôt sur le revenu version 2016

Après avoir lancer l'idée d'une réforme de l'impôt sur le revenu avec l'application de la retenue à la source, le Président de la République a annoncé le 7 septembre une baisse de l'impôt pour le assujettis les plus modestes.

L'allègement version 2016 devrait concerner 8 millions de contribuables situés dans la tranche à 14 %. De 1 à 1,5 millions de foyers devraient être exonérés de l’impôt sur le revenu.

Sur 17 millions d'assujettis à l'impôt sur le revenu, un peu moins de la moitié des foyers devraient bénéficier du nouveau plan de réduction. « Les Français dans la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu auront le bénéfice de la baisse d’impôts », a précisé François Hollande.

Les bénéficiaires devraient se situer dans une tranche de revenus comprise entre 14.000 et 27.000 euros par part. Le revenu médian par ménage se situe autour de 30 000 euros et le revenu moyen est de 37 000 euros. 

Avec cette mesure, les ménages économiseront en moyenne 250 euros d’impôts par an. Le coût global est évalué à 2 milliards d’euros.

Le Président entend effacer les effets du gel du barème et la disparition des la défiscalisation des heures supplémentaires en 2012. 

Pour ne viser que les premiers imposés à l'IR, le Gouvernement augmentera le montant de la décote. . Actuellement, un célibataire commence à payer des impôts au-delà de 14.000 euros de revenus annuels, alors qu’il en paierait à partir de 9.700 euros en l’absence de décote. La formule s’applique jusqu’à 17.800 euros de revenus. La décote est de 1 135 euros pour un célibataire et de 1 870 euros pour un couple. 

Un célibataire qui doit en appliquant le barème payer 1000 euros d'impôt n'en paie que 865 euros car le montant de son impôt est minoré de la décote; la décote étant la différence entre le montant de l'impôt et 1 135. 

IR après décote  = IR -(décote -IR)) soit 865 = 1000 - (1135-1000). 

Le seuil de déclenchement de l'impôt sur le revenu serait sans nul doute relevé. 

1 à 1,5 million de foyers pourraient être ainsi exonérés de l’impôt sur le revenu ou ne pas y être assujettis. Le nombre d'imposés devrait se rapprocher de 45 %. 

Le geste bénéficierait en outre à 2 à 3 millions de foyers qui n’avaient pas bénéficié de la baisse d’impôts de l’an dernier.

12 millions de contribuables devraient donc bénéficier des mesures du Gouvernement, la mesure de 2014 a profité à 9,45 millions de gagnants. Mais les sommes redistribuées. Au total, les allègements porteront sur 5.3 milliards en deux ans

Le Gouvernement à travers ces mesures ne touche pas au coeur de l'impôt sur le revenu. Selon une étude du Sénat, la tranche la plus rentable pour l’Etat est celle à 30%, c’est-à-dire les foyers dont le revenu par part est compris entre de 26 765 à 71 754 euros en 2015. 

Ces contribuables (4,4 millions de foyers) s’acquittent de 46% de l’impôt sur le revenu. Ils  ne représentent que 12,6% des foyers fiscaux. 

355.247 foyers fiscaux appartenant à la tranche à 41% et les 60.596 figurant dans celle à 45% s’acquittent de 29,5% du montant total de l'IR

Les trois tranches supérieures du barème paient plus de 75% du montant total de l’impôt sur le revenu 

On peut également souligner que 10 % des contribuables les plus aisés acquittent 67 % de l'impôt sur le revenu, 1 % en paient 30 % et 1  pour mille 10 % (36 700 contribuables)

Au-delà de l’éthique, faut-il avoir peur économiquement des migrants ?



Au-delà de l’éthique, faut-il avoir peur économiquement des migrants ?

Faut-il donner raison à Michel Rocard quand il disait que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! » ou reprendre un vieux slogan du Front National « «1 million de chômeurs, c'est 1 million d'immigrés en trop. Les Français d'abord.» Ironie économique de l’histoire, les pays qui ont fermé les frontières ont toujours périclité.

Dans les années 70 et 80, nous avons accueilli 120 000 vietnamiens (boat people) quand bien même nous étions confrontés aux chocs pétroliers. Cela n’a pas occasionné de problèmes majeurs.

Les migrants ce sont avant tout des jeunes actifs qui cherchent à travailler. D’ailleurs, ils cherchent avant tout à rejoindre l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Europe du Nord. Ces migrants qui ont pris des risques importants pour franchir les frontières sont, en règle générale, mus par un fort instinct de survie et donc une volonté de réussir plus forte que la moyenne.

De nombreuses études économiques issues notamment de l’OCDE soulignent que les travailleurs immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent. Le montant des impôts qu’ils acquittent est supérieur au montant des prestations qu’ils perçoivent.

