samedi 30 mars 2013

La semaine économique et financière



France, pas de quoi rire

La semaine aura été marquée par la plusieurs résultats économiques soulignant la force du ralentissement économique que l’OCDE qualifie de récession. La baisse du pouvoir d’achat de 0,8 % au dernier trimestre, l’augmentation du chômage de 0,6 % avec un taux global de 10,6 % loin du taux allemand à 6,9 % qui est stable depuis deux mois. 

 Le déficit public de la France a été de 4,8 % du PIB soit 0,3 point de plus que prévu. La France éprouve les pires difficultés à maîtriser ses dépenses publiques qui augmentent plus vite que l’accroissement des richesses. Une course de vitesse s’est engagée entre dépenses et recettes avec en toile de fond une croissance qui s’étiole. La dette publique représentait à fin 2012 90,2 % du PIB. Le taux de 90 % est souvent perçu comme une borne dangereuse pour les finances publiques en raison des effets d’auto-alimentation qu’il génère. 

 L’Europe boite bas 

La zone euro roule de biais avec l’Allemagne qui devrait renouer la croissance quand la France et l’Italie s’enfoncent dans la récession. 

L’OCDE dans son estimation intermédiaire, présentée jeudi, souligne la divergence croissante des économies européennes avec le retour de la croissance en Allemagne (+2,3% t/t annualisés au T1 et +2,6% au T2) et la croissance des autres pays qui restera faible, voire négative. Le PIB français stagnera au premier semestre avec une contraction de 0,6 point au premier trimestre) ; l’économie italienne devrait voir son PIB reculer de 1,6% au premier trimestre et de 1% au deuxième. En moyenne, les trois plus grands pays de l’Union monétaire afficheront une croissance de 0,4% au premier trimestre et de 1% au deuxième bien plus faible qu’aux Etats-Unis qui devrait enregistrer une croissance de 3,5% et de 2% sur les deux premiers trimestres et qu’au Japon (3,2% et 2,2%). 

L’OCDE attire l’attention des pays membres sur les risques sociaux qui pourraient se développer du fait de la dureté de la crise en cours au sein de la zone euro. 

Les Banques centrales essaient de coordonner leurs actions pour éviter la multiplication des pratiques anti-coopératives au niveau international. Il apparaît de plus en plus nécessaire que l’Europe puisse renouer avec la croissance tant pour rembourser ses dettes que pour éviter un effondrement économique mondial. Les pays émergents du fait de leurs structures de consommation ne peuvent pas relayer les pays dits avancés du jour au lendemain. Les Etats-Unis s’ils arrivent à gérer leur problème de régulation budgétaire pourrait amener une bouffée d’oxygène à l’Europe. 

 L’Italie partie pour faire durer le temporaire

L’Europe après avoir réglé avec difficulté l’affaire chypriote espère que la crise politique italienne se résorbera assez rapidement même s’il est probable que de nouvelles élections soient inévitables d’ici la fin de l’été. 

Le centre gauche qui dispose de la majorité absolue à la Chambre des députés mais pas au Sénat n’a pas réussi à constituer un Gouvernement. Le Sénat est en effet divisé en trois blocs inconciliables, la gauche de Pier Luigi Bersani, la droite de Silvio Berlusconi et les contestataires de l’ex-humoriste Beppe Grillo. Le parti M5S de Grillo ne veut pas participer à une majorité de gouvernement considérant que le pays peut être dirigé directement par le Parlement. La gauche espère encore arracher quelques voix au M5S afin d’éviter un retour de Berlusconi ouvert à toutes les alliances. 

Actuellement, les négociations sont au point mort faute de consensus entre les acteurs politiques. «Grillo ne veut rien faire, Berlusconi veut seulement un gouvernement de grande coalition, ce qui est impossible car le PD (de Bersani) le refuse» pour ne pas s’aliéner un électorat qui déteste le Cavaliere. Pour débloquer la situation, l’éventualité d’une démission de l’actuel Président de la République, M. Napolitano, 87 ans, est avancée. Logiquement son mandat expire le 15 mai. En l’état, il ne peut pas provoquer de nouvelles élections législatives. Son successeur pourrait convoquer les électeurs pour le mois de juin ou de juillet. 

A défaut de solution politique, le Président pourrait confier les rênes du Gouvernement à une personnalité neutre. Sont avancés les noms de la ministre de l’Intérieur Anna Maria Cancellieri, membre du gouvernement Monti, celui du numéro deux actuel de la Banque d’Italie Fabrizio Saccomanni ou encore de l’ex-commissaire européenne Emma Bonino. Pour le moment, la solution technique rencontre l’opposition de Silvio Berlusconi qui en cas de nouvelles élections pourraient selon les sondages les remporter. 

Cette crise politique intervient à un moment charnière en Italie. En effet, le pays est confronté à une récession sévère qui crée d’importantes tensions sociales mais dans le même temps, les mesures courageuses prises par le Gouvernement de Mario Monti commencent à payer. Le budget primaire de l’Etat italien est en excédent, la balance commerciale est positive et la compétitivité du pays s’améliore. De même, les réformes structurelles concernant le marché du travail et les prestations sociales devraient dans les prochains mois porter leurs effets. 

 Etats-Unis, ne pas s’en tenir à la lecture des derniers indicateurs

Les résultats économiques américains semblent remettre en cause les prévisions de croissance pour autant les spécialistes considèrent que les fondamentaux restent bien orientés. La confirmation du recul du PIB au quatrième trimestre n’est pas jugée inquiétante d’autant plus que l'investissement des entreprises a été révisé à la hausse, à 13,1% contre 9,7% (précédente estimation). Cette révision est imputable aux dépenses en infrastructures témoignant d’un certain dynamisme. La demande finale du secteur privé a connu une croissance de 3,7%, la plus forte hausse depuis le quatrième trimestre 2010. Les économistes tablent sur une reprise de l’investissement des entreprises au début de 2013. De même, il n’y a pas lieu de s’alarmer du recul des ventes de logements neufs en février (-4,6 %) car cette baisse suit une forte progression en janvier (+13,1%). Les ventes dans l’ancien sont restées très dynamiques. 

 Le coin des épargnants 

Le Président de la République a annoncé le 28 mars le déblocage partiel de la participation dans la limite de 20 000 euros sous condition de réalisation d’achats réalisés dans les 6 mois. L’indice Cac 40 de la bourse de Paris a terminé le premier trimestre à 3.731,42 points. Depuis le 1er janvier, la Cac a gagné 2,48 % permettant un troisième trimestre de hausse consécutif. 

 A suivre

Le 1er avril, aux Etats-Unis, l'indice ISM pour le secteur manufacturier sera publié et devrait enregistrer  une légère baisse, à 53,5.

Au japon ; l’indice de confiance du secteur manufacturier et du secteur non manufacturier devrait être publié lundi avec à la clef une nette amélioration. 

Mardi 2 avril, l’indice PMI global britannique du mois de mars sera présenté certainement en hausse. 

Mercredi sera communiqué le taux d’inflation estimé de la zone euro du mois de mars avec certainement un léger recul. 

Jeudi, la Banque centrale du Royaume-Uni devrait annoncer le maintien de son taux directeur à 0,5 %. Toujours jeudi, la BCE se réunit avec une possible évolution de la politique monétaire afin de favoriser une reprise d’autant plus que l’inflation est revenue sous la barre des 2 %. Certes, l’accord sur Chypre pourrait inciter les autorités monétaires de jouer le statuquo afin d’évaluer ses effets.  

