lundi 27 avril 2015

L'emploi n"a pas encore senti le souffle de la croissance

COMMUNIQUE DE PHILIPPE CREVEL

L’emploi ne prend toujours pas le vent de la croissance


Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégorie A a franchi la barre symbolique des 3,5 millions au mois de mars. Le nombre de chômeurs a, en effet, augmenté, en mars de 15 400 soit 0,4 %.

En un an, la France compte 163 000 demandeurs d’emploi en plus soit une progression de 4,9 %. Au mois de mars 2011, le nombre d’inscrits catégorie A était de 2,7 millions. En quatre ans, la progression atteint 30 %.

Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève désormais à 5,948 millions en hausse sur un mois de 0,5 % et de 5,7 % sur un an.

Le plus inquiétant est la nouvelle progression du chômage des moins de 25 ans, + 1% en mars portant la hausse annuelle à 1,5 %. Cette progression a sur le mois dernier été plus forte que celle enregistrée par les plus de 50 ans (+0,4 %). Certes, sur le trimestre, le bilan reste positif avec une décrue du chômage des jeunes de 3 800. Néanmoins, le mauvais résultat de mars pour les jeunes marque sans nul doute l’essoufflement des dispositifs d’emplois aidés.

Au niveau des régions, la Corse continue toujours à souffrir avec une progression en un an de 10,7 % du chômage. La Corse est suivie par les régions Aquitaine, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Les moindres progressions sont enregistrées en Haute Normandie, Picardie et Nord-Pas-de-Calais



Le mauvais résultat de mars est malheureusement assez logique au vu des indicateurs économiques qui ont été récemment publiés. Si la consommation semble reprendre de la vigueur, les signes de reprises sont plus ténus au niveau de l’offre. Au regard du faible taux d’utilisation des capacités de production, les entreprises ne sont pas encore en situation pour embaucher. Les créations d’emploi ne pourront intervenir qu’à partir du moment où les entreprises ne seront plus en sous-production et au moment où elles augmenteront leurs dépenses d’investissement.

Après trois longues années de stagnation, il y a la crainte que le retour de la croissance ne soit qu’un feu de paille. De ce fait, il y a pour le moment un réel attentisme au niveau de l'offre. Il ne faut pas oublier que l’emploi, c’est avant de la confiance car c’est un pari sur l’avenir. Si l’embellie se confirme, il est néanmoins probable que l’amélioration du marché de l’emploi se dessine d'ici la fin de l’année.


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