mardi 25 septembre 2012

Donnons une âme à l'euro


L’Allemagne et la France n’ont pas la même vision de l’Europe fédérale. La France souhaite avancer à marche forcée vers l’Europe économique intégrée quand l’Allemagne privilégie l’Europe politique. Ainsi, les Français défendent l’union bancaire et les Eurobonds, les Allemands préférant la mise en place d’instances de supervision et de contrôle. La Chancelière, Angela Merkel, propose la mise en place d’un budget au niveau de la zone euro afin de venir en aide aux pays en difficulté quand la France réclame la mutualisation de la dette. Actuellement, L’Europe est un nain budgétaire. Il y a seulement un budget au niveau de l’Union européenne qui représente environ 1 % du PIB de l’Union et dont 40 % sont affectés à la politique agricole commune.

L’Allemagne en tant que première puissance économique et principal contributeur aux plans de sauvetage des pays en difficulté, n’entend pas perdre le contrôle de ses ressources. L’Allemagne est impliqué à plusieurs niveaux : l’Etat en tant qu’acteur public qui participe au financement du Fonds européen de stabilité financière et du Mécanisme européen de soutien financier ainsi que de la BCE ; les investisseurs qui prêtent à partir des abondante réserves de changes liées aux surplus commerciaux aux pays endettés. La zone euro, depuis dix ans, repose sur le recyclage des capitaux allemands. L’Allemagne ne veut pas être le dindon de la farce et craint un effacement des dettes. C’est pourquoi elle met en avant l’assainissement et le rééquilibrage des balances commerciales.

La France veut gagner du temps pour assainir ses comptes et réduire le poids de sa dette. Fidèle à leur tradition keynésienne, les autorités publiques considèrent que le retour d’une croissance même artificielle réalimentera les caisses et permettra de réaliser sur plusieurs années les réformes de structure. Par ailleurs, la France craint les transferts de souveraineté au profit d’une Europe de plus en plus gouvernée par le Nord et donc par l’Allemagne.

Si la France est souvent à l’origine des avancées fédérales, elle est également fréquemment responsable de leur enlisement ou de leur abandon. Il en fut ainsi avec a Communauté européenne de défense en 1954 et plus récemment en 2005 avec le Traité constitutionnel.

La zone euro en tant que sous ensemble informel de l’Union européenne à 27 n’est pas tenable en période de gros temps. Il est admis que face à la BCE il faut un pouvoir politique. Une banque centrale n’a pas la compétence, ni les moyens de jouer les pompiers. Face à une crise asymétrique touchant une partie des Etats membres, la BCE ne peut pas mettre en œuvre des plans de restructuration des économies. S’il est convenu qu’il faut un plan d’investissement pour améliorer la compétitivité de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal voire de l’Italie ou de la France.

L’Allemagne considère qu’elle n’a pas vocation à financer à perte les pays en difficulté. Dans un Etat fédéral comme les Etats-Unis, une telle situation est possible. Un des échecs de l’euro a été l’incapacité de générer une identification au sein des peuples. La décision d’imprimer des billets sans aucune référence concrète marque bien le refus implicite des autorités de créer des symboles d’attachement. En France, les billets avaient comme noms ceux des femmes et des hommes qui y étaient représentés, Delacroix, Berlioz, Pascal, Curie… Les pays de la zone euro devraient donner une âme et des émotions à leur monnaie faute de quoi l’adhésion restera très superficielle.

jeudi 13 septembre 2012

Le chantier de la fiscalité de l'épargne est ouvert


Les revenus de l’épargne seraient désormais soumis au barème de l’impôt sur le revenu. La possibilité d’opter pour le prélèvement libératoire devrait disparaître tout comme l’abattement forfaitaire de 1525 euros pour un célibataire et de 3050 euros pour un couple. L’abattement de 40 % applicable aux dividendes pourrait être également abaissé à 20 %. L’assurance-vie, le Plan d’épargne en actions et les livrets actuellement défiscalisés comme le Livret a échapperait à cette révolution fiscale. Cette réforme devrait permettre de récupérer 4,5 milliards d’euros. Elle frapperait essentiellement les contribuables se situant au-dessus de la tranche des 30 %. Le passage du prélèvement libératoire au barème de l’impôt sur le revenu impose la mise en place d’un dispositif complexe d’acompte. En effet, l’IR est prélevé avec un an de décalage quand le prélèvement libératoire donne lieu à un paiement en année N. Un acompte sera versé l’année de versement des revenus, la régularisation intervenant au moment l’année d’après dans le cadre de la déclaration annuelle des revenus. Cette mesure pénalisera l’épargne longue et en particulier les actions hors PEA. En l’état actuel, le maintien du régime de l’assurance-vie et donc du PEA font de ces deux produits les supports incontournables de l’épargne longue en France.

mardi 11 septembre 2012

Pour en finir avec la politique de la demande


Face au ralentissement économique, des économistes et des politiques enjoignent le Gouvernement français de relâcher du lest. Le mythe des plans de relance est tenace. Nous sommes drogués, depuis des décennies, au keynésianisme et même devant les preuves d’inefficacité du remède, nous continuons à l’exiger.

