jeudi 27 octobre 2011

Osons le marché


Les trois premiers responsables de la crise financière que traverse la France sont les marchés financiers (37 % % des sondés), le gouvernement (26 % des sondés) et les banques (15 %). selon un sondage publié réalisé par CAWI les 20 et 21 octobre dernier par l’Institut CAWI. Cette enquête démontre que les Français accusent un lieu de rencontre, le marché, sur lequel interviennent tous les acteurs économiques et financiers dont nous en tant qu’épargnants ; or nous sommes 92 % à l’être.

Derrière le marché se profilent d’odieux spéculateurs qui joueraient pour leurs intérêts contre les actifs, les retraités, les entreprises, les PME et les Etats. Le marché ne serait constitué que de criminels ou de fous à enfermer de suite. Certains évoquent même l’idée de supprimer le marché pour mettre un terme à la financiarisation de l’économie. L’antienne ‘c’était mieux hier » se porte toujours aussi bien ; s’il y a des catastrophes économiques aujourd’hui, c’est bien à cause de la rapacité des gouvernants et des financiers ; de même, et cela a été dit sur une grande radio dite périphérique, les inondations de la Thaïlande sont la preuve du réchauffement et de la surpopulation de la planète comme si avant ce mois d’octobre 2011, la Thaïlande n’avait jamais connu de tels intempéries. Reculons pour mieux avancer est devenu un thème à la mode en ces temps de pessimisme médiatisé.

Le marché est le fondement même de notre économie qui a réussi à élever notre niveau de vie, à accroître notre espérance de vie et est aujourd’hui en voie d’assurer le développement d’une partie croissante de la population mondiale. Le marché est un lieu devenu virtuel où se cristallise l’offre et la demande de biens, de matières premières et de capitaux. Le marché, la protection des contrats et les échanges constituent les fondements de notre système économique. La Chine, l’URSS et de nombreux dits non-alignés ont prouvé que le refus du marché, l’autarcie et le non respect des règles de droit amenaient le déclin et la pauvreté. La Chine, première puissance économique mondiale au 16ème siècle a connu un long effacement du fait du refus des Empereurs et des responsables du parti communiste jusqu’en 1978 de participer aux échanges mondiaux.

Le marché est le lieu de rencontre de la concurrence et de la fixation du prix d’équilibre entre offre et demande. Si, aujourd’hui, la sphère financière est accusée de tous les maux, il ne faut pas oublier que la déréglementation est intervenue a été opérée par et pour les pouvoirs publics à la recherche de financement. Les gouvernés exigent de plus en plus de droits, de subventions, d’allocations que les gouvernements ont proposées en ayant recours au crédit.

De même, l’emballement monétaire, des subprimes a été facilité par le maintien à des niveaux historiquement bas des taux d’intérêt dans les années 2000 tant pour financer le déficit lié aux guerres aux Etats-Unis que pour préserver la croissance.

Que les Etats souhaitent reréguler, pourquoi pas mais cela aura un coût en termes de finances publiques, c’est pourquoi les initiatives demeurent depuis 2008 modestes en la matière. Face à la crise grecque, l’idée est à l’effacement progressif. Cette procédure aboutit à transférer sur l’épargnant le coût de la faillite partielle de l’Etat grec. Quand il est affirmé que les banques devront jouer sur leurs dividendes pour compenser les pertes liées aux titres grecques, cela signifie bien que les épargnants paieront à travers une moindre rémunération de leur épargne.

Faut-il cadenasser les marchés ? Bizarrement, c’est l’inverse qu’il faudrait promouvoir. Le système actuel manque cruellement de transparence et le système économique se caractérise par une montée rapide d’oligopoles. Quelques grandes entreprises dominent des secteurs entiers d’activité au point d’être hors marché. La confrontation de l’offre et de la demande est biaisée. Dans l’affaire grecque, c’est bien un défaut de transparence et de vigilance qui a occasionné la mise en tremblement de la zone euro, de même, il n’est pas contestable que les concentrations économiques favorisent les situations de rente au détriment de la croissance et de l’innovation. Les Etats-Unis avaient réussi à démanteler les majors pétrolières et les compagnies de téléphone avant et après la seconde guerre mondiale ; force est de constater que les autorités américaines ont échoué face à Microsoft et que rien n’a été mené face à Google. 

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