samedi 25 août 2012

Philippe Crevel inité à "c'est arrivé cette semaine"


Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants a été interrogé samedi 25 août par Pierre de Vilno dans le cadre de l'émission "C'est arrivé cette semaine" sur Europe 1 au sujet du relèvement du plafond du Livret A. Philippe Crevel est revenu sur les conséquences pour les épargnants, les banques, les assureurs et l'Etat.

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vendredi 24 août 2012

Livret A : tout ça pour ça !


Le Gouvernement a décidé de porter le plafond du Livret A de 15 300 euros à 19 125 euros. Cette augmentation devrait intervenir après publication d’un décret au mois de septembre. Une nouvelle augmentation de 25 % est prévue avant la fin d’année 2012, le plafond sera alors porté à 22 950 euros.

Initialement, François Hollande, durant la campagne présidentielle, avait promis un doublement du plafond. Face aux risques de déstabilisation de l’épargne financière et compte tenu des besoins du logement social, le pragmatisme a prévalu en retenant deux hausses de 25 %. En revanche, pour le Livret de développement durable, le plafond passera de 6 000 à 12 000 euros au mois de septembre. Le LDD sera affecté à la Banque publique d’investissement.

Selon l’Observatoire de l’épargne réglementée, 8,5 % des livrets A sont au plafond soit 5,2 millions. Ils correspondent à 43 % des encours, 89 milliards d’euros sur un total de 206 milliards d’euros.

Les chiffres divergent sur le potentiel de hausse de la collecte suite au relèvement du plafond. Certains experts tablent sur une augmentation de 15 à 20 milliards d’euros. En 2011, la collecte avait atteint un record avec 17 milliards d’euros. Sur les sept premiers mois de l’année, elle s’élève déjà à 13,29 milliards d’euros. Il est probable que le relèvement au mois de septembre permette un gain de quelques milliards d’euros. La collecte pourrait dépasser ainsi 20 milliards d’euros. Sur l’année 2013, une augmentation de 20 % de la collecte est possible.

Le Gouvernement a annoncé la construction de 150 000 logements sociaux en 2013 contre 110 000 en 2011. Une telle augmentation suppose de libérer de l’espace foncier et des capacités de réaction de la part des entreprises du bâtiment. De toute façon, le logement social ne manque pas de ressources actuellement du fait de l’augmentation naturelle de l’encours du Livret A. Compte tenu des faibles taux d’intérêt pratiqués actuellement, les organismes de logements sociaux ne font pas une réelle affaire en empruntant à la Caisse des dépôts si ce n’est qu’ils bénéficient d’un effet de mutualisation. En effet, aux 2,25 % offerts aux épargnants, il faut ajouter le coût de la collecte, un peu moins d’un point et les frais de gestion pour l’émission des prêts. In fine, les taux pratiqués tournent autour de 3,5 à 4 points.

Les transferts d’épargne au profit du Livret A s’effectueront au détriment des livrets bancaires et de l’assurance-vie. Avant même l’entrée en vigueur du relèvement du plafond, les ménages français privilégient les placements courts sans risque. Le Livret A, épargne de précaution par définition, bénéficie depuis la crise de 2009 d’un regain de popularité d’autant plus que les écarts de rémunération entre les produits de taux sont faibles.

L’Etat est amené à porter le risque d’intermédiation entre épargne courte, Livret A, et des investissements longs comme le financement du logement social ou les investissements dans l’industrie ou dans les entreprises avec la future BPI.

L’Etat prend acte du refus du Français d’investir à long terme mais ne les encourage pas à modifier leur comportement ; au contraire, il les incite à opter pour des placements défiscalisés.

Les banques à la recherche de liquidités seront pénalisées par l’augmentation du plafond ; la concentration des ressources du Livret A sur la Caisse des dépôts s’effectue de manière progressive.

La décollecte sur l’assurance-vie devrait se poursuivre d’ici la fin de l’année et atteindre entre 12 et 14 milliards d’euros. Si cela ne remet pas en cause l’architecture du premier produit d’épargne des Français, en revanche, cela pénalisera les entreprises et l’Etat. En effet, l’assurance-vie est un des grands vecteurs d’achat des obligations.