Si nous sommes confrontés à un mur de dettes, c’est bien en raison de l’accumulation de plans de soutien à la consommation pris depuis le premier choc pétrolier. Pour contrer la récession de 2009, tous les gouvernements ont décidé d’accroître de manière importante leur déficit public. Cette politique a calmé le malade sans le guérir. A force de trouver des bouc-émissaires, nous avons négligé d’étudier le vrai responsable de la crise qui nous mine depuis plusieurs années. Ce ne sont pas les banquiers et les traders qui sont à l’origine de la crise, ils ont pu en accélérer sa propagation mais certainement pas la provoquer. La crise trouve, en effet, son fondement dans la baisse de la croissance de la productivité des facteurs de production. Cette baisse est plus forte en Europe qu’aux Etats-Unis et plus prononcée en Europe du Sud qu’en Europe du Nord.

Pour contrer cet affaiblissement du progrès technique, nous avons eu recours à l’endettement et à l’importation des produits à bas coûts en provenance des pays émergents. Nous avons fait semblants d’ignorer que le moteur de la croissance était en panne.

L’endettement n’est pas en soi critiquable à la condition qu’il génère un gain supérieur à son coût. Or, nous avons emprunté essentiellement pour financer des dépenses de consommation et non des dépenses d’investissement.

Du fait de nos pertes de compétitivité liés à des coûts croissants et à un mauvais positionnement, la demande gonflée artificiellement a nourri un flux croissant d’importations. Notre balance commerciale qui était excédentaire au début du siècle est devenue déficitaire pour plus de 70 milliards d’euros en 2011. Tout accroissement de la demande ne favorise que l’emploi extérieur et contribue à affaiblir un peu plus la France par l’augmentation du déficit commercial qui doit être financé.

Aujourd’hui, nous vivons 15 % au-dessus de notre état de richesse réelle. Il faut soit hausser notre niveau de création de richesses soit abaisser notre niveau de consommation. Les politiques mises en œuvre au sein de l’Union européenne visent à procéder à cet ajustement en réduisant les coûts salariaux au sein des pays déficitaires et en minorant ainsi le pouvoir de consommation. Le relèvement des impôts a ainsi deux objectifs, réduire le déficit et freiner la consommation.

Cette politique d’assainissement est par nature violente et a pour conséquence une aggravation sensible du chômage. Ce n’est pas en demandant une pause que nous arriverons à nous sortir de la spirale du déclin qui nous guette. Tout relâchement ne risquerait que de rendre plus coûteux l’ajustement à réaliser.

En revanche, il faut s’interroger sur la politique d’accompagnement à mener pour renforcer l’offre productive. La bataille de sauvetage de l’Europe passe par le développement d’une économie compétitive positionnée sur le haut de gamme. Cela exige une reprise de l’investissement et surtout de l’innovation. Les entreprises devraient être fortement incitées à investir et à consacrer une part plus importante de leurs bénéfices à la recherche. Il faudrait, par ailleurs, que l’Europe soit moteur en la matière. Le message européen ne peut pas se résumer au mot de rigueur. Il doit comporter un volet plus positif, axé sur l’avenir. L’Europe devrait engager un plan de recherche sur les nouvelles technologies, sur l’énergie, sur le cancer ou les maladies liées à l’âge… L’Europe devrait également soutenir l’activité en ayant une politique dynamique en faveur des réseaux de communication et en faveur de l’éducation.

La politique d’assainissement ne saurait suffire mais le compagnon de route n’est pas à trouver du côté de la demande mais du côté de l’offre. Nous ne sommes pas confrontés à un manque de demande mais bien à un problème de capacités compétitives. L’avenir de la zone euro dépend de la faculté des uns et des autres à améliorer l’offre compétitive.

samedi 1 septembre 2012

La lettre du Cercle des Epargnants du mois de septembre


Au sommaire de la lettre N°74 du Cercle des Epargnants :

  • Le livret A plus cher que l'assurance-vie
  • Espérance de vie, de quoi sera fait demain ?
  • Le retour de la retraite
  • 50 ans d'épargne française


Lire la lettre