Vendredi sera suivi avec attention le rapport emploi aux Etats-Unis avec un taux de chômage de 7,7   mais qui pourrait baisser à partir d’avril. En Allemagne, il faudra regarder le résultat des commandes industrielles qui devrait indiquer une reprise de l’économie.

jeudi 28 mars 2013

La participation mise à contribution


Le Président de la République, François Hollande, a face à la baisse du pouvoir d'achat et face à l'atonie de la croissance a annoncé le 28 mars le déblocage de la participation durant 6 mois sans pénalité fiscale. Ce déblocage serait plafonné à 20 000 euros et devrait servir à financer des dépenses des ménages (consommation ou logement). Cette arme du déblocage a été dans le passé à plusieurs reprises. Ainsi, en 2008, le Gouvernement Fillon avait déjà eu recours au déblocage pour endiguer la récession. Le déblocage de la participation a en règle générale des impacts incertains, les ménages compensant par un effort d'épargne équivalent. Par ailleurs, ce dispositifs bénéficiera à 5 millions de salariés essentiellement issus des grandes entreprises qui disposent de salaires supérieurs à la moyenne. 7milliards d'euros ont été distribués en 2010 avec un montant par bénéficiaire de 1500 euros . Ce déblocage axé sur la consommation pourrait aboutir à un accroissement des biens importés et favoriser le déficit commercial. En autorisant un déblocage anticipé, le Président entaille un dispositif d'épargne longue au moment même où il apparaît indispensable de mieux orienter l'épargne vers les entreprises.

Baisse du pouvoir d'achat : analyse de Philippe Crevel sur France Info


Philippe Crevel a a répondu aux questions de la rédaction de France Info au sujet de la publication des résultats du pouvoir d'achat des Français en 2012 qui baisse de 0,4 % sur un an et de 0,8 % sur le dernier trimestre.

mercredi 27 mars 2013

Assurance-vie : les Français mettent la pédale douce sur les rachats


La collecte nette de l'assurance-vie est positive de 2,2 milliards d'euros après 3,7 milliards d'euros au mois de janvier. L'assurance-vie bénéficie de la stabilité de son régime fiscal et du moindre 'engouement pour l'immobilier. La baisse du rendement du Livret A a également joué à la marge en faveur de l'assurance-vie. 

En effet, le taux a été abaissé à 1,75 % au 1er février. Néanmoins, la collecte nette été positive pour ces deux produits à hauteur de 2,35 milliards d'euros. La collecte brute a été de 10,67 milliards d'euros soit légèrement plus qu'en 2012 (10,267 milliards d'euros) et moins qu'en janvier (12,9 milliards d'euros mais avec trois jours en moins). 

Les rachats et rentes sont en revanche nettement en baisse à 8,405 milliards d'euros contre 9,194 milliards d'euros au mois de janvier et 9,9 milliards d'euros en février 2012. Cette baisse des prestations est imputable sans nul doute au ralentissement du marché immobilier (chute des transactions) et à la volonté des Français d'améliorer leur niveau d'épargne durant une période économique complexe. Au niveau de la collecte, les supports UC ont atteint 1,273 milliards d' 'euros soit près de 12 % contre 14 % au mois de janvier dernier. En février 2012, le taux d'UC dans la collecte brute était de 12,6 %. 

 Les Français n'ont pas encore réellement repris le chemin des UC. L'encours de l'assurance-vie s'élève au mois de février à 1 405 milliards d'euros contre 1 400 au mois de janvier. Il y a un an, l'encours était de 1364 milliards d'euros. Les UC représentent 224,582 milliards d'euros soit 16 % des provisions mathématiques. Le contexte d'incertitude économique conduit les Français à maintenir un haut niveau d'épargne. Le léger mieux de l'assurance-vie après une sombre année 2012 témoigne de la résistance du produit à la crise économique. L'assurance-vie demeure avec le Livret A le placement préféré des Français.

Le pouvoir d'achat recule


L'INSEE a confirmé la stagnation du PIB en 2012 et la baisse de 0,3 point au quatrième trimestre après +0,2 % au troisième trimestre. En 2011, le PIB avait augmenté de 1,7 point.

L'INSEE a également confirmé la baisse du pouvoir d'achat de 0,4 % sur l'année et de 0,8 % au quatrième trimestre. le pouvoir d'achat par ménage (à la différence de celui par unité de consommation) avait baissé de 0,5 % en 2011 et de 0,2 % en 2010, un phénomène sans précédent depuis 1985.

Cette contraction du pouvoir d'achat s'explique par la baisse du revenu disponible brut des ménages de 0,5 % au quatrième trimestre (après +0,1 % au troisième). La masse salariale reçue progresse légèrement (+0,3 % après +0,4 %), les prestations sociales sont restées en progression à (+0,9 % après +1,0 %. En revanche, la forte hausse des impôts sur le revenu et le patrimoine, +7,0 % après +4,0 % explique cette diminution. L'augmentation de l'impôt sur le revenu et de l'ISF ont ponctionné les ménages ainsi que les cotisations sociales à la charge des salariés dont le poids s'est accru au quatrième trimestre (+2,0 % après +0,7 %) avec la hausse du taux de cotisation vieillesse et la suppression des exonérations sur les heures supplémentaires.

Du fait de cette contraction du pouvoir d'achat, au quatrième trimestre, la demande intérieure finale (hors stocks) contribue négativement à la croissance du PIB : –0,1 point après +0,1 point. Les dépenses de consommation des ménages ont baissé de 0,1 % après une hausse de 0,1 % au 3ème trimestre. La formation brute de capital fixe (FBCF) continue de baisser avec –0,8 % après –0,4 % ce qui n'est guère encourageant pour les prochains mois.

Les exportations ont reculé au quatrième trimestre avec –0,6 % après +1,0 %, mais moins fortement que les importations dont le recul a été de 1,2 % après - 0,2 % du fait de la stagnation de la demande intérieure. De ce fait, le solde du commerce extérieur contribue de nouveau positivement à la croissance (+0,2 point après +0,3 point).

Les variations de stocks des entreprises continuent de peser négativement sur l’évolution du PIB au quatrième trimestre : –0,4 point, après –0,2 point le trimestre précédent.

Ces résultats ont de lourdes conséquences pour l'année 2013 d'autant plus que les augmentations d'impôt se feront sentir encore en 2013. Avec l'augmentation du chômage, la masse salariale sera entravée. De ce fait, il est fort à parier que le pouvoir d'achat des François soit encore ne berne en 2013.

Consulter le fichier Insee sur l'évolution du pouvoir d'achat par unité de consommation  Consulter le fichier Insee sur l'évolution du pouvoir d'achat 

mardi 26 mars 2013

France, championne d'Europe du ratio inactifs sur actifs



L'Union européenne comptait, en 2012, 503,7 millions d'habitants soit une hausse de 6 % par rapport à 1992. La part des plus de 65 ans est passée de 14 à 18 % sur la période.

Eurostat calcule le taux de dépendance des jeunes et des personnes âgées, c'est à dire leur poids par  rapport à la population d'âge actif.

Le taux de dépendance des jeunes a baissé passant de 28,5 à 23,4 % de 1992 à 2012. Le ratio a diminué dans tous les Etats sauf au Danemark où il a progressé de deux points. Il est de 20 % en Bulgarie et en Allemagne, de 33 % en Irlande et de 30 % en France.

Le taux de dépendance des personnes de plus de 65 ans progresse également. Il était de 21,1 % en 1992 et a atteint 26,8 % en 2012. Il s'est accru dans tous les pays sauf en Irlande (-0,2 %). Il est de 18 % en Slovaquie ainsi qu'en Irlande quand il dépasse 32 % en Italie et 31 % en Allemagne.

Le taux global de dépendance est passé de 49,5 à 50,2 % en dix ans. Le taux est de 39 % en Slovaquie et de 55,5 % en France, pays qui a le taux plus élevé avec la Suède (55,1 %) et le Danemark (53,9 %). La France se caractérise tout à la fois par un fort taux de dépendance des jeunes et par un fort taux de dépendance des retraités. le bon niveau de fécondité ainsi que le départ précoce à la retraite expliquent ainsi la situation tendue en matière de charge pesant sur les actifs.

