mercredi 30 septembre 2009

Le retour de la fourmi française

Avec la crise, la remontée du chômage, l'augmentation du taux d'épargne était attendue. Elle a été plus lente que prévue à se dessiner, certainement du fait que la crise financière a incité les Français à privilégier les liquidités aux placements. Avec la consolidation des banques, le taux d'épargne est passé de 15 % au 3ème trimestre 2008 à 16,7 % du revenu disponible brut au 2ème trimestre 2009. Cette progression vise se prémunir des effets de la crise. Elle s'accompagne d'une décrue rapide des crédits à consommation et de l'augmentation faible mais réelle du pouvoir d'achat (1,1 % au second trimestre).
Il est certainement hasardeux de penser que les ménages anticipent les augmentations d'impôt à travers la constitution d'une épargne supplémentaire comme le pense l'économiste Mathilde Lemoine. L'épargne de précaution constitué durant l'été pourrait être en revanche débloquée en fin d'année ou en période de soldes en fonction de la situation économique. Les ménages régulent de plus en plus leurs revenus.
Depuis une dizaine d'années, le taux d'épargne varie entre 14,5 et 17 % loin des 20 % du début des années soixante-dix et des 12 % des années quatre-vingt.
Au sein de l'OCDE, les Français figurent en tête en matière d'épargne et sont très peu endettés par rapport à leurs homologues étrangers.

samedi 26 septembre 2009

Construisons et assouplissons !!!!

Selon une récente étude de l’INSEE portant sur 50 ans de consommation en France, la part des dépenses consacrées au logement est passée de 16 à 19 % de 1960 à 2009. Sur la même période, la population française a augmenté de plus de vingt millions d’habitants. Toujours sur la même période, le nombre de divorces a explosé, les naissances hors mariage sont devenues majoritaires, les familles se décomposent et recomposent. L’augmentation de la population tout comme la mutation des modes de vie ont pour conséquences une demande accrue de logements.

Dans les années soixante et soixante dix, des efforts massifs de construction ont en partie résorbé la crise du logement tout en générant vingt ans après la crise des banlieues.

L’accroissement du nombre de logements a permis à de nombreux Français de devenir propriétaire. Ainsi leur part au sein des ménages est passée de 45 % en 1973 à 54 % en 1988.

De 1984 à 2006, le nombre de résidences principales est passé de 20,5 à 26,9 millions mais cette hausse est imputable en très grande partie à l’augmentation du nombre de logements individuels (11,3 à 15,3 millions). Le nombre de logements collectifs n’est passé que de 9 à 11 millions.

La hausse de la part budgétaire consacrée au logement résulte tout à la fois d’un effet prix, le prix des loyers a progressé plus vite que l’inflation tout comme le prix de l’immobilier à l’achat, et d’un effet volume, la qualité et le nombre de pièces ayant augmenté.

Depuis les années quatre-vingt-dix, du fait de la montée des prix de l’immobilier et de la stagnation du pouvoir d’achat ainsi que la concentration de l’emploi désormais à 75 % tertiaire sur les grands centres urbains, les Français rencontrent de plus en plus de difficultés pour se loger.

Le durcissement des règles d’urbanisme, en particulier, dans les centres villes a eu pour conséquence d’étendre les banlieues et de rallonger les temps de transport. Les Français qui n’avaient pas la chance d’être propriétaire au début des années quatre-vingt-dix ont été bien souvent obligé surtout au moment de l’arrivée des enfants d’opter pour la banlieue. Ce phénomène explique le départ des classes moyennes des centres villes des grandes villes.

Si dans les pays de l’OCDE, la part consacrée au logement représente le principal poste de dépenses pour les ménages, la France se caractérise par son augmentation qui n’est le reflet que d’une pénurie.

Au moment où le développement durable devient une priorité, il apparaît nécessaire d’assouplir certaines contraintes urbanistiques qui, par ailleurs, transforment nos villes en musée au lieu d’en faire des centres de vie.

Il est stérile de refuser tout à la fois la construction de tours tout en exigeant de diminuer la circulation routière ou de protéger des espaces naturels. Il est tout aussi stérile de refuser la densification en habitats des villes tout en jouant les Don Quichotte en matière de droit au logement…

le retour de la fourmi française

Durant les premiers mois de la crise, les Français dubitatifs face à la solidité de leur système financier avaient contrairement aux précédentes récessions maintenus leur niveau d'épargne. Depuis quelques mois, une inflexion est néanmoins notée. selon l'INSEE, le taux d'épargne des ménages est remonté au second trimestre 2009 à 16,2% du revenu disponible brut contre 16 % en début d'année.