L’Etat et les régimes sociaux seront également perdants. En effet, le Livret A et le LDD étant défiscalisés et non soumis aux prélèvements sociaux, l’augmentation de la collecte génèrera un manque à gagner.

Avec un rendement de 2,25 %, le manque à gagner pour 2012 pourrait être de 177 millions d’euros avec un supplément de collecte de 20 milliards d’euros. Le coût fiscal et social du Livret A est de 2 milliards d’euros (prélèvements sociaux à 15,5 % et non application du prélèvement libératoire de 24 %.

jeudi 23 août 2012

Relèvement du plafond du Livret A


Après la décison du Gouvernement d'augmenter le plafond du Livret A de 25 %, Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle, a été interviewé afin d'analyser les conséquences sur les épargnants et sur le financement de l'économie.

Lire l'interview dans le Nouvel Obs.fr
Lire l'interview sur le site "tout sur les placements.com"
Lire l'article sur 20 minutes.fr    

mercredi 8 août 2012

L'économie française face à la récession



La chronique d’une récession malheureusement prévisible


Selon la Banque de France, l'économie française pourrait entrer officiellement en récession à compter du 3ème trimestre avec une contraction du PIB de 0,1%.

Depuis la fin de l’année 2011, la France flirte avec la récession. Au premier trimestre, la croissance a été nulle. Pour le second trimestre, un recul de 0,1 à 0,2 point est attendu.

Cette prévision de récession n’est pas malheureusement pas une surprise.

La récession frappe de nombreux Etats de la zone euro : Espagne, Italie, Pays-Bas et également hors zone euro, le Royaume-Uni. L’Allemagne enregistre également un net affaiblissement de sa croissance en parallèle à la stagnation du commerce international.

Le ralentissement est mondial comme en témoignent les derniers résultats chinois et américains. Le marasme de l’Union européenne qui est le premier marché mondial a un impact réel et rapide sur l’économie mondiale.

Au niveau national, la consommation, principal moteur de la croissance, est freinée par la stagnation du pouvoir d’achat des Français (chômage, inflation en début d’année et relèvement d’impôt).

Depuis plusieurs mois, tous les indicateurs avancés marquent une dégradation nette de la situation économique française (climat des affaires, taux d’utilisation des équipements).

<strong>Quelles conséquences ? Cette prévision de récession ne fait que confirmer la tendance lourde que les Français ressentent depuis le début de l’année avec comme signes, l’augmentation du chômage et le recul du pouvoir d’achat.

Une diminution des recettes publiques

Le Gouvernement refuse à court terme de réviser son hypothèse de croissance. Une contraction de 0,2 à 0,3 points devrait entrainer un manque à gagner fiscal de 2 à 3 milliards d’euros s’ajoutant aux 30 à trouver pour atteindre le seuil de 3 % de déficit public.

L’augmentation des prélèvements obligatoires ne pourra que renforcer la récession.

La récession renforcera le pessimisme et l’épargne de précaution

Les Français n’ont pas le moral et cela risque de s’accroître avec l’annonce de la Banque de France. Le risque d’un cercle vicieux récessif du fait d’un manque de confiance est à craindre. En termes de comportements, les Français risquent de différer les achats importants (voiture, immobilier) et de privilégier les placements courts sans risque (Livret A).

 Comment sortir du trou noir économique ?

 La zone euro s’enfonce dans la crise sans disposer de cordes de rappel. Les Etats membres ne peuvent plus utiliser les moyens budgétaires du fait du surendettement. Les armes monétaires ont été largement exploitées (baisse des taux, émission de liquidités avec prêts aux banques…). La BCE pourrait réinjecter des liquidités ou racheter des titres sur le marché secondaire…

L’assainissement des Etats surendettés n’est efficace que s’il ne tue pas les patients. Or, aujourd’hui, aucun remède n’apparaît efficace.