Les migrants sont des consommateurs à fort potentiel. Il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout consommateurs entre 0 et 35 ans. Après, notre niveau de consommation stagne puis baisse. Les migrants n’ayant rien ou presque doivent s’équiper. Cela a un impact positif pour la croissance.

La France a connu ses meilleures années de croissance dans les années 60 quand nous avons accueilli plus d’un million de Français d’Algérie et plusieurs millions de travailleurs immigrés.

Mais ces migrants, ne vont-ils pas prendre le travail des nationaux ?

La réponse est loin d’être évidente. En effet, en France, il y a 500 000 emplois vacants. Peu de résidents souhaitent travailler dans la restauration ou dans le bâtiment. L’apport de nouveaux actifs a plutôt tendance à dynamiser le marché du travail.

La France est au regard de sa population un des pays qui accueille le moins d’immigrés en Europe, autour de 80 000 par an contre plus de 500 000 en Allemagne. Or, le taux de chômage ne baisse pas en France.

Nous ne pouvons pas comparer la situation de la France et de l’Allemagne. L’Allemagne avec sa dénatalité et son plein emploi a besoin des travailleurs immigrés à la différence de la France.  

Oui, la situation allemande diffère de celle de la France. Le taux de chômage est de 6,4 % contre 10,3 % en France. Il y a un manque d’actifs dans de nombreux secteurs d’activité. L’Allemagne doit faire face à une dénatalité. Quand en France, le taux de fécondité est de près de 2 ; il est de 1,3 en Allemagne Sans l’apport des travailleurs immigrés, la population allemande reculerait.

Néanmoins, la France vieillit également. Les personnes de plus de 60 ans représenteront le tiers de la population en 2040 contre 25 % aujourd’hui. La population active devrait diminuer après 2020. Or, nous devons financer nos dépenses de retraite, nos dépenses d’assurance-maladie. L’apport de jeunes actifs est donc loin d’être inutile pour assurer la pérennité de notre système de protection sociale.


Il n’y a donc pas de contradiction entre l’éthique et l’économie. Les Allemands l’ont bien compris en acceptant l’implantation de nombreux migrants. La question à se poser, c’est de savoir comment nous pouvons les accueillir pour éviter les échecs passés en matière d’immigration. 

samedi 5 septembre 2015

"L'économie en questions" France Culture avec Philippe Crevel


Le compte à rebours de la hausse des taux par la FED est lancé

L’annonce d’un taux de chômage à 5,1 % aux Etats-Unis a relancé l’hypothèse d’une hausse des taux par la FED. La réunion de la Banque centrale américaine le 16 et 17 septembre prochains est attendue avec impatience par les investisseurs qui depuis des semaines ont tendance à sur-réagir à tous les résultats. Il y a encore quelques jours, ils pensaient que les déboires chinois allaient avoir raison de la volonté de Janet Yellen de remonter les taux durant l’automne. Aujourd’hui, ils pensent simplement que l’augmentation sera programmée pour la fin de l’année.

Pour justifier la hausse ou non des taux, la FED ne retiendra pas le seul taux de chômage. Elle regardera l’inflation et le contexte économique et financier.

L’analyse du taux de chômage du mois d’août n’est pas évidente. S’il est passé de 5,3 à 5,1 %, il faut souligner que les créations d’emploi ont été en-deçà des attentes. Certes, le mois d’août n’a jamais été un bon mois pour les créations d’emploi et fait, en outre, l’objet fréquent de révisions à la hausse. De son côté, l’inflation avec la nouvelle décrue du pétrole reste, par ailleurs, très éloignée de sa valeur cible. En revanche, les salaires continuent de progresser, + 2,2 % sur un an, permettant de maintenir un bon niveau de consommation.

La probabilité croissante d’un relèvement d’ici quelques semaines des taux par la FED a entraîné vendredi la chute du cours des actions. Le CAC 40 a perdu 2,81 %.

Avec en trame de fond, les déboires de la Chine et la future hausse de la FED, sur un mois, les pertes du CAC 40  dépassent 11 %. Le gain depuis le 1er janvier a été ainsi ramené à 5,86 %. L’amplitude entre l’indice le plus bas et le plus haut est de 30 %. En effet, le CAC 40 a atteint son point haut le 27 avril à 5283 points et son point bas le 6 janvier à 4076 points.


Lors du G20 finances qui s’est tenu le vendredi 4 septembre, de nombreux responsables issus des pays émergents ont tenté d’insérer dans le communiqué final un paragraphe visant à condamner une éventuelle remontée des taux par la FED. Le projet de communiqué souligne qu’il faudra rester vigilant face à l’augmentation des taux et le cas échéant prendre des mesures adaptées.