Cette progression témoigne que les Français face au risque de chômage souhaitent se constituer une épargne de précaution supplémentaire. Logiquement, cela devrait avoir un impact négatif sur la consommation.

Pour mémoire, le taux d'épargne des Français dépassait 21 % en 1975 et a atteint un minimum de 11 % en 1987. Il varie depuis cette date entre 14 et 16 %.

vendredi 25 septembre 2009

La communication et le logement en pointe

L'INSEE vient de publier une étude sur l'évolution de la consommation des Français sur ces 50 dernières années. Premier constat, la consommation sauf en 1993 a toujours augmenté. Sur un demi siècle, elle a triplé. En revanche, la composition du panier du consommateur a profondément changé. Le poids de l'alimentation est en recul de 38 % en 1960 à 25 % en 2007. Le poids du logement s'est accru passant de 16 à 19 %. L'augmentation des loyers et le renchérissement du coût de l'immobilier explique cette tendance. Il faut également prendre en compte que la qualité des logements a fortement augmenté en 50 ans. La part des services a explosé avec en premier lieu le budget dédié à la communication, multiplié par 5 depuis 1960. La part des loisirs est passée de 10 à 16 %.

retrouver l'étude de l'INSEE

vendredi 18 septembre 2009

Le système de retraite décrypté

En une minute sur le site de l'Expansion, Philippe Crevel décrypte les différents enjeux auxquels devront faire face les futurs retraités.


Deux des cinq vidéos sont en ligne.


Demain toucherons-nous une retraite ?


Pourquoi nos retraites sont menacées ?

lundi 14 septembre 2009

La loi de l'offre

Depuis plus d’une décennie, l’économie mondiale souffre d’une insuffisance d’investissement dans le domaine énergétique au point que des pays industrialisés comme le Royaume-Uni risque de souffrir de coupure d’électricité.

Cette insuffisance concerne tant le secteur électrique que les gisements d’or noir. Il en résulte ainsi que les volumes de pétrole découverts sont inférieurs à la consommation. Il n’est donc pas étonnant que le prix du baril soit revenu au-dessus de 70 dollars. En l’état actuel du marché, son prix d’équilibre se situe autour de 80 dollars d’autant plus que le dollar se déprécie vis-à-vis des autres grandes monnaies.

La spéculation sur le pétrole reprendra sans nul doute en 2010 compte tenu de la progression des besoins de l’économie chinoise qui est déjà la deuxième consommatrice d’or noir.

La Russie sera dans une situation d’arbitre ; en effet, elle est devenue le premier exportateur mondial de pétrole en 2009. Si son économie patine du fait de son incapacité à développer des structures compétitives, la rente pétrolière en fera un acteur financier incontournable ses prochaines années.

Tant que les pays ne se seront pas soustraits à la contrainte pétrolière, des transferts financiers et capitalistiques vont s’effectuer. Les fonds souverains prendront une part de plus en plus active dans le capitalisme occidental. La question est de savoir s’ils continueront à prêter à des Etats surendettés ou s’ils privilégieront les investissements dans des entreprises multinationales voire nationales.

Le surendettement des Etats aura un impact récessionniste dans les prochaines années du fait de l’obligation d’effectuer des transferts financiers au profit du secteur privé. Certains souhaitent le retour de l’inflation pour éponger les dettes. Or, les prix sont désormais fixés au niveau mondial. Les grandes entreprises dépendent plus du coût de a main d’œuvre chinoise que celle de la France. La capacité de la Chine à fournir une offre abondante pèsera durant plusieurs années sur les prix tout comme l’existence d’un fort chômage en occident.

lundi 7 septembre 2009

Malthus/Schumpeter, on refait le match

Avec les Trente Glorieuses, avec la révolution verte qui a permis dans de nombreux pays en voie de développement de vaincre la famine, avec les nouvelles technologies, Malthus avec sa loi des rendements décroissants, avec sa théorie de la stagnation faisait pale figure face à Schumpeter qui avait placé au cœur de sa théorie la progrès technique.

Daniel Cohen, dans son dernier ouvrage, « la prospérité du vice » nous amène à nous réinterroger sur les réflexions de Malthus. En redécouvrant que le principe de rareté s’applique à tout et à notre environnement, que la prospérité des uns ne fait pas le bonheur des autres, le match semble réouvert entre les deux économistes.

Si le pessimisme est de retour dans le monde économique, cela est en grande partie à cause de la stagnation des gains de productivité en occident. Les pays industrialisés vivent de leur rente de situation et dilapide le trésor accumulé depuis 200 ans.