Les Etats surendettés sont anémiés par des années de facilité budgétaire et par une forte désindustrialisation.

L’Europe souffre par ailleurs d’un affaiblissement de ses gains de productivité du fait d’un refus implicite ou explicite du progrès technique.

 Le mal européen dépasse de loin la question de l’euro qui est plus un révélateur qu’une cause de la crise. 

Pour sortir du trou noir, il faut créer un choc d’offre et favoriser les gains de productivité. Compte tenu du niveau d’endettement des Etats membres, l’échelon européen est le seul à même de générer un plan de grande envergure. La réalisation d’infrastructures énergétiques, de transports, l’engagement de plans de recherche et de formation sont nécessaires pour redonner confiance et recréer un cadre économique porteur.

La question du fédéralisme se pose à court terme pour éviter le scénario catastrophe, une implosion de la zone euro. Elle doit s'accompagner d’un programme de "rééconomisation" des pays qui accumulent déficits commerciaux et déficits publics.

mardi 7 août 2012

La conjoncture corse au premier semestre 2012 et perspectives


La Corse devrait conserver sa première place pour la croissance avec un taux de 1 % contre 0,5 % pour l’ensemble de la France. En 2011, le taux de croissance de l’Ile tournait autour de 2 %.

Même si la Corse résiste bien face à la crise qui frappe l’ensemble de la zone euro, il faut souligner que le climat des affaires se dégrade plus vite sur l’Ile que sans l’ensemble de la France. La Corse continue de bénéficier de l’acquis de croissance de 2011 mais un retournement pourrait intervenir dans les prochains mois.

Les indicateurs économiques de la région Corse témoignent d’un maintien d’un avantage de croissance par rapport à la France continentale dans le prolongement de l’acquis de 2011.

Ce surcroît de croissance repose sur la poursuite de l’augmentation de la population, sur le dynamisme du secteur de la construction et sur la fin du plan exceptionnel d’investissement. La Corse est moins sensible au ralentissement économique du fait du faible de son secteur manufacturier et du poids plus élevé de la fonction publique. Le nombre élevé de retraités dont les revenus ne dépendent pas de l’activité économique constitue une autre raison du maintien d’u taux de croissance plus élevé que dans d’autres régions.

Néanmoins, quelques points négatifs doivent attirer l’attention. La Corse semble être confrontée à une baisse de l’activité touristique. Par ailleurs, la fin du plan d’investissement public et la raréfaction des aides publiques pourraient peser sur le secteur des travaux publics dans les prochains mois. Enfin, l’immobilier pourrait buter sur un effet prix et sur un problème d’accès au crédit. La question de l’accès au logement pour les résidents corses devient dans les deux grandes agglomérations un problème de plus en plus criante.

Les indicateurs de confiance témoignent d’une montée du pessimisme à compter du second semestre en particulier dans le secteur du commerce.

La fin du second semestre a été portée par les commandes liées à la préparation de la saison touristique et à des fins de chantier dans le BTP.

Le tourisme a pâti de conditions météorologiques médiocres au mois de mai et des week-ends électoraux limitant les possibilités de déplacement. Le secteur de la restauration semble souffrir plus que les hôtels.

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vendredi 3 août 2012

la crise des dettes souveraines


Philippe Crevel  revient, dans un article publié dans le Huffington Post, sur la situation économique de la zone euro en cette période estivale. L'été dernier, marqué par de fortes turbulences,  fait écho à une séries de crises survenues au cours de l'été. La zone euro toujours sujette à la crise des dettes souveraines devrait donc se méfier ?

Retrouver l'article de Philippe Crevel :  "La zone euro a-t-elle raison d'avoir peur du mois d'août?"

mercredi 1 août 2012

Quoi de neuf ?


Philippe Crevel a été interrogé par 20 minutes.fr au sujet de certaines mesures prises par le nouveau Gouvernement et qui entrent en vigueur ce premier août.

Avant même la promulgation de la loi de finances rectificative pour 2012 qui vient d'être adoptée par le Parlement, certains dispositifs sont directement applicable ce 1er août.

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