Le rapport démographique de l'Union européenne souligne la baisse du nombre de mariages qui est passé de 6,3 pour 1000 habitants en 1990 à 4,4 en 2011. Les pays ayant un nombre importants de mariage sont Chypre, la Lituanie, Malte. les pays à faible taux de mariage sont la Bulgarie, la Slovénie, le Luxembourg, l'Espagne, l'Italie et le Portugal. La France avec un taux de nuptialité de 3,6 pour mille est dans le bas du classement. ce taux était de 5,1 en 1990.

Le nombre de divorces est de 1,9 pour mille habitants au sein de l'UE en 2011 contre 1,6 en 1990. Les taux de divorces les plus élevés se trouvent en Lettonie (4 pour 1000 habitants), en Lituanie quand à Malte le taux atteint 0,1 pour mille. Il est de 0,7 en Irlande et de 0,9 en Italie. ce taux est de 2 pour mille en France en 2011.

40 % des naissances au sein de l'UE ont eu lieu hors mariage en 2011 contre 17 % en 1990 et 27 % en 2000. Il y a en la matière un vrai clivage entre les Etats. le taux est de 56 % en France en 2011, de 54,3 % en Suède, de 56,8 % en Slovénie et de 60 % en Estonie. Il n'est que de 7,4 % en Grèce, de 16,9 % à Chypre (ce taux était de 0,7 % en 1990), de 22,7 % à Malte (1,8 % en 1990).

lire le communiqué d'Eurostat

Les Français, la fourmis souffre face au mauvais temps


Selon l'INSEE, au mois de mars, la confiance des ménages est une nouvelle fois en baisse. La crise avec la progression du chômage explique sans nul doute cette nouvelle baisse.  L'indicateur  perd 2 points par rapport à février et retrouve son niveau de novembre dernier et demeure   inférieur à sa moyenne de longue période.

Au mois de mars, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle est en baisse. Les soldes correspondant aux situations passée et future perdent chacun 2 points. Leur opinion sur l’opportunité de faire des achats importants augmente d'un point. Ces trois soldes restent nettement  inférieurs à leur moyenne de longue période. L'augmentation des prélèvements obligatoires et la montée du chômage conduisent les ménages à la prudence. 

Les Français veulent épargner 

L’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle diminue d'un point et celle sur leur capacité à épargner dans les mois à venir perd 3 points. La diminution du pouvoir d'achat du fait de la stagnation des revenus d'activité et du chômage explique sans nul doute cette évolution.

En revanche, les ménages sont plus nombreux qu’en février à considérer qu’il est opportun d’épargner avec une forte progression de 6 points. Ce solde retrouve son niveau de décembre dernier. Il se situe largement au-dessus de sa moyenne de longue période. Les Français veulent accroître leur épargne de précaution pour faire face aux relèvements d'impôt et pour faire face à une éventuelle perte d'emploi. En période de morosité, l'épargne de précaution tend à se développer. Néanmoins, la contrainte financière empêche la concrétisation de ce souhait.

Indicateur synthétique de confiance des ménages
Indicateur synthétique de confiance des ménages

lundi 25 mars 2013

Chypre, la route sera longue


L'accord du 25 mars approuvé par l'Eurogroup comporte une série de mesures visant à assainir le secteur financier de l'Ile. Il est ainsi prévu de fermer la deuxième banque du pays, la Laiki Bank (appelée "Popular Bank" en anglais).

Cette banque sera liquidée avec création d'une "bad bank", qui est une structure de défaisance qui prendra à sa charge les actifs douteux et la création d' une "good bank", où seront regroupés les dépôts inférieurs à 100 000 euros, qui bénéficient d'une garantie publique.

Les actionnaires détenteurs d'obligations et les déposants non assurés au-delà de 100 000 euros subiront des pertes importantes, dans le cadre de la liquidation de la banque.

Cette mesure diminuera la taille du secteur bancaire chypriote qui avait atteint huit fois son PIB. La Banque centrale de Chypre (BCB) a d'ores et déjà annoncé la nomination d'un administrateur chargé de la liquidation.

En revanche, la première banque du pays, la Bank of Cyprus, reprendra à terme les dépôts garantis de Popular Bank. Elle reprendra aussi les dettes de Popular Bank envers la Banque centrale européenne (BCE), qui s'élèvent à 9 milliards d'euros. LA BCE donnera sa garantie à cette banque.

Une contribution de 0 % sera appliquée sur les dépôts auprès de la Bank of Cyprus au-delà de 100 000 euros. "Les dépôts non sécurisés de plus de 100 000 euros seront gelés, et participeront à la recapitalisation nécessaire", a précisé le ministre des finances allemand.

Pour éviter une fuite des capitaux, les autorités chypriotes mettront en place une restriction des mouvements de capitaux. Cette mesure vise les capitaux russes et anglais.

Après plus d'une semaine de fermeture, les banques ouvriront à nouveau à l'exception de Popular Bank et de Bank of Cyprus, indique l'agence de presse gouvernementale CNA. Ces deux dernières ne rouvriront que jeudi.

Les autorités chypriotes continuent de négocier avec Moscou pour obtenir le prolongement du prêt de 2,5 milliards d'euros accordé en 2011 et qui vient à échéance en 2016. Il y aura certainement un dédommagement économique pour les pertes subies par la liquidation de la Popular Bank.

vendredi 22 mars 2013

La semaine économique et financière du 22 mars

Chypre, il faut toujours se méfier du petit caillou

Chypre, un nain économique est en train de mettre à feu et à sang la zone euro. L’abandon de la taxation des dépôts a marqué la fin du plan européen de soutien à Chypre. Il est difficile de savoir les manipulations qui se trament dans les rapports de forces entre les différentes parties intéressées. Est-ce Chypre qui a accepté cette taxe pour mieux casser le plan et forcer la main des Russes. Est-ce l’Europe qui veut mettre un terme au blanchiment d’argent et qui voulait que la Russie prête d’avantage ? Est-ce la Russie qui a suggéré cette taxation pour mieux jeter dans ses bras Chypre dont le nouveau gouvernement était plus pro-européen que pro-russe à la différence du précédent. La Banque Centrale Européenne a décidé de fournir des liquidités à la banque centrale chypriote jusqu'au 25 mars. Après cette date, cette facilité sera supprimée sauf si un plan d'ajustement est mis en œuvre. Il reste moins de trois jours aux autorités chypriotes pour trouver 5 à 6 milliards d'euros pour éviter la banqueroute. La Russie n'entend pas payer les pots cassés même si ses ressortissants sont les premiers concernés par cette affaire. Le bras de fer entre l'Europe, la Russie et Chypre continue. Le jeu du poker menteur peut-il aboutir à une sortie de Chypre de l'euro ? Cette sortie de route serait très dangereuse pour la zone euro car elle démontrerait la fragilité de la construction. Les investisseurs voudraient tester la résistance des autres maillons faibles et surtout éviter d'être piégés une nouvelle fois. Comme quoi, il faut toujours se méfier des petits cailloux, après la Grèce qui pesait 3 % du PIB la zone euro, c'est au tour de Chypre qui représente 0,3 % du PIB...  

France, il faudra encore souffrir 

 De l’OCDE à l’INSEE, le message est clair, l’heure n’est pas aux réjouissances. Le retour de la croissance n’est pas annoncé avant le second semestre. Elle devrait néanmoins revenir grâce en partie à l’amélioration de la conjoncture allemande et par la sortie de récession des pays d’Europe du sud. La demande adressée à la France devrait augmenter. L'OCDE réclame l'engagement de réformes structurelles en particulier en matière de retraite.  