La chute de l’empire soviétique, ou plutôt son implosion, est d’ordre certes politique mais également et avant tout d’ordre économique. La même histoire peut se répéter…

Les Etats-Unis avaient du milieu des années soixante aux années quatre-vingt enregistré des taux de croissance plus faibles que ceux des pays européens. Certains experts imaginaient même que l’Europe pourrait à l’aube du XXIème siècle surpasser les Etats-Unis. Or, la révolution technologique provoquée par les nouvelles techniques de l’information et de la communication ont permis aux Etats-Unis de distancer l’Europe et le reste du monde, le Japon y compris qui d’est enfoncé dans une stagnation depuis près de 20 ans.

Cette nouvelle révolution technologique a offert aux Etats-Unis le statut d’hyperpuissance, de pays dont la dette publique était faible et le budget excédentaire.

L’éclatement de la bulle Internet, les attentats du 11 septembre 2001, les deux guerres, Afghanistan et Irak, ont eu raison de leur puissance.

Le réveil chinois amorcé dès 1978 par Deng Xiaoping qui a prolongé et amplifié celui des dragons asiatiques a eu pour conséquences des transferts massifs de production au détriment des pays anciennement industrialisés. A la différence des précédentes vagues de transferts, l’Occident n’a pas été capable de hausser son niveau de compétitivité. Les firmes multinationales ont encaissé la rente générée par les gains de coûts issus de la production en Chine mais n’ont pas été à la base d’un choc d’offre. Les innovations financières tout comme la spéculation ont masqué la stagnation, voire l’ont favorisé.

Malthus rode avec la bataille des matières premières qui s’engagent avec la Chine qui avec ses 1,3 milliard d’habitant en aura besoin de toujours plus.

La terre comptera 9 milliards d’habitants d’ici 2050 soit un nombre que jamais Malthus n’aurait pu imaginer. En revanche, il apparaît de plus en plus que sans nouvelle révolution technologique de grande ampleur, le cap soit difficile à franchir.

Les gains issus des nouvelles technologies semblent s’épuiser. Elles ont été utilisées pour tayloriser les services, pour automatiser des taches administratives. Aujourd’hui, un défi s’impose aux pays développés, celui de mieux exploiter les compétences de leurs actifs. Le niveau éducatif s’est élevé fortement depuis 50 ans sans pour autant que le travail se soit enrichi à du concurrence pour une grande majorité de salariés. La déshumanisation du travail en relation avec la destruction des liens sociaux provoque de nombreuses insatisfactions professionnelles accrues par un sentiment dominant d’injustice sociale/

La meilleure utilisation du capital humain est une clef de la sortie de la crise actuelle. Redonner aux salariés l’envi d’enrichir leur travail et leur entreprise est une condition sine qua non pour restaurer une croissance durable.

vendredi 4 septembre 2009

La lettre n°38 du Cercle des Epargnants du mois de septembre

Au sommaire de la lettre d'information du Cercle du mois de septembre 2009 :


- le rendez-vous des retraites de 2010
- les derniers résultats du PERP et de l'assurance-vie
- l'évolution de l'épargne au sein de l'OCDE
- la tournée du Cercle en France


lire la lettre




jeudi 3 septembre 2009

Les PME et la sortie de crise

Au moment où l'OCDE annonce une reprise de l'activité, la question du financement des PME se pose avec acuité. Philippe Crevel a été interviewé sur ce sujet par la rédaction de l'hebdomadaire "témoignage Chrétien".

l'article de Témoignage Chrétien

le site de Témoignage Chrétien

mardi 1 septembre 2009

Un tiers des actifs sont sur le départ à la retraite...

D'ici 2020, un tiers des actifs aura quitté le marché du travail. En 2005, la France métropolitaine comptait 11 millions de personnes âgées de 50 à 65 ans. Elles représentent 28 % de la population active et 23 % de la population ayant un emploi. 52 % occupe un emploi contre 67 % pour les 15/49 ans.

75 % des 50/54 ans ont un emploi ; ce taux baisse à 55 % chez les 55/59 ans et à 15 % chez les 60/64 ans.

Pour des raisons de structures démographiques, les régions les plus concernées par les départs seront : l'Aquitaine, les Poitou Charentes, le Limousin, l'Auvergne et la Bourgogne.

L'énergie, l'agriculture, les activités immobilières, l'administration, les activités financières figurent en tête des secteurs concernés par les départs avec un taux supérieur à 40 % d'ici 2020.