Etats-Unis, l’optimisme, de rigueur 

 La Réserve Fédérale décide de maintenir le cap des taux bas afin de favoriser la diminution du taux de chômage. Après plusieurs semaines d’opposition entre Républicains et Démocrates, le Congrès a voté, dans les temps, une résolution assurant le financement de l’Etat jusqu'à la fin de l’actuel exercice budgétaire (le 30 septembre). La prochaine date butoir est à présent le 19 mai, avec la fixation du plafond de la dette fédérale. Pour 2014, en revanche, les oppositions demeurent avec des propositions divergentes. Le projet de la Chambre prévoit un budget à l’équilibre dans dix ans, avec une baisse des dépenses discrétionnaires mais aussi obligatoires. La Chambre entend revoir Medicare qui passerait d’un système en prestations à un système de « bons » permettant de souscrire à une assurance privé. Par ailleurs, la Chambre entérine le relèvement de 65 à 67 ans de l’âge d’éligibilité. Le Sénat, démocrate, propose des hausses d’impôts. Point d’accord, les deux projets préconisent l’élimination de niches fiscales. Si la réduction du taux de chômage doit se poursuivre, des hésitations se développent sur le rythme de la croissance américaine qui aurait du mal à franchir les 2,5 % en 2013.  

Le Coin des Epargnants 

 La bourse de Paris aura terminé en baisse à 3 770 points du fait de la crise chypriote qui aura mis à mal les institutions financières. Le côté plus incertain de la zone euro et les incertitudes américaines auront poussé les investisseurs à calmer le jeu. Le Livret A et le LDD ont enregistré une collecte nette de 2,35 milliards d’euros au mois de février en recul par rapport au mois de janvier. La diminution du taux de rendement explique en partie cette évolution 

A suivre 

 Aux Etats-Unis, il faudra en début de semaine prochaine suivre le résultat des biens durables du mois de février. 

 Mercredi, sera communiqué l’indice du climat économique de la zone euro. Qui s’est amélioré ces derniers mois. Pour mars, néanmoins, un recul est attendu. 

Jeudi, l’Allemagne présentera son rapport sur l’emploi du mois de mars avec un taux de chômage qui devrait rester stable à 6,9 %. 

Jeudi, il faudra également suivre aux Etats-Unis, les résultats revus de la croissance du PIB au quatrième trimestre et la première estimation des bénéfices des entreprises ainsi que les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine achevée le 24 mars. 

Toujours jeudi, l’OCDE présentera les perspectives intérimaires pour le G7. 

La fin de semaine sera japonaise avec la publication d’une série de résultats comme la production industrielle du mois de février ou les prix à la consommation ainsi que la consommation et les revenus des ménages.

Vendredi, L’INSEE publiera les ventes au détail qui devraient être en hausse grâce au rebond des immatriculations. Si le ralentissement de l'inflation joue positivement, en revanche ; la progression du chômage et la politique d’augmentation des impôts pénalisent la confiance et les dépenses des ménages

Dimanche 31 mars, cela n’a rien à voir avec l’économie, mais il faudra changer d’heure.  

Même les paradis touristiques ont des problèmes


Les autorités mauriciennes s'inquiètent pour le devenir de leur Ile qui a connu une forte phase d'expansion du fait de son emplacement idéal pour le tourisme ainsi que pour les échanges commerciaux et financiers. La bonne santé de l'ile repose sur un taux d'investissement et un taux d'épargne élevés. Or, le taux d'épargne baisse fortement. Il se situe actuellement entre 13 et 14% du produit intérieur brut (PIB) alors qu'il était à 17,2% en 2008 et à 15,2% en 2011.

Les faibles taux d'intérêt et la volonté de consommer de la population expliquent cette évolution. Le taux d'intérêt est indexé au taux directeur de la Banque de Maurice (BoM) qui a été maintenu inchangé à 4,9% lors de la réunion de son Comité sur la politique monétaire (MPC) trimestrielle du 11 mars. Les taux de rémunération de l'épargne se situe entre 3,5% à 5,9%. Etant donné que l'inflation est de 5 %, les Mauriciens n'ont que peu d'intérêt à épargner. Le gouverneur de la Banque centrale, Rundheersing Bheenick a souligné est d'avis que cette situation ne peut pas continuer car "un taux d'épargne national relativement bas hypothèque les investissements du futur". Selon Renganaden Padayachy, de la Chambre de Commerce de d'Industrie de Maurice (CCIM), cette situation est susceptible de créer de l'instabilité dans l'équilibre économique du pays. "Il est impératif que l'investissement soit soutenu part un niveau élevé de l'épargne pour qu'il y ait suffisamment de ressources au sein de notre économie. Cela afin de financer des projets quand les opportunités se présenteront à l'avenir".

A quand le printemps pour l'économie française ?


Nous le savions, le printemps n'est pas encore de sortie. Les différents indicateurs avancés de l'INSEE nous le confirment. L’indicateur du climat des affaires en France, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité, perd un point en mars et s’établit à 86 points. Il reste nettement en dessous de sa moyenne de longue période (100).

Ce mauvais climat vaut pour les  indicateurs sectoriels qui demeurent  également à des niveaux bas. L’indicateur du climat des affaires dans l’industrie est stable, tandis que dans les services, l’indicateur synthétique perd quatre points. Les indicateurs perdent deux points dans le commerce de détail et un point dans le bâtiment. Dans le commerce de gros, l’indicateur gagne néanmoins trois points en deux mois.

L'indicateur de retournement calculé au niveau France se situe en zone défavorable ce qui ne permet pas d'entrevoir une amélioration.
La grande majorité des économistes considère que la sortie de la récession n'interviendra qu'à la rentrée de septembre. Il faut attendre les effets de la mini relance électorale allemande et la sortie du trou noir des économies du sud de l'Europe.

Indicateur de climat des affaires France
Indicateur de climat des affaires FranceSources : Insee, enquêtes de conjoncture
Indicateur de retournement France
Indicateur de retournement France

jeudi 21 mars 2013

Rôle de l'indice des prix dans la fixation des salaires



Indexer ou pas indexer. En France, malgré la désindexation engagée à partir de 1983, l'indexation reste implicitement l'usage. L'indice des prix établi par l'INSEE joue donc un rôle clef même s'il fait l'objet de contestation régulière.  Philippe  Crevel revient dans un article publié par le site d'information Atlantico.fr sur la définition et la pertinence de cet indicateur, son usage et les autres méthodes utilisées pour revaloriser les salaires.

Lire l'article
 

lundi 18 mars 2013

Chypre : interview de Philippe Crevel sur le site Jol Press


Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants a été interrogé par la rédaction du site d'information Jol Press au sujet du plan d'aide à Chypre qui aboutit à l'instauration d'une taxe sur les dépôts bancaires.

OL Press : Est-ce pour vous de l'extorsion?
Philippe Crevel: Chypre est un cas très particulier, ce qui a conduit à l’adoption de mesures spécifiques. Chypre a, depuis son intégration dans la zone euro et cela jusqu’en 2009, connu une forte croissance générée principalement par l’accueil de capitaux extérieurs. Cette expansion a abouti à l’hypertrophie du secteur bancaire dont le bilan représentait jusqu’à 700 % de la richesse du pays. L’annulation d’une grande partie de la dette privée grecque a eu pour conséquence une mise en tension des banques chypriotes qui ont perdu plus de 5 milliards d’euros, les mettant en incapacité à faire face à leurs engagements.

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dimanche 17 mars 2013

Chypre, les épargnants ne sont pas à la fête !

Pour sauver ses banques qui ont été impactées par la crise grecque, Chypre a besoin de 17,5 milliards d’euros soit une broutille par rapport au plan grec. En revanche, par rapport au PIB de Chypre, la somme est conséquente (17,7 milliards d’euros en 2011). Chypre est en grande partie une victime collatérale de la crise grecque. L’Ile n’est pas confrontée à un problème de gestion publique mais plutôt à une crise bancaire à la mode irlandaise d’où le sentiment d’injustice exprimé par certains chypriotes.

Les banques chypriotes se sont spécialisées dans l’intermédiation financière en Méditerranée. Il en résulte un secteur bancaire hypertrophié avec un bilan représentant environ 700 % de la richesse du pays. Les banques chypriotes ont perdu 5 milliards d’euros après la dette publique grecque et demeurent toujours exposée au secteur privé. Pour éviter la faillite de ses banques, il est indispensable de les recapitaliser. Il a ainsi injecté 1,8 milliard dans la deuxième banque du pays, Cyprus Popular Bank, et demandé l’aide pour ses autres banques dont la troïka ( Commission européenne, BCE et FMI) a estimé les besoins à 10 milliards. A terme, la dette chypriote devrait dépasser 200 % du PIB.

L’accord européen sur Chypre prévoit une aide communautaire de 10 milliards d’euros et est conditionné à une aide du FMI ainsi que par l’adoption par le Parlement, d’un plan drastique. Le Parlement qui doit se réunir lundi en session d’urgence pour entamer le processus de ratification du plan d’aide. Le plan comprend une mesure assez forte qui ne fait pas que des heureux. Il s’agit d’une taxe exceptionnelle sur les comptes bancaires de tous les résidents de l’île, allant jusqu’à 9,9 %. Pour les dépôts inférieurs à 100 000 euros, le taux est de 6,75 % le taux qui passe à 9,9 % au-delà. Cette mesure devrait générer 5,8 milliards d’euros.

Les banques ont déjà gelé les sommes en question pour éviter toute fuite de capitaux. Il est fort probable que le Parlement institue un abattement, par exemple sur les 25 000 premiers euros afin d’éviter de pénaliser les foyers les plus modestes.

Les banques disposeraient de plus de 70 milliards d’euros de dépôt dont 37 % détenus par des non-résidents, essentiellement russes ou grecs.

Certains s’insurgent contre cette taxation des épargnants et des déposants avec comme ritournelle le fait que ce ne sont pas aux épargnants d’éponger les pertes des banques. Mais, l’objectif est de sauver les banques de la banqueroute et donc de priver les épargnants de l’ensemble de leurs actifs. La contraction des actifs des banques du fait de la crise grecque a fragilisé l’ensemble du secteur financier. L’économie chypriote qui a a connu une forte expansion avant la crise du fait de son rôle en tant que place financière fait aujourd’hui l’addition. Avant la crise de 2009, le taux de croissance se situait entre 5 et 6 %.

samedi 16 mars 2013

La semaine économique et financière du 15 mars 2013



Retraite, début du bal

Avec le pré-accord du 13 mars, les partenaires sociaux ont lancé la première danse de la réforme des retraites. La désindexation partielle marque une rupture surtout qu’elle s’appliquera durant trois ans. Le dernier recours à cette technique datait de 1990. Les cadres sont les principales victimes de cet accord car les pensions délivrées par l’Agirc ne seront revalorisées en 2013 que de 0,5 % contre 0,8 % pour celles versées par l’Arrco. Les actifs devront supporter également une augmentation des cotisations (40 % part salariale et 60 % part patronale) qui diminuera le pouvoir d’achat. La hausse de cotisations est de 0,1 % en 2013 et en 2014. Le Gouvernement se félicite de ce pré-accord car il lui ouvre des pistes pour réformer les régimes de base dont le déficit devrait avoisiner les 20 milliards d’euros d’ici 2020. La tentation de la désindexation sera forte même si son application toucherait tous les retraités, modestes ou pas.  

Quand l’OCDE aperçoit une éclaircie en Europe

Lundi 11 mars, l’OCDE révélait qu’une amélioration au niveau de la zone euro pouvait être espérée d’ici la fin de l’année. L’assainissement de l’Europe du Sud et le retour de la croissance en Allemagne, portée par les revalorisations des salaires en période préélectorale.  

Zone euro, le plus dur reste à faire

 Si l’OCDE aperçoit une éclaircie, il reste du travail à réaliser au sein de la zone euro pour aboutir à un nouvel équilibre porteur de croissance. La Commission européenne a été contrainte d’accepter une refonte des calendriers de réduction des déficits des pays d’Europe du Sud au nom d’un certain pragmatisme. La France ne respectera pas les 3 % de déficit en 2013 ni même 3,5 %. Il faudra se contenter d’une réduction de 4,5 à 3,7 % qui nécessite déjà de nombreux efforts au regard des pratiques du passé. Le calendrier est dans les faits décalé d’un an.  

Chypre, la tête hors de l’eau

 Le Conseil européen du 14 et 15 mars n’a pas débouché sur de grandes avancées en matière de relance de la croissance européenne. La période préélectorale en Allemagne ne sera pas source d’avancées en matière de construction européenne. Il fallait néanmoins traiter le dossier chypriote car ce pays qui pèse 0,2 % du PIB au sein de la zone euro était au bord de la banqueroute en raison de l’exposition de ses banques aux titres grecs. L’Ile n’est pas confrontée à un problème de gestion publique mais plutôt à une crise bancaire à la mode irlandaise. Pour sauver ses banques qui ont été impactées par la crise grecque, Chypre avait besoin de 17,5 milliards d’euros soit une broutille par rapport au plan grec. En revanche, par rapport au PIB de Chypre, la somme est conséquente (17,7 milliards d’euros en 2011). Les banques chypriotes se sont spécialisées dans l’intermédiation financière en Méditerranée. Il en résulte un secteur bancaire hypertrophié avec un bilan représentant environ 700 % de la richesse du pays. Les banques chypriotes ont perdu 5 milliards d’euros après la dette publique grecque et demeurent toujours exposée au secteur privé gril n’en demeure pas moins qu’il a été exclu du marché à l’été 2011. Pour éviter la faillite de ses banques, il est contraint de les recapitaliser. Il a ainsi injecté 1,8 milliard dans la deuxième banque du pays, Cyprus Popular Bank, et demandé l’aide pour ses autres banques dont la troïka (Commission européenne, BCE et FMI) a estimé les besoins à 10 milliards. L’objectif est de ne pas dépasser 10 milliards d’euros  L’Europe a demandé à la Russie de reconduire son prêt de 2,5 milliards d’euros. L’accord prévu le 15 mars suppose qu’il soit approuvé par le FMI. Les autorités chypriotes ont dû accepter un plan de privatisation, des hausses d’impôt, une taxe sur les dépôts de plus de 100 000 euros et des mesures de lutte contre le blanchiment.  

Le Coin de l’épargnant

La semaine prochaine, les résultats du Livret A du mois de février et de l’assurance-vie de ce même mois permettront de se faire une idée plus précise de la tendance de ce début d’année en attendant la publication le 27 mars du rapport Berger/Lefebvre tant attendu et redouté. Au niveau du CAC 40, la bourse de Paris a fait cette semaine du surplace avec une progression de 0,10 %. L’Italie a pesé sur le climat boursier avec en outre une volonté de respirer avec une phase de forte croissance. Le faible nombre d’indicateurs publiés et la fin des vacances ont conduit les investisseurs à opter pour le statu-quo.  

A suivre

 Lundi sera communiqué le résultat de l’inflation au Royaume-Uni qui devrait être au-dessus de l’objectif de 2 % fixé par la Banque d’Angleterre.

 Mercredi, il faudra suivre la conférence de presse de Bernanke qui pourrait modifier à la marge la politique de la FED en matière d’achat de titres. Au Royaume-Uni, les résultats du marché de l’emploi du mois de janvier seront diffusés avec à la clef une légère amélioration. Toujours mercredi seront annoncés les résultats de production industrielle de la zone euro avec dans la foulée du rebond allemand une légère amélioration.

Au Japon, les résultats du commerce extérieur, communiqués jeudi 21 mars pourraient se traduire par une dégradation provoquée par un renchérissement du coût des importations et une diminution des exportations.

Toujours jeudi, l’indicateur avancé PMI de la zone euro pourrait pour le mois de mars montrer la baisse du climat de confiance des chefs d’entreprise.

 Vendredi, ce sera au tour de l’INSEE de délivrer son indicateur sur le climat des affaires du mois de mars avec peut être une très légère amélioration ce qui traduirait un changement.  

jeudi 14 mars 2013

France Info : Combien coûtera aux cadres l'accord sur l'Agirc et l'Arrco


Philippe Crevel interviewé par Sarah Lemoine sur France Info a tenté d'évaluer la perte de pouvoir d'achat généré par l'accord du 13 mars qui instaure une désindexation partielle des retraites complémentaires pour les trois prochaines années.





mercredi 13 mars 2013

Vieillissement et croissance : interview sur Atlantico.fr


Services à la personne, santé, tourisme, autant de secteurs qui pourraient être dopés par l'arrivée à l'âge de la retraite des classes du baby boom. Une question demeure est-ce que cela porteur de croissance et comment financerons-nous la retraite. Sur e sujet, Philippe Crevel a été interviewé par Atlantico.fr



lire l'article d'Atlantico.fr 

mardi 12 mars 2013

Philippe Crevel interviewé par Atlantico.fr sur la réforme des retraites



Atlantico.fr a réalisé une interview croisé sur la réforme des retraites et sur les futurs contributeurs financiers de cette réforme. Philippe Crevel, secrétaire général du cercle des Epargnants a été interviewé avec Jacques Bichot, économiste.

Atlantico : Quelles sont les catégories qui vont être le plus touchée par les nouvelles mesures de financement de retraites ?

Philippe Crevel : La retraite concerne tous  les Français, soit en tant que futurs retraités soit en tant que retraités. Notre système de retraite repose sur la répartition qui assure, en effet, plus de 85 % des revenus des retraités ; or selon ce système, ce sont les cotisations acquittées par les actifs et les entreprises qui permettent le financement des pensions. Avec un déficit qui devrait tourner autour d’une vingtaine de milliards d’euros d’ici 2020, les voies et les moyens de la réforme ne peuvent que concerner tout le monde. De manière plus ou moins explicite, le gouvernement et les partenaires sociaux joueront à la fois sur les dépenses (les pensions) et sur les recettes (taxes et cotisations).

Le gouvernement devrait recourir à plusieurs curseurs pour tenter d’équilibrer les comptes des régimes de base. Il pourrait ainsi allonger la durée de cotisation qui est actuellement fixée à 41,5 années. Depuis 2003, elle augmente en fonction de l’espérance de vie à la retraite. Les pouvoirs publics pourraient accélérer le mouvement en la portant à 42 voire 42,5 années. L’inconvénient de cette mesure est son faible rendement à court terme. En revanche, à la différence du report de l’âge légal, elle ne pénalise pas ceux qui ont commencé à travailler tôt. Autre piste qui toucherait l’ensemble des actifs, la modification du mode de calcul des pensions. En lieu et place des vingt cinq meilleures années, le gouvernement pourrait imposer comme le suggère le Conseil d’orientation des retraites l’ensemble de la carrière. Il en résulterait, en moyenne, une baisse des futures pensions. Cette mesure pose un réel problème d’équité car la retraite des fonctionnaires est calculée sur la base de 75 % des six derniers mois.

samedi 9 mars 2013

La semaine économique et financière

France, la négociation sur les complémentaires patine

Les partenaires sociaux n’ont pas réussi à obtenir un accord le 7 mars sur les mesures à prendre pour restaurer l’équilibre sur les complémentaires. Si le principe de la désindexation semble acquis au moins pour 2013 et 2014, la question de l’augmentation des cotisations pose toujours problème. Entre les syndicats qui demandent un relèvement des taux de cotisations donnant de nouveaux droits et le Medef qui veut une augmentation du taux d’appel qui n’ouvre pas de nouveaux droits, le dialogue est difficile. Ces négociations interviennent au moment où la bataille pour la présidence du Medef est lancée et au moment où le Gouvernement joue la montre pour dévoiler ses cartes pour la réforme des régimes de base. Le prochain round est programmé pour le 13 mars.

Epargne, un départ à deux cents kilomètres heure

Tant du côté du Livret A que de l’assurance-vie, le mois de janvier a été marqué par de fortes collectes nettes, 15 milliards d’euros (LDD, Livret A et assurance-vie). Ce haut niveau est à mettre en relation avec la diminution des livrets bancaires et du dégonflage des comptes courants. L’augmentation des impôts et la persistance de la crise incitent les ménages à mettre de l’argent de côté. Evidemment, cela pénalise la consommation mais cela permettra un rétablissement des comptes commerciaux de la France…

Zone euro, il faudra attendre l’automne pour voir le printemps… de Rome à Chypre en passant par l’Espagne et l’Irlande, les dossiers sont nombreux

La Commission européenne a confirmé dans ses prévisions d’hiver que la fin de crise de la zone euro arrivera lentement et pas avant la fin de l’année. Pour la plupart des Etats membres, 2013 sera encore une année de stagnation, voire de récession. La Commission a dû admettre que les objectifs budgétaires ne seront pas respectés.Face à la dérive des comptes, le Gouvernement français a annoncé un effort d’économies de 5 milliards d’euros.L’Espagne est de côté entrain de négocier avec la Commission européenne un allongement du calendrier de réduction du déficit.Il faut souligner que l’Italie est entrée dans une phase politique complexe qui pourrait amener des tensions au sein de la zone. Or, l’Italie était sur le point de sortir de la zone rouge, Bruxelles envisageant de mettre fin, dans les prochaines semaines, à la procédure de déficit excessif. L’Irlande et le Portugal pourraient sortir de l’enfer cette année avec la mise en place d’une assistance apportée aux deux pays par l’Europe pour parachever un retour sur les marchés (respectivement à la fin de 2013, et à la mi-2014). L’Eurogroupe demandera prochainement à la Troïka (FMI, CE et BCE) de faire une proposition visant à lisser le profil de remboursement des prêts internationaux. La demande du ministre des Finances irlandais, Michael Noonan, d’un allongement de la durée des prêts les plus courts (environ cinq ans) d’ici à 2020 serait acceptée. En revanche, celle d’une recapitalisation directe de son système bancaire par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) ne fait toujours pas l’unanimité et les Etats-membres de la zone euro ne sont pas parvenus à trouver un accord. Autre dossier chaud, la question de Chypre n’est pas traitée. Un plan de sauvetage du pays portant sur 17 milliards d’euros 8 à 10 mds pour recapitaliser le système bancaire doit être finalisé. L’Allemagne demande un appui des créanciers privés sur ce dossier, créanciers russes et grecques ce que les autorités chypriotes refusent. De plus, le plan de refinancement devrait s’accompagner de privatisations, de mesures de lutte contre la corruption. La BCE a  décidé le 7 mars de maintenir inchangé ses principaux taux. Face au ralentissement en cours, il n’y a pas de consensus au sein du Conseil des gouverneurs pour baisser ces taux. Une porte néanmoins pour une éventuelle correction est ouverte pour la prochaine réunion.

L’Allemagne entre en période préélectorale

Angela Merkel n’entend pas figurer sur la liste des dirigeants d’Etat tombés au champ d’honneur de la crise. Avec un Bundesrat majoritairement à gauche et avec une opinion publique lassée de soutenir les mauvais canards de l’Europe, la Chancelière risque de durcir ses positions économiques tout en lâchant un peu de lest sur le social. L’accord signé par la métallurgie qui prévoit une majoration de 5 % des salaires même si le Gouvernement n’est pas un acteur direct traduit une légère inflexion dans la maîtrise absolue des coûts salariaux tout comme la possibilité pour le Gouvernement de reprendre la proposition du SPD d’instituer un salaire minimum en Allemagne.

Etats-Unis, l’optimisme règne malgré les menaces budgétaires

Malgré l’application partielle du cliff fiscal, les principaux indicateurs restent bien orientés. Les dépenses de l’Etat fédéral avaient commencé à baisser avant 2013 passant de : de 25,2% du PIB au cours de l’exercice budgétaire 2009, 24,1% en 2010 et 2011 et à 22,8% en 2012 (exercice clos au 30 septembre 2012). Entre les exercices 2011 et 2012, les dépenses ont diminué de 1,3 point de PIB. Pour 2013, les recettes devraient augmenter de 1,1 point de PIB, après des augmentations de 0,3 point en 2010 et 2011 mais plus de la moitié de cette augmentation pèsera sur les ménages les plus aisés, limitant les effets négatifs sur la consommation. Au niveau des Etats et des collectivités locales, avec la croissance se détend même si la situation n’est pas uniforme. L’Etat du Texas dégage de très importants excédents mais la ville de Détroit a été mise sous tutelle. Au niveau de l’activité privée, les données d’enquêtes menées par l’ISM dans les secteurs manufacturier et non manufacturier sont positives. Le taux de chômage tout en restant élevé continue de baisser. Il est au plus bas depuis plus de 4 ans avec un taux de 7,7% en février. Le marché de l’immobilier est assaini avec en parallèle la poursuite du désendettement des Américains. Les dernières données de la Fed, couvrant le quatrième trimestre de 2012, montre ainsi un nouveau recul du taux d’endettement des ménages, à 106% du revenu disponible, contre un point haut de 129% fin 2007.

A suivre

Lundi, il faudra suivre les résultats de l’INSEE sur la production industrielle de la France du mois de janvier avec une détérioration attendue.

Mardi, ce sera au tour du Royaume-Uni de communiquer sur sa production industrielle mais une augmentation est attendue. Sera également publié les résultats de la balance des paiements courants du mois de janvier pour la France.

Mercredi 13 mars, il faudra suivre en France le résultat des négociations des complémentaires et la publication de l’inflation du mois de février. Aux Etats-Unis, les chiffres des ventes de détail de février seront communiqués avec un résultat en demi-teinte attendue. Toujours mercredi, le chiffre de la production industrielle du mois de janvier sera connue.

Jeudi 14 et vendredi 15 mars est prévu un Conseil européen avec réunion des chefs d’Etat et des ministres des finances. Vendredi, l’indice des prix à la consommation américain pour février sera publié avec certainement un taux en glissement annuel de 1,9 % à 2,0 %.   

jeudi 7 mars 2013

L'immobilier face à de nombreuses défaillances d'entreprises



61 124 entreprises ont fait faillite en 2012 soit une progression de 2,7 % par rapport à 2011. Au mois de janvier, l'augmentation serait en recul avec une hausse sur un an de 1,3 %.

Si tous les secteurs sont touchés, il faut souligner que ce sont les entreprises intervenant dans les activités immobilières et dans le domaine du transport qui sont le plus impactées. la progression des défaillances est de 11?6 % dans les transports et de 11,1 % dans l'immobilier pour 2012. Sur le premier mois de janvier 2013 par rapport à janvier 2012, le secteur de l'immobilier connait une croissance des défaillances de 11,4 % contre 8,7 % pour les transports et 6,3 % pour l’hébergement et la restauration.

La chute des transactions met en difficulté de nombreuses agences immobilières. De même, le recul de l'investissement dans le neuf devrait peser sur les comptes d'exploitation de nombreuses PME dans le secteur du bâtiment dans les prochains mois. Les secteurs enregistrant une décrue des défaillances sont ceux de l'information et de la communication, l'agriculture et la pêche ainsi que l'industrie (cette dernière avait enregistré des défaillances fortes en début 2012).

mardi 5 mars 2013

réforme des retraites, quelles solutions ?


Le site Atlantico.fr publie une tribune de Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants consacrée à la réforme des retraites et notamment à la question du report de l'âge légal de départ à la retraite après les déclarations du député PS de Paris, Jean-Marie Le Guen. Lire la tribune

lundi 4 mars 2013

L'assurance-vie démarre en trombe mais l'année ne fait que commencer


Avec une collecte nette de 3,78 milliards d’euros, l’assurance-vie enregistre un bon mois de janvier confirmant le caractère épargnant des Français. Cette collecte efface la décollecte de l’année 2012 qui avait atteint 3,4 milliards d’euros.
Le mois de janvier aura été un beau mois tant pour l’épargne courte que pour l’épargne longue. En effet, la collecte du Livret A et du LDD a atteint, au mois de janvier, 10,91 milliards d’euros (8,21 milliards d’euros pour le Livret A et 2,70 milliards d’euros pour le LDD).
Ces succès s’expliquent par la crise et par l’augmentation des prélèvements obligatoires qui incitent les Français à renforcer leur effort d’épargne.

Une collecte dynamique et traditionnelle au mois de janvier

La collecte brute de l’assurance-vie s’est élevée à 12,978 milliards d’euros au mois de janvier contre 10,727 milliards d’euros au mois de décembre. La  moyenne mensuelle de 2012 était de 8,7 milliards d’euros. Le mois de janvier est traditionnellement un bon mois pour la collecte. Ainsi, en 2012, elle avait atteint 11,944 milliards d’euros.
Les supports en unités de compte se sont élevés à 1,648 milliards d’euros contre 2 milliards d’euros au mois de décembre Ils représentent 12,7 % des cotisations.

Des rachats plus limités avec l’accalmie de l’immobilier

Les prestations ont atteint, au mois de janvier, 9,192 contre 10,489 milliards d’euros au mois de décembre. La  moyenne mensuelle de 2012 était de 9,799 milliards d’euros. Elles sont en net recul par rapport au mois de janvier 2012 où elles avaient atteint 12,953 milliards d’euros.
L’accalmie du marché immobilier peut expliquer la décrue des rachats. La baisse du nombre de transactions conduit les ménages à moins puiser dans leur épargne financière et, en particulier, dans leurs contrats d’assurance-vie.
Ce résultat est conforme à la tendance notée dans l’étude du Cercle des Epargnants du mois de février. 87 % des Français déclaraient ne pas avoir l’intention d’effectuer des rachats en 2013 contre 85 % en 2012.

Encours, la barre des 1400 milliards d’euros est franchie

L’encours de l’assurance-vie est de 1 400,3 milliards d’euros au mois de janvier 2013 contre 1391 milliards d’euros au mois de décembre de l’année dernière. Au 31 janvier 2012, l’encours était de 1356 milliards d’euros.
Les supports en unités de compte représentent 16 % de l’encours avec 224,452 milliards d’euros contre 221 milliards d’euros au mois de décembre.

L’assurance-vie conforte sa place sur le podium des placements préférés des Français

Si l’année 2013 de l’assurance-vie commence en trombe, il faut se souvenir qu’une hirondelle ne fait pas le printemps surtout s’il s’agit des résultats du mois de janvier. La maturité des contrats d’assurance-vie et les contraintes de pouvoir d’achat qui pèsent sur les Français devraient, dans les prochains mois, se ressentir sur l’assurance-vie.

Il n’en demeure pas moins que l’assurance-vie constitue après le Livret A le placement préféré des Français (cf. dernière étude du Cercle février 2013) et qu’il est le produit plébiscité pour la préparation de la retraite. L’annonce d’une future réforme de la retraite et les difficiles négociations en cours sur les régimes complémentaires Agirc/Arrco ne peuvent que favoriser la collecte. La moitié des Français déclarent épargner en vue de leur retraite et jamais le taux d’inquiétude face à ce sujet n’a été aussi élevé en France, 67 % en 2013 contre 60 % en 2012 et 57 % en 2011.

vendredi 1 mars 2013

La semaine économique et financière



La semaine italienne

Des résultats impossibles au départ du Pape, la semaine aura été italienne. L’ingouvernabilité de l’Italie avec la montée du populisme remet au goût du jour la crise des dettes publiques et la celle plus globale de la zone euro.

Les investisseurs ont accru les spreads, les taux étant remontés autour de 5 % quand ils étaient avant les élections à 4 %. Plus a crise politique durera, plus les pressions sur les taux seront élevés avec un risque d’une nouvelle dégradation de la note italienne. Pour autant, l’Italie se trouve dans une situation meilleure que bien d’autres d’Etats avec un excédent de son budget hors paiement des intérêts et une compétitivité en voie d’amélioration. Le pays pourrait sortir de la procédure des déficits excessifs cette année ; par ailleurs, l’Italie a déjà bouclé un quart de ses émissions d’emprunts publics.

Le leader de centre gauche, Bersani, devrait se voir confier la responsabilité de former un gouvernement. Il pourrait demander le soutien du mouvement populiste M5S dirigé par l’humoriste Beppe Grillo. Ce dernier soutient déjà sans participation le gouvernement local de Sicile. Il négocie projet de loi par projet de loi ses votes. A défaut de cette alliance, de nouvelles élections pourraient être programmées avant la fin de l’année.

 Zone euro, la sortie de crise à petit train pour 2014

 Selon la Commission européenne, la croissance économique de l'UE ne devrait atteindre que 0,1% en 2013 avec une récession de 0,3% dans la zone euro.

Pour 2014, la Commission reste modérément optimiste avec une croissance de 1,6% dans l'UE et de 1,4% dans la zone euro.

Le chômage devrait cette année augmenter année pour atteindre 11,1% dans l'UE et 12,2% dans la zone euro.

Le taux d'inflation dans l'UE devrait diminuer progressivement en 2013 et se stabiliser autour de 1,7% dans l'UE et de 1,5% dans la zone euro l'année prochaine.

La Commission reste également optimiste pour lé réduction des déficits publics. En 2013, ils devraient s’élever à 3,4% dans l'UE et à 2,8% dans la zone euro.

France, rien ne va plus

L’augmentation du chômage se poursuit en France. Le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A (sans aucune activité dans le mois) progresse pour le 21e mois de suite et s’élève à 3,169 millions en janvier. Cette montée du chômage est à la fois une conséquence de la faiblesse de la croissance de la zone euro et il la cause et la conséquence de l’atonie de la croissance française. Les augmentations d’impôts freinent la consommation, l’investissement est réduit par l’attentisme, les ménages optant pour l’épargne et les entreprises pour le désendettement.

La Commission européenne prévoit une croissance quasi nulle en 2013 (+0,1%) au lieu de +0,4% dans sa prévision d’automne.

Le  différentiel avec l’Allemagne se creuserait en 2014 avec 2% de croissance attendue en Allemagne contre 1,2% en France.

Du fait de la lenteur de l’ajustement, le déficit français se retrouve être un des plus élevés de la zone euro. En 2013, faute de croissance, les deux points d’effort structurel déjà prévu ne suffisent pas à tenir l’objectif d’un déficit de 3% du PIB. La question se pose aussi pour 2014 (déficit ramené à 2,2% sur la base d’une prévision de croissance de 2%).

La Commission européenne prévoit un déficit de 3,7% en 2013 et de 3,9% en 2014 à politique budgétaire inchangée.

La question est de savoir combien de temps les marchés c'est-à-dire les investisseurs continueront à faire crédit à faibles taux à la France.

De toute façon, la France n’échappera pas à de nouvelles mesures fiscales et budgétaires.  Pour rester dans les limites autorisées et acceptables, les pouvoirs publics devront contenir le déficit autour de 3,5% du PIB en 2013 .

Pour 2013, le gouvernement a déjà prévu un gel de EUR 2 milliards des crédits budgétaires en sus des EUR 6,5 déjà mis en réserve. Il faudrait trouver quatre à cinq milliards de plus en 2013 et environ 10 pour 2014 afin de passer nettement en-dessous de 3 % du PIB de déficit. Ces mesures pèseront sur l’activité en 2013 et 2014.

 Le retour du cliff fiscal

Depuis l’accord du mois de janvier au Congrès avait mis au second plan le problème budgétaire américain. Or, cet accord n’était temporaire et supposait tout à la fois une solution pour le plafond de dettes et pour la réduction du déficit. Avec l’arrivée du mois de mars, le cliff fiscal fait son retour.

Pour le moins vu d’Europe, la situation américaine est enviable. Pour l’année 2012, la croissance a  été de 2,2% après 1,8% en 2011, avec une demande finale des entreprises et des ménages en hausse de 3% (après 3,1%), un recul des dépenses publiques (-1,7% après -3,1%), et  de faibles contributions des stocks et du commerce extérieur (respectivement +0,1 et 0,0, contre -0,2 et +0,1 en 2011).

L’investissement résidentiel a joué un rôle important. Si entre 2006 et 2011, l’investissement résidentiel avait reculé chaque année, en 2012, il a enfin rebondi, de 12,1%.

Le cliff fiscal est la conséquence du relèvement du plafond de la dette à l’été 2011 qui s’accompagne d’un plan de réduction des dépenses de USD 1 200 mds sur dix ans avec une répartition à 50 % sur le Département de la Défense et à 50 % sur les autres dépenses discrétionnaires de l’Etat. Chaque année, il va donc falloir réduire chacun de ces deux postes d’un peu plus de USD 54 mds.

 L’hostilité face aux coupes automatiques est générale mais il n’y pas de consensus pour trouver d’autres solutions.

 A suivre

 Mardi, au Royaume-Uni, l’indice PMI services de février sera publié avec à la clef une possible correction à la baisse.

Mercredi, les résultats du PIB du 4ème trimestre 2012 de la zone euro par composantes seront présentés. Le PIB a perdu 0,6% t/t après -0,1% t/t au cours du T3 2012. La demande intérieure s’est probablement contractée, tandis que les exportations nettes devraient avoir contribué positivement à la croissance.
Jeudi, il faudra suivre la réunion de la BCE même si a priori aucune annonce de baisse des taux ne devrait intervenir.

 En Allemande, les résultats des commandes industrielles de janvier seront publiés. En décembre, les commandes industrielles ont progressé de 0,8% m/m.

Vendredi, le rapport emploi de février sera présenté aux Etats-Unis. Les indicateurs avancés du marché du travail, comme les composantes emploi des enquêtes ou les inscriptions aux indemnités chômage, prévoient solides créations d'emplois, de l'ordre de 200000, ce qui permettrait un recul à 7,8% du taux de chômage.

Toujours vendredi, en Allemagne seront présentés les résultats de ma production industrielle du mois de janvier. En décembre, la production industrielle a augmenté de 0,3% m/m, interrompant quatre mois successifs de contraction.

La lettre n° 80 du Cercle des Epargnants



La lettre  du mois de mars du Cercle des Epargnants poursuit la présentation du sondage 2013 avec un focus sur les indépendants qui sont plus de 1,9 million en France.

Au sommaire de la lettre n°80 du mois de mars 2013 :
  • L'édito "l'épargne solidaire et l'ISR méritent mieux
  • Ne touche pas à ma complémentaire santé
  • Les Indépendants face à l'enjeu des retraites
  • les Indépendants et l’épargne


Lire